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Vies silencieuses de Jérôme Combier

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Jérôme Combier (né en 1971) : Vies silencieuses. Essere fumo pour flûte, alto et violoncelle ; Heurter la lumière encore pour guitare, percussions et piano ; Interlude n°1 ; Feuilles des paupières pour flûte, clarinette, percussions et piano ; Interlude n°2 ; Bois sombre pour alto ; Essere veve pour clarinette, guitare et violoncelle ; Essere pietra, pour guitare, percussions, piano, alto et violoncelle ; Interlude n°3 ; Respirer l’ombre, pour flûte, clarinette, guitare, percussions, piano, alto et violoncelle. Ensemble Cairn. Direction, Guillaume Bourgogne. 1 CD Aeon AECD 0754. Enregistré à l’Espace de projection de l’IRCAM les 24 et 25 février 2007 ; Texte français, anglais, allemand. 50’59’’

 

Après un premier disque monographique paru dans la somptueuse collection des livre-CD de Motus (M204007) qui nous révélait l'univers sonore singulier de Jérôme Combier à travers pièces pour orchestre et musique d'ensemble, ce second album, « Vies silencieuses », produit par le label Aeon est lié à un projet imaginé, lors de leur séjour à la Villa Médicis à Rome, par le compositeur et le plasticien Raphaël Thierry. S'incarnant sous forme de « performance » à l'abbaye de Royaumont à l'automne 2006, cette collaboration donnait à voir dans l'instant de la musique de les « dessins-sable » – réfractés par de grands miroirs – de Raphaël Thierry qu'il faisait naître sous son geste puis disparaître par effacement comme la musique.

Privées ici de leur support visuel, ces sept pièces pour petit ensemble sont interprétées « sur mesure » par l' – que Combier a fondé et qu'il co-dirige avec -, et sont « espacées » par des interludes électroacoustiques, des plages de temps lisse – réalisées en studio par le compositeur – qui colorent le silence de leurs granulations douces : écho de la quête sonore mise à l'œuvre dans la musique instrumentale de réitérant de manière obsessionnelle et avec un sens aigu des alliages sonores ce geste flexible et ondoyant qui scrute l'espace microtonal dans sa chute vers les graves. Si Combier évoque l'influence du peintre Morandi pour la gestion de son temps musical, vécu de manière permanente entre étirement et déchirure, le compositeur revendique également « une forte référence » au plasticien Giuseppe Penone qui lui fournit les titres de ces partitions. « Heurter la lumière encore » explore les qualités résonantes et percussives d'une matière dont il semble tester la résistance, du choc dur du métal au glissement furtif sur la corde jusqu'à l'effacement presque total lorsque sa musique « respire l'ombre », fragile et fantomatique comme le souffle qui la traverse. L'écriture atomisée, distribuée en fins éclats de matière dans Essere pietra tend vers l'épure « pour rendre à la musique sa qualité minérale, l'immatérialité qui est la sienne ».

Equivoque et raffiné, le monde sonore de est habité d'une pensée d'essence poétique et plastique qui modèle le geste instrumental, donne sens à sa musique et lui confère son mystère en nous conviant à une expérience d'étrangeté.

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Jérôme Combier (né en 1971) : Vies silencieuses. Essere fumo pour flûte, alto et violoncelle ; Heurter la lumière encore pour guitare, percussions et piano ; Interlude n°1 ; Feuilles des paupières pour flûte, clarinette, percussions et piano ; Interlude n°2 ; Bois sombre pour alto ; Essere veve pour clarinette, guitare et violoncelle ; Essere pietra, pour guitare, percussions, piano, alto et violoncelle ; Interlude n°3 ; Respirer l’ombre, pour flûte, clarinette, guitare, percussions, piano, alto et violoncelle. Ensemble Cairn. Direction, Guillaume Bourgogne. 1 CD Aeon AECD 0754. Enregistré à l’Espace de projection de l’IRCAM les 24 et 25 février 2007 ; Texte français, anglais, allemand. 50’59’’

 
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