Audio, Opéra, Parutions

Roberto Alagna – A la croisée des chemins

Plus de détails

Instagram

Roberto Alagna: Airs d’opéras français. Bazin, Massenet, Cherubini, Gounod, Grétry, Halévy, Thomas, Meyerbeer, Berlioz, Gluck, Bizet, Lalo, Méhul, Saint-Saëns, Bruneau. London Voices ; Orchestra of the Royal Opera House, Covent Garden; direction: Bertrand de Billy. 1 CD EMI, 2001, durée: 72’23’’.

 
Instagram

En 1995, au TCE, Alagna déjà faisait chavirer ses nombreux fans avec l'un des plus beaux airs de notre répertoire, « Champs paternels ». Quatre ans plus tard, à Pleyel, il récidivait par un sensationnel « Amant Jaloux ».

Roberto Alagna - A la croisée des chemins.Ces choix étaient d'un chanteur hors pair professant, pour sa gloire, le goût de l'opéra français classique (et rare), et celui de la diction, devenue quasi légendaire. Miracles qui perdurent dans son dernier disque. La voix ayant évolué vers le spinto, Méhul et Grétry se sont corsés: leur splendeur n'est nullement altérée.

Deux autres joyaux retiennent l'attention : la sérénade du « Roi d'Ys », fine, suave, noble – anthologique ; ainsi que « l'Attaque du Moulin » de Bruneau, franche, prégnante, conclusion de race. Dans cette page pourtant, apparaît un défaut : la recherche de l'effet, avec son corollaire : un penchant pour le « sanglot » facile. Ce n'est pas une nouveauté. Le premier Don José de Roberto, à Peralada en 1999, avait fait vivre, à cet égard, une rude soirée.

Hélas, ce travers se reproduit dans maints passages. Peu aidé par un chef uniforme et mou, il passe à côté du sublime dans « Le Cid » – trémulations sur « prospère », « désespère »… Son Eléazar en pâtit aussi, bien inférieur à ses précédentes réussites (concerts audio et vidéo). Sans implication particulière, ses Vincent, Faust, Samson même, souffrent ici ou là de ces grossissements peu subtils. Pylade ennuie. Plus fâcheux : pourquoi Wilhelm Meister termine-t-il sa complainte par un « soleil » tout en graillon hargneux?

Enfin, Nadir, toujours privé de son épilogue au hautbois, est parsemé d'effets de fausset maniéristes dévoyant sa vraie délicatesse érotique. Mitigé constat pour l'une des plus belles voix du monde : à la croisée des chemins, après un « Trovatore » florentin, bien avant une « Carmen » parisienne, et à moyens accrus, la stabilité et la pureté du style semblent s'étioler. Celui qu'on comparait à Thill se rapproche aujourd'hui sporadiquement de Corelli. Ce n'est certes pas qu'un compliment.

(Visited 104 times, 1 visits today)

Plus de détails

Instagram

Roberto Alagna: Airs d’opéras français. Bazin, Massenet, Cherubini, Gounod, Grétry, Halévy, Thomas, Meyerbeer, Berlioz, Gluck, Bizet, Lalo, Méhul, Saint-Saëns, Bruneau. London Voices ; Orchestra of the Royal Opera House, Covent Garden; direction: Bertrand de Billy. 1 CD EMI, 2001, durée: 72’23’’.

 
Mots-clefs de cet article
Instagram

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Reproduire cet article : Vous avez aimé cet article ? N’hésitez pas à le faire savoir sur votre site, votre blog, etc. ! Le site de ResMusica est protégé par la propriété intellectuelle, mais vous pouvez reproduire de courtes citations de cet article, à condition de faire un lien vers cette page. Pour toute demande de reproduction du texte, écrivez-nous en citant la source que vous voulez reproduire ainsi que le site sur lequel il sera éventuellement autorisé à être reproduit.