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Véronique Gens, toujours au service de la mélodie française

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Théodore Dubois (1837-1924) : « Celui que j’aime », « En paradis », « Blancheurs d’ailes », « Ce qui dure », Andatino et andantino grazioso de « Petits rêves d’enfant ». Reynaldo Hahn (1874-1947) : « Paysage », « Mai », « D’une prison ». Gabriel Fauré (1845-1924) : « Clair de lune », « Les Roses d’Ispahan », Nocturne de Shylock, « La Chanson du pêcheur ». Jules Massenet (1842-1912) : pièces orchestrales extraites des Érinnyes, Sapho et Esclarmonde. Charles Gounod (1818-1893) : « La Fauvette », « Clos ta paupière ». Camille Saint-Saëns (1835-1921) : « La Splendeur vide », « Aimons-nous ». Ernest Chausson (1855-1899) : « Les Morts ». Fernand de La Tombelle (1854-1928) : Rêverie. Véronique Gens (soprano), Münchner Rundfunkorchester, direction : Hervé Niquet. 1 CD Alpha Classics. Enregistré en janvier 2021 au studio 1 de la Radio Bavaroise, à Munich, Allemagne. Notice de présentation en anglais, allemand et français. Poèmes donnés en français et traduits en anglais. Durée : 56:22

 

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, le et continuent leur exploration du répertoire français du XIXᵉ siècle. Après un très beau disque dénommé « Visions » consacré à des scènes lyriques, voici « Paysage » où nos interprètes abordent maintenant le vaste répertoire de la mélodie française avec orchestre.

Dans son texte de présentation, (directeur artistique du partenaire du CD), explique qu'à côté des Nuits d'été de Berlioz et de quelques pages de Chausson, Duparc et Debussy, la postérité a laissé tomber des centaines d'œuvres du même genre dans l'oubli, qui ne méritaient pas ce traitement. Déjà Massenet a bénéficié d'une remise au goût du jour, avec un magnifique recueil de ses mélodies pour voix et orchestre dirigé par le même . Restait à ouvrir l'intérêt des mélomanes pour les mélodies avec orchestre des compositeurs a priori bien connus comme Hahn, Saint-Saëns, Fauré, Chausson, et surtout à faire découvrir celles de . Effectivement, les mélodies de qui occupent bien un quart du minutage de ce disque semblent bien peu connues, malgré les efforts récents de Sandrine Piau (Si j'ai aimé, Alpha), Cyrille Dubois (So romantique, Alpha – Clef ResMusica)  ou Marc Boucher. Ce sont pourtant des pièces tout à fait charmantes, légères et poétiques, et aucunement des cartes jaunies ou des bluettes désuètes. Dénuées de prétention, elles ont un charme frais, coloré et intemporel assez proche de celui du divin , mais sans imitation. Les chants d'amour comme Celui que j'aime et Ce qui dure ont des accents sincères et réellement touchants. Une très agréable découverte.

nous charme et nous fait sourire : son Paysage dédié à Massenet (paysage breton, avec chêne et fontaine…) évoque et taquine l'Oasis de la Thaïs du dédicataire avec malice et beaucoup tendresse. Gounod est évidemment très sage et très beau, et Fauré nous démontre – si besoin était – quel subtil orchestrateur il est. C'est une bonne surprise de redécouvrir son Clair de lune avec des cordes, flûtes, harpes… Plaisir également, celui de découvrir Les Morts de Chausson, et d'apprendre qu'il a laissé d'autres mélodies avec orchestre que son célèbre Poème de l'amour et de la mer. Saint-Saëns mérite d'être mieux connu comme compositeur de mélodies, puisqu'il en a écrit une trentaine, dont aucune n'est réellement célèbre (à part la Danse macabre…). Tout au plus peut-on se demander quelle est l'utilité d'insérer dans ce programme de mélodies des interludes orchestraux extraits d'opéras de Massenet, cette Rêverie de La Tombelle, etc, à part de nous séduire et de nous empêcher de chercher un cycle dans ce florilège de chants.

Sans surprise, nous enchante. Sa maturité n'altère ni grave ni aigu, ni souffle, ni ligne de chant. Au contraire, le timbre est devenu plus charnu et plus malléable encore aux délicates intentions de la fine coloriste qu'elle est. Sa déclamation est parfaite : on comprend chaque mot, et dans chaque mot, elle mord à pleines dents tout en donnant l'impression de les caresser à peine. Du très grand art ! Cette pudeur des effets, cette compréhension profonde et de la poésie et de la phrase musicale produit une espèce de magie qui est un ravissement de bout en bout du concert. Dans la même optique de discrétion et de recherche des couleurs, est un comparse parfait. Manifestement sous le charme, l'orchestre de la radio de Munich miroite de toutes ses belles couleurs, sombres ou claires, joyeuses ou graves, mais toujours dans une mesure, une légèreté et une précision parfaites.

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Théodore Dubois (1837-1924) : « Celui que j’aime », « En paradis », « Blancheurs d’ailes », « Ce qui dure », Andatino et andantino grazioso de « Petits rêves d’enfant ». Reynaldo Hahn (1874-1947) : « Paysage », « Mai », « D’une prison ». Gabriel Fauré (1845-1924) : « Clair de lune », « Les Roses d’Ispahan », Nocturne de Shylock, « La Chanson du pêcheur ». Jules Massenet (1842-1912) : pièces orchestrales extraites des Érinnyes, Sapho et Esclarmonde. Charles Gounod (1818-1893) : « La Fauvette », « Clos ta paupière ». Camille Saint-Saëns (1835-1921) : « La Splendeur vide », « Aimons-nous ». Ernest Chausson (1855-1899) : « Les Morts ». Fernand de La Tombelle (1854-1928) : Rêverie. Véronique Gens (soprano), Münchner Rundfunkorchester, direction : Hervé Niquet. 1 CD Alpha Classics. Enregistré en janvier 2021 au studio 1 de la Radio Bavaroise, à Munich, Allemagne. Notice de présentation en anglais, allemand et français. Poèmes donnés en français et traduits en anglais. Durée : 56:22

 
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