Les Partitas de Bach sur un piano à tangente, une première avec Martin Helmchen
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Johann Sebastian Bach (1685-1750) : 6 Partitas BWV 825 à 830. Martin Helmchen, piano à tangente Späth & Schmahl (1790) . 2 CD Alpha. Enregistrés en septembre 2022 et janvier 2023. Notice de présentation en français, anglais et allemand. Durée totale : 71:14 et 72:49
AlphaLa découverte d'un instrument historique dans la lignée de ceux qu'avaient pu connaitre Bach a révélé à Martin Helmchen une approche nouvelle dans l'interprétation des Partitas, habituellement présentées au clavecin ou sur piano moderne. La relecture est totale et passionnante tout au long des quarante mouvements de ces six suites pour le clavier.
Cette nouvelle mouture du cycle des Six Partitas pour le clavier de Bach nous éclaire sur le passage progressif d'un instrument à cordes pincées vers un nouveau concept, celui de la corde frappée. Bien sûr déjà le clavicorde avait entrouvert la porte de cette possibilité rendant l'instrument expressif. Bach l'avait bien remarqué et on rapporte que c'était à ce niveau-là son instrument préféré. Pour autant il fut quelque peu déçu par les premiers instruments à cordes frappées lors de son voyage à Postdam auprès du roi de Prusse Frédéric II. Sans doute les premiers essais en la matière réalisés par Gottfried Silbermann demandaient quelques améliorations. L'idée pourtant fit son chemin grâce à divers systèmes mécaniques et notamment en matière de marteaux.
Martin Helmchen joue un piano à tangente (Tangentenflügel) construit en 1790 par Franz Jakob Späth et Christoph Friedrich Schmahl. Son choix découle tout simplement de la découverte de cet instrument récemment restauré et qui l'a inspiré, lui permettant d'aborder de manière nouvelle son interprétation de la musique de Bach, impossible de cette manière sur un clavecin ou un piano moderne. Il nous dit ceci : « Tout m'a conquis : les couleurs, la symbiose des caractéristiques du clavecin, du clavicorde et des anciens pianofortes, les registrations (avec le jeu de luth), les possibilités qui s'ouvrent à moi pour rendre la polyphonie et pour chanter sur des touches ! » Certes ce piano fut construit quarante ans après la mort du compositeur, mais reste le témoin de claviers qui se sont perfectionnés dans le prolongement de ceux connus par les musiciens eux-mêmes. Le principe de base de cet instrument est un petit marteau en bois qui frappe la corde par dessous et qui retombe de lui même pour que la corde vibre librement. Un étouffoir arrête le son lorsque le pianiste lâche la touche.
Que donnent ces œuvres à l'écoute sur un tel instrument ? La première impression est une grande souplesse dans le jeu et donc dans le discours. Martin Helmchen est un grand pianiste, confirmé sur la scène internationale. Il se met au service de cet instrument et non le contraire, toute la subtilité réside là. Tout instrument à clavier quel qu'il soit (orgue, clavecin, clavicorde, piano…) peut générer un jeu expressif qui s'obtient avec des techniques d'exécution bien différentes de toucher, d'accents de durée etc. Ici c'est bien déjà la technique du piano moderne qui s'invite avec une finesse et une subtilité au service du discours musical. Les tempi sont modérés ce qui est profondément agréable à l'écoute. L'artiste laisse de côté cette course à l'abîme par trop à la mode d'une vitesse à outrance, illusion d'un jeu brillant et virtuose. La captation du piano est subtile, chaque détail est clairement perceptible et l'acoustique du studio est harmonieusement maitrisée.
Dans une discographie très riche, cette version s'affirme par son originalité en une proposition rationnelle et informée, qui nous instruit encore plus dans la connaissance de ces pages merveilleuses.
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Johann Sebastian Bach (1685-1750) : 6 Partitas BWV 825 à 830. Martin Helmchen, piano à tangente Späth & Schmahl (1790) . 2 CD Alpha. Enregistrés en septembre 2022 et janvier 2023. Notice de présentation en français, anglais et allemand. Durée totale : 71:14 et 72:49
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