Nevermind dans une version inédite des Variations Goldberg

L'œuvre de Johann Sebastian Bach se prête bien à l'arrangement, à la transcription et c'est le cas particulièrement des Variations Goldberg.

Outre les versions pour clavecin (Jean Rondeau pour Erato en 2021), pour piano, on trouve des transcriptions pour à peu près tous les instruments. Il existe aussi une version pour trio à cordes de Dmitry Sitkovetsky qui s'est imposée au répertoire, une édition pour quatuor à cordes de François Meïmoun et même une version vocale (Gustavo Trujillo). Mais curieusement peu d'arrangements de « baroqueux » historiquement informés. C'est à présent chose faite avec l'ensemble Nevermind qui propose, en concert actuellement, et au disque ici, sa propre transcription pour flûte, violon, viole de gambe et clavecin (ou orgue selon les variations). Le projet de transcription est né à l'occasion du dixième anniversaire de l'ensemble et dont le processus est expliqué dans la notice de présentation du disque.

Les interprètes, amis et complices depuis leurs études (pour trois d'entre-eux) au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris nous invitent à un voyage poétique magnifié par la beauté, l'élégance, de la flûte d'Anna Besson qui alterne avec le violon de Louis Creac'h dans le chant/contre-chant ou qui dialoguent, soutenus par la viole de gambe de Robin Pharo et le clavecin de Jean Rondeau au gré des variations. C'est une version avec reprises, qui prend son temps (98 minutes, sur 2 disques), avec de délicates ornementations, qui s'écoute avec un plaisir certain même si l'on aurait apprécié plus de relief, de folie même.

Par cette transcription, Nevermind réalise néanmoins une véritable recréation pour cette formation de chambre que l'on croirait de la main du compositeur. Recommandé !