L’opérette des années folles de Maurice Yvain avec les Frivolités parisiennes
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Maurice Yvain (1891-1965) et Albert Willemetz (1887-1964) : Yes !, opérette en trois actes sur un livret de Pierre Soulaine, René Pujol et Jacques Bousquet. Avec : Clément Rochefort, récitant ; Sandrine Buendia, Totte ; Léovanie Raud, Lucette de Saint-Eglefin ; Amélie Tatti, Clémentine ; Irina de Baghy, Marquita ; Norma Nahoun, Loulou/Lady Wincheston ; Guillaume Durand, Maxime Gavard ; Mathieu Dubroca, César ; Sinan Bertrand, Roger/Régor ; Aurélien Gasse, Monsieur de Saint-Eglefin ; Philippe Brocard, Gavard père ; Olivier Podesta, Loysel. Les Frivolités parisiennes. 2 CD Alpha Classics. Enregistré en juin 2022 au Studio de l’Orchestre national d’Île-de-France à Alfortville. Notice de présentation en français et en anglais. Durée : 94:50
AlphaC'est dans une version composite, enregistrée en studio, avec un orchestre de vingt-sept musiciens et deux pianos, que Les Frivolités Parisiennes reprennent l'opérette Yes ! de Maurice Yvain qu'ils avaient proposée dans sa version originale en 2016 sur la scène du Café de la danse.
La musique de Maurice Yvain est loin d'être nouvelle pour Les Frivolités Parisiennes après Là-Haut repris en 2021 et Gosse de riche plus récemment. Pour cet enregistrement en studio, l'ensemble choisit de mêler la version initiale de Yes ! créé au petit Théâtre des Capucines où l'on ne jouait qu'avec piano (1928), celle des Variétés avec un petit orchestre et deux pianos reprise quelques mois plus tard, et enfin la version d'Apollo de 1929 avec quelques additions musicales et une orchestration nouvelle dédiée à une trentaine de musiciens.
Grâce à cette musique de belle qualité, les interprètes swinguent aisément sous des accents jazzy, parfaitement en osmose avec le vaudeville amusant d'Albert Willemetz, auteur connu notamment pour la Félicie de Fernandel. La clarté des nuances sans emphase excessive, l'attaque précise des cordes et la légèreté des vents en cohérence avec cette musique rythmée, et les nombreuses couleurs d'ensemble offrent une musique gracieuse et élégante qui donne envie de participer à cette effervescence en tapant du pied. Certains pourraient être déstabilisés par les nombreux passages dédiés au narrateur qui relient airs, duos, trios et autres ensembles vocaux pour dérouler cette histoire rocambolesque, mais l'aptitude de Clément Rochefort à une déclamation vivante, pleine de verve et parfaitement intelligible participe au rendu très agréable de cet enregistrement. Ce sentiment est renforcé par le travail précis de diction de l'ensemble de la distribution vocale et par l'importance du verbe apportée par chacun, dans un équilibre idéal offert par une prise de son maîtrisée.
La fraîcheur de Totte est excellemment rendue avec la voix pleine et fruitée de Sandrine Buendia, qui déploie un vibrato sensible, typique du genre, par le biais de nuances fines et d'une ligne de chant maîtrisée dans son air – elle en aura deux – « Charmantes choses ». Elle est accompagnée par une Norma Nahoun (Loulou / Lady Wincheston) frivole à souhait, tout comme une énergique Clémentine sous les traits d'Irina de Baghy qui chante avec avidité son air « Moi, je cherche un emploi » dont la notoriété est dû à Arletty.
La clarté du baryton Guillaume Durand, autant dans son timbre que dans sa projection, correspond bien à la jeunesse du héros Maxime Gavard, l'interprète s'attachant, comme ses autres compères, à une diction irréprochable. Candidat politique aux législatives, Mathieu Dubroca campe un César convaincant dans « La profession de foi » ainsi qu'en exprimant sa fébrilité dans « Le serai-je ? ». Il se montre aussi sensible dans sa « Valse de l'Adieu » qui lui permet de remercier ses 341 votes favorables, mais aussi les bull'tins blancs qui « si mon nom n'était pas mis, c'est que vous l'aviez omis » !
La ferveur de cette opérette s'exprime également dans les voix solides du reste de la distribution vocale, la cohésion d'ensemble s'épanouissant dans un beau « Sextuor du thé » aux airs exotiques. Tous ces éléments réunis composent une belle proposition musicale de la part des Frivolités Parisiennes.
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Maurice Yvain (1891-1965) et Albert Willemetz (1887-1964) : Yes !, opérette en trois actes sur un livret de Pierre Soulaine, René Pujol et Jacques Bousquet. Avec : Clément Rochefort, récitant ; Sandrine Buendia, Totte ; Léovanie Raud, Lucette de Saint-Eglefin ; Amélie Tatti, Clémentine ; Irina de Baghy, Marquita ; Norma Nahoun, Loulou/Lady Wincheston ; Guillaume Durand, Maxime Gavard ; Mathieu Dubroca, César ; Sinan Bertrand, Roger/Régor ; Aurélien Gasse, Monsieur de Saint-Eglefin ; Philippe Brocard, Gavard père ; Olivier Podesta, Loysel. Les Frivolités parisiennes. 2 CD Alpha Classics. Enregistré en juin 2022 au Studio de l’Orchestre national d’Île-de-France à Alfortville. Notice de présentation en français et en anglais. Durée : 94:50
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