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Arthur Honegger (1892-1955) : Jeanne d’Arc au bûcher, un mystère lyrique (ou oratorio dramatique) en 11 scènes sur un livret de Paul Claudel. Rôles chantés : Claire de Sévigné, La Vierge ; Christine Goerke, Marguerite ; Judit Kutasi, Catherine ; Jean-Noël Briend, rôles variés ; Steven Humes, rôles variés. Rôles parlés : Judith Chemla, Jeanne d’Arc ; Jean-Claude Drouot, Frère Dominique ; Christian Gonon, rôles variés ; Adrien Gamba-Gontard, rôles variés. Chœur symphonique de Rotterdam (chef de chœur : Wiecher Mandemaker) ; Chœur d’enfants des Pays-Bas (chef de chœur : Wilma ten Wolde). Orchestre royal du Concertgebouw d’Amsterdam, direction : Stéphane Denève. 1 SACD hybride RCO Live. Enregistré en concert au Concertgebouw d’Amsterdam les 27 et 28 septembre 2018. Textes de présentation quadrilingues (anglais, français, allemand et néerlandais) ; livret quadrilingue (anglais, français, allemand et, à certains moments, latin). Durée : 1:19:16
RCO LiveAvec cette gravure en SACD de Jeanne d'Arc au bûcher d'Arthur Honegger, Stéphane Denève et le Concertgebouw d'Amsterdam nous donnent une belle opportunité de nous familiariser avec cette œuvre rarement exécutée.
Jeanne d'Arc au bûcher doit son élaboration à la danseuse, chorégraphe et actrice Ida Rubinstein. Elle interpréta le rôle-titre lors de la création mondiale de l'œuvre, à Bâle en mai 1938, qui connut un grand succès. Les commentateurs de l'époque prêtent attention à l'harmonie artistique entre le catholique Claudel, le calviniste Honegger et la juive Rubinstein, qui nous présentent l'histoire de l'une des plus célèbres saintes de l'Église romaine. Malgré la réussite, la partition ne parvient pas à s'imposer dans le répertoire des maisons d'opéra. Ce constat n'évolue pas malgré plusieurs enregistrements au disque, dont celui effectué en 1989 sous la direction de Seiji Ozawa pour Deutsche Grammophon qui ne passe pas inaperçu. Changera-t-il avec cette nouvelle interprétation par le Concertgebouw sous la direction de Stéphane Denève ?
Sur le plan de l'exécution, saluons d'abord les acteurs récitant leurs rôles avec de vives émotions : Jean-Claude Drouot en frère Dominique et Judith Chemla en Jeanne d'Arc. La voix du premier, éloquente et chaleureuse, assure à la prestation le drame et le sérieux que cette partition exige. Celle qui incarne la Pucelle d'Orléans se pare, à son tour, d'une articulation précise et d'un timbre agréable, même aux moments où elle hausse le ton au point de crier. Et quand elle chante, nous sommes saisis par son soprano délicat et mélodieux, voire hallucinant dans sa simplicité, qui est du point de vue de l'expression, le contraire de celui de La Vierge (rôle chanté uniquement, interprété par Claire de Sévigné), empreint d'intensité, typiquement opératique et pas aussi irrésistible.
En second lieu, nous apprécions dans cette gravure les qualités de l'Orchestre royal du Concertgebouw d'Amsterdam et des ensembles vocaux dont il s'accompagne, et ce, en termes de l'homogénéité narrative, ainsi que d'une palette de couleurs sombres permettant de renforcer – tantôt par la morosité, tantôt par la massivité – la puissance évocatrice de l'histoire qu'ils nous racontent. C'est ainsi que l'atmosphère qui règne ici est moins sèche que chez Seiji Ozawa et surtout moins violente, bien que pas dénuée de grandeur propre au style de l'écriture d'Honegger.
Nous sommes, cependant, moins enthousiastes quant aux interprètes des rôles chantés, hormis Claire de Sévigné déjà evoquée. Le ténor Jean-Noël Briend et la basse Steven Humes manquent de véritable ampleur et profondeur, et ne convainquent pas vraiment par leur vibrato parfois trop forcé et un timbre monochrome. Heureusement, sachant que, dans cette œuvre, les « premiers violons » sont tenus par les déclamateurs, les chœurs et l'orchestre, nous pouvons vite passer sur ces menues déconvenues. Cette interprétation par le tout nouveau directeur musical du St. Louis Symphony Orchestra apporte une contribution bienvenue et de qualité à la discographie de Jeanne d'Arc au bûcher.
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RCO Live
J’ai participé dans les chœurs, à Luxembourg, il y a des années, à une version dirigée par Pierre Cao, avec Michael Lonsdale dans le rôle de frère Dominique … Une très belle œuvre, effectivement, et qui mériterait … DEVRAIT être plus connue …