Sandrine Piau et Jean-François Verdier : des mélodies françaises d’une beauté paradoxale
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Hector Berlioz (1803-1869) : Le spectre de la rose. Henri Duparc (1848-1933) : Chanson triste ; l’invitation au voyage. Charles Koechlin (1867-1950) : Pleine eau ; aux temps des fées ; épiphanie. Claude Debussy (1862-1918) : Clair de lune ; épigraphe antique n°6. Maurice Ravel (1875-1937) : 3 poèmes de Mallarmé. Benjamin Britten (1913-1976) : 4 chansons françaises. Sandrine Piau, soprano ; Orchestre Victor Hugo, direction : Jean-François Verdier. 1 CD Alpha classics. Enregistré en novembre 2022 à l’Auditorium de la Cité des Arts, Besançon. Notice de présentation en français, anglais et allemand. Durée : 57:05
AlphaAprès un précédent enregistrement réunissant l'Orchestre Victor Hugo, son chef Jean-François Verdier et Sandrine Piau en soliste, cette équipe récidive dans un répertoire de mélodies avec orchestre. On retrouvera avec plaisir une continuité artistique entre les deux sorties, avec toutefois une différence de taille pour les oreilles françaises.
On ne peut que se féliciter dans un premier temps de la continuité artistique telle que nous la propose les interprètes. En effet, le travail de fond mené depuis des années par Jean-François Verdier à la tête de l'Orchestre Victor Hugo paye : une partie de cette formation a été renouvelée depuis son arrivée en 2010, ce qui a permis une ouverture du répertoire et un décloisonnement indéniable vers d'autres publics et d'autres manifestations musicales non plus strictement classiques. Les multiples rencontres avec des artistes de renom enrichit considérablement les contenus des prestations données, bien au-delà de la Franche-Comté. Jean-François Verdier est un chef qui sait mêler dans ses programmes la tradition du grand répertoire (ici Berlioz, Duparc, Ravel et Debussy) avec des œuvres moins connues du grand public (celles de Koechlin, Britten, les orchestrations de Caplet ou d'Ansermet pour Debussy).
Autre performance de l'orchestre : l'effectif parfois considérable demandé par les auteurs ne vient jamais submerger la voix soliste, pas davantage qu'il ne s'efface à son profit. Un jeu d'équilibriste des plus subtils qui permet de tout entendre sans se mettre en avant, ce qui n'est pas donné à tout le monde. Faire sonner un orchestre symphonique comme un grand ensemble chambriste, sans gros effets, voilà qui est remarquable.
Les années ne semblent pas affecter la voix de Sandrine Piau, toujours bien timbrée et colorée. Les graves sont ronds et bien galbés, le medium soutenu et les aigus menés avec agilité et grande souplesse. La tenue des sons est linéaire et très agréable. Et pourtant, il est quasiment impossible de comprendre les paroles des poèmes chantés sans les suivre sur le livret. Par moment on saisit un mot ou une partie de phrase, avec effort, jamais un vers complet. Pour un auditeur non francophone, tout paraîtra certainement très beau. Mais ne pas pouvoir comprendre les poèmes de Théophile Gautier, Leconte de Lisle, Mallarmé ou Victor Hugo laisse dubitatif. Quel dommage !
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Hector Berlioz (1803-1869) : Le spectre de la rose. Henri Duparc (1848-1933) : Chanson triste ; l’invitation au voyage. Charles Koechlin (1867-1950) : Pleine eau ; aux temps des fées ; épiphanie. Claude Debussy (1862-1918) : Clair de lune ; épigraphe antique n°6. Maurice Ravel (1875-1937) : 3 poèmes de Mallarmé. Benjamin Britten (1913-1976) : 4 chansons françaises. Sandrine Piau, soprano ; Orchestre Victor Hugo, direction : Jean-François Verdier. 1 CD Alpha classics. Enregistré en novembre 2022 à l’Auditorium de la Cité des Arts, Besançon. Notice de présentation en français, anglais et allemand. Durée : 57:05
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