Tedi Papavrami s’offre le must, les Sonates et Partitas

A raison d'un disque qu'il enregistre quand il le désire, en cette fin année 2005 Tedi Papavrami nous offre Sa version des Sonates et Partitas de Johann Sebastian Bach chez Aeon, d'un prix bien attrayant pour une intégrale, alors que d'autres labels nous ont proposé des extraits ou seulement un premier volume de ces partitions étranges qui passent les siècles en restant si contemporaines.

Le violoniste n'est pas un simple exécutant de la partition, il est aussi traducteur, acteur et aime naviguer dans d'autres atmosphères pour ne pas s'enfermer. Sa maturité d'interprétation est bien appréciable. Bien qu'au « timing » certaines pièces annoncent une rapidité d'exécution – par exemple dans la fameuse Chaconne– il émane une respiration artistique forte qui nous laisse penser que l'artiste rentre bien dans son personnage de musicien quand il prend son violon et son archet.

Le livret est argumenté d'un texte personnel qui nous donne aussi le sentiment philosophique d'une telle interprétation. Il n'est pas là pour jouer une œuvre sans raison, mais bien humainement avec beaucoup de respect.

Sur ces fameuses œuvres, l'instrument entre dans une symbiose permanante. Même si le violon sonne à nos oreilles comme une déclaration d'émotion avec de très beaux aigus – et certaines oreilles averties reconnaîtront la texture des cordes – c'est au luthier ou à l'ingénieur du son de lui donner, à nous autres auditeurs, une voix plus ample.

Même si vous ne jurez que par untel et untel pour des interprétations de références historiques, cette version est à mettre en toutes les oreilles, expertes ou novices.