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Francesco Cavalli (1602-1676) : Il Giasone, drame musical en un prologue et trios actes sur un livret de Giacinto Andrea Cicognini (version remaniée par Leonardo Garcia Alarcón). Mise en scène : Serena Sinigaglia. Décors, costumes et lumières : Ezio Toffolutti. Lumières : Simon Trottet. Avec : Valer Sabadus, Giasone ; Kristina Hammarström, Medea ; Kristina Mkhitaryan, Isifile/Sole ; Willard White, Oreste/Giove ; Günes Gürle, Besso ; Raul Giménez, Egeo ; Alexander Milev, Ercole ; Dominique Visse, Delfa/Eolo ; Migran Agadzhanyan, Demo/Volano ; Mariana Florès, Alinda ; Mary Feminear, Amore. Cappella Mediterranea, direction musicale : Leonardo Garcia Alarcón. Réalisation : Isabelle Soulard. Enregistré en février 2017 à l’Opéra des Nations du Grand Théâtre de Genève. Sous-titrage en français, anglais et allemand. Notice en français, anglais et allemand. Durée totale : 182:29
AlphaThéâtre et musique se rejoignent pour une production légère, tragique et finalement enthousiasmante. Interprétation au sommet pour une partition dont on goûtera les multiples beautés.
Ce DVD est la captation de la production donnée à Genève en février 2017 et reprise en mars 2018 à l'Opéra Royal de Versailles. Nous avions dit dans nos colonnes tout le bien que nous pensions à la fois de la réalisation musicale et de la mise en scène d'un ouvrage rarement donné, dont le public découvre aujourd'hui, et avec délectation, cette subtile théâtralité qui repose à la fois sur le traitement de la veine tragique la plus pure et sur les déferlements comiques les plus débridés. Tous ces aspects ressortent à la perfection de la proposition de la metteuse en scène italienne Serena Sinigaglia, qui sait si bien intégrer à des éléments de décor hérités de l'esthétique baroque des costumes et accessoires furieusement contemporains. Le landau des enfants de Jason, les costumes déjantés de Delfa, Demo ou même Isifile, font ainsi bon ménage avec les inénarrables rondeurs dénudées d'un Amore plus baroque que nature, auxquelles un clin d'œil à la statuaire Renaissance confère un supplément de folie et d'incongruité. La captation vidéo, que l'on doit au talent d'Isabelle Soulard, souligne la fluidité d'une direction d'acteurs qui fait de ces plus de trois heures de théâtre un moment de pur plaisir.
Avec la Cappella Mediterranea dans la fosse et Leonardo Garcia Alarcón à la baguette, la réussite musicale ne pouvait être que totale. Nous ne mentionnerons pas les rôles dits « secondaires », le terme « secondaire » paraissant dans un tel contexte parfaitement inapproprié. Ceux qui ont déjà entendu Dominique Visse dans un rôle de composition de l'opéra vénitien savent les trésors de comique dont le contreténor français et les sonorités inclassables de sa voix nous gratifient d'une production à l'autre. On signalera également la présence des vétérans Willard White et Raoul Giménez, impayables dans les rôles d'Oresto et d'Egeo dont la mise en scène souligne la composante comique. Du triangle amoureux constitué de Giasone, Medea et Isifile se détache le soprano limpide et vaillant de la jeune Kristina Mkhitaryan, encore une de ces jeunes cantatrices russes au physique et à la voix de rêve. Campant une Médée vue comme sensiblement plus âgée, Kristina Hammarström incarne le seul personnage véritablement tragique de l'opéra, mettant dans son chant tous les accents pathétiques de la femme abandonnée et assoiffée de revanche. À ses côtés, Valer Sabadus est un Giasone à l'allure adolescente, presque touchant dans son immaturité affective et dans ses hésitations sentimentales. L'artiste fait valoir un chant raffiné et élégant, dont le manque de vaillance est largement compensé par la fine musicalité et par la qualité de la diction. Que tous ceux qui croient encore que Cavalli est un compositeur ennuyeux se précipitent sur ce DVD. Ils seront vite détrompés.
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Francesco Cavalli (1602-1676) : Il Giasone, drame musical en un prologue et trios actes sur un livret de Giacinto Andrea Cicognini (version remaniée par Leonardo Garcia Alarcón). Mise en scène : Serena Sinigaglia. Décors, costumes et lumières : Ezio Toffolutti. Lumières : Simon Trottet. Avec : Valer Sabadus, Giasone ; Kristina Hammarström, Medea ; Kristina Mkhitaryan, Isifile/Sole ; Willard White, Oreste/Giove ; Günes Gürle, Besso ; Raul Giménez, Egeo ; Alexander Milev, Ercole ; Dominique Visse, Delfa/Eolo ; Migran Agadzhanyan, Demo/Volano ; Mariana Florès, Alinda ; Mary Feminear, Amore. Cappella Mediterranea, direction musicale : Leonardo Garcia Alarcón. Réalisation : Isabelle Soulard. Enregistré en février 2017 à l’Opéra des Nations du Grand Théâtre de Genève. Sous-titrage en français, anglais et allemand. Notice en français, anglais et allemand. Durée totale : 182:29
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