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L’histoire de Salomé et Saint-Jean Baptiste racontée par Stradella

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Alessandro Stradella (1643-1682) : San Giovanni Battista, oratorio en deux parties. Paul-Antoine Bénos-Djian, contre-ténor ; Alicia Amo, soprano ; Olivier Dejean, basse ; Gaia Petrone, mezzo-soprano ; Artavazd Sargsyan, ténor ; Thibault Givaja, ténor ; Le Banquet Céleste ; direction : Damien Guillon. 1 CD Alpha. Enregistré en mai 2019 à l’Abbaye Royale de Fontevraud. Notice de présentation bilingue français et anglais. Durée : 80:42

 

Réussite exceptionnelle pour une œuvre essentielle de l'oratorio romain du seicento. À la tête de son Banquet Céleste, et avec une distribution constituée de jeunes chanteurs, fera perdre la tête à plus d'un auditeur.

Alessandro Stradella_Le Banquet Céleste_Damien Guillon_AlphaAvec les découvertes récentes des ouvrages d', de Legrenzi, de Steffani, c'est tout un pan de l'histoire de la musique vocale baroque qui nous est à nouveau révélé. Stradella, qui pourtant ne vécut pas au-delà quarante ans, fait partie lui aussi de ces compositeurs installés à cheval entre le modèle monterverdien et l'opéra de type napolitain auquel le public d'aujourd'hui est désormais familier. L'oratorio San Giovanni Battista, composé pour Rome en 1675, appartient en effet à cette esthétique hybride encore dépendante de l'historia sacra des initiateurs du genre de l'oratorio (Carissimi, Mazzochi, Rossi) tout en annonçant déjà les suites belcantistes inféodées aux formes issues de l'opéra. Récitatifs et courts ariosos s'enchaînent dans un continuum qui se veut toujours expressif, et dont l'audace harmonique n'a d'égal que les heurts et les éclats exigés de la voix, dont sont attendus également de langoureux accents pleins de pathos. Les fastes décoratifs, notamment au cours de la deuxième partie quand la tension dramatique est à son apogée, cohabitent avec un récitatif toujours sous tension, qui déploie une action comme on le sait d'une incroyable violence.

Des différents enregistrements que nous connaissions, celui de Minkowski passait jusqu'à présent pour la référence. Cette version est désormais détrônée par la superbe contribution de et de son ensemble . Superbement enregistrée, elle révèle encore mieux que sa devancière les beautés orchestrales d'une partition d'une rare richesse, et crée du début à la fin un véritable climat dramatique. Ce dernier évoque aussi bien la sincérité de la foi de Saint-Jean, que la luxure et la dépravation qui règnent à la cour d'Hérode. Les chanteurs sont tous extraordinaires de par leur engagement, à commencer par le remarquable Jean du contreténor , dont le timbre chaud et profond donne vie et profondeur aux élans pleins de spiritualité de son personnage. À ses côtés est une Salomé d'une rare sensualité – il n'est pas clair dans le texte de savoir si c'est de Jean ou d'Hérode que le personnage, nommé ici Hérodiade la fille, est épris – qui sait également se montrer hystérique avant et après la décollation de Jean. Très belle prestation également d'Olivier Dejean, Hérode véritablement déchiré entre sa vie de péchés et une foi qu'il semble avoir abjurée, ainsi que de dans le rôle relativement peu développé d'Hérodiade. Réussite totale pour un ouvrage qui sera pour beaucoup une véritable révélation.

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Alessandro Stradella (1643-1682) : San Giovanni Battista, oratorio en deux parties. Paul-Antoine Bénos-Djian, contre-ténor ; Alicia Amo, soprano ; Olivier Dejean, basse ; Gaia Petrone, mezzo-soprano ; Artavazd Sargsyan, ténor ; Thibault Givaja, ténor ; Le Banquet Céleste ; direction : Damien Guillon. 1 CD Alpha. Enregistré en mai 2019 à l’Abbaye Royale de Fontevraud. Notice de présentation bilingue français et anglais. Durée : 80:42

 
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