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Franz Schubert (1797-1828) : Lieder D. 880, D. 289, D. 965a, D. 550, D. 870, D. 871, D. 806, D. 881, D. 938, D. 939, D. 547, D. 768. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : An Die Ferme Geliebte op. 98. Wolfgang Rihm (né en 1952) : Vermischter Traum (Songe mêlé). Georg Nigl, baryton ; Olga Pashchenko, clavier. 1 CD Alpha. Enregistré en février 2029 au Temple Manin à Paris. Notice trilingue : allemand-anglais-français. Durée : 82:31
AlphaVanité est à prendre ici au sens esthétique, pictural du terme, représentation allégorique de la mort, du temps qui passe et de la vanité des passions et activités humaines. Le baryton Georg Nigl et la claviériste Olga Pashchenko, convoquant Schubert, Beethoven et Rihm, nous en brossent un tableau haut en couleurs et en émotions.
Le titre de l'album Vanitas fait référence aux mélodies du Songe mêlé de Wolfgang Rihm composées en 2017 sur des poèmes du poète baroque Andreas Gryphius (1616-1664) alors que le compositeur luttait contre la mort, sorte de méditation sur l'espoir d'un renouveau, sur la pérennité d'un savoir qui échapperait à l'éphémère et résisterait au temps. Vaste projet, peut-être un peu présomptueux dans l'esprit mais parfaitement accompli, guidé par un souci d'authenticité et de naturel dont l'utilisation successive de deux pianos fait foi : pianoforte (Conrad Graf) et piano moderne (Steinway).
Concernant le cycle « À la Bien-aimée lointaine » de Beethoven, comme pour le florilège de douze lieder de Schubert, Georg Nigl et Olga Pashchenko renouent avec le caractère fondamentalement intimiste et originel du lied en faisant appel au piano forte. Dès les premières mesures de « Im Freien », on est sous le charme du timbre rond et suave du baryton autrichien, de son splendide legato, comme de sa diction irréprochable ou de son phrasé parfaitement en phase avec la prosodie, auxquels s'ajoute une complicité prégnante avec le piano forte d'Olga Pashchenko : partenaire véhément dans Die Taubenpost, ailleurs plus confident, souvent nostalgique, parfois joyeux comme dans Die Forelle ou Fischerweise, mettant au jour toute une palette d'états d'âme où dominent la Sehnsucht ou plus rarement l'espoir, admirablement porté par An die Musik.
An die ferne Geliebte (1816) est le premier recueil de lieder de l'histoire de la musique, publié quelques années avant les compositions schubertiennes. Comprenant six lieder, on ne connait toujours pas aujourd'hui sa dédicataire, lointaine et inconnue… Georg Nigl y déploie ses talents de conteurs dans une langueur où temps et espace s'étirent au service d'une évocation très descriptive de la nature et d'une allusion pudique et réservée de l'amour, loin de toute théâtralité.
Vermischter Traum de Wolfgang Rihm constitue indiscutablement le climax de cet album, longue interrogation existentielle faite d'acceptation et de révolte où le temps s'abolit, moment poignant où texte et voix fusionnent dans une interprétation qui touche, ici, au sublime, portée par les aigus douloureusement limpides de Georg Nigl et le piano Steinway d'Olga Pashchenko à la résonance d'outre-tombe : un pur moment de grâce entre rêve et réalité qui suffit à rendre ce disque exceptionnel !
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Franz Schubert (1797-1828) : Lieder D. 880, D. 289, D. 965a, D. 550, D. 870, D. 871, D. 806, D. 881, D. 938, D. 939, D. 547, D. 768. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : An Die Ferme Geliebte op. 98. Wolfgang Rihm (né en 1952) : Vermischter Traum (Songe mêlé). Georg Nigl, baryton ; Olga Pashchenko, clavier. 1 CD Alpha. Enregistré en février 2029 au Temple Manin à Paris. Notice trilingue : allemand-anglais-français. Durée : 82:31
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