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Beethoven avec la règle et le compas par Arthur Schoonderwœrd

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Ludwig van Beethoven (1770-1827) : concerto pour piano n°4 en sol majeur opus 58 ; concerto pour piano n°5 en mi bémol majeur opus 73 « l’Empereur ». Arthur Schoonderwœrd, pianoforte. Ensemble Cristofori. 1 CD Alpha 079. Enregistré en septembre 2004 au musiekcentrum Vredenburg d’Utrecht. Notice de présentation en français et anglais. Durée : 69’00.

 

À la suite de leurs réussites dans quelques intégrales « authentiques » des symphonies de Beethoven, les artistes du mouvement baroque se sont aussi attachés à décomplexer la musique concertante avec clavier de l'illustre sourd. Pourtant, force est de constater que les résultats des baroqueux y sont plus que mitigés et à l'exception de Jos Van Immersel et de l'ensemble Tafelmusik sous la direction de Bruno Weil (Sony), les différentes interprétations sont passablescomme celle de Robert Levin avec John Eliot Gardiner (Deutsche Grammophon), ennuyeuses à l'image du couple formé de Steven Lubin et Christopher Hogwood (Decca-L'oiseau Lyre) ou médiocres à l'instar de l'alliance Melvyn Tan-Roger Norington (Virgin)

Le travail du batave et de l'ensemble Cristofori se base sur les travaux musicologiques de Stefan Weinzierl. Cet auteur s'est penché sur la pratique musicale au temps de Beethoven en étudiant dans leurs moindres recoins les différentes salles de concerts où Beethoven pouvait faire jouer sa musique. Ainsi la salle du prince Lobkowitz qui vit l'exécution des deux derniers concerti pour piano de Beethoven, ne propose qu'une surface de 115 m². Elle ne pouvait donc accueillir que 24 places de musiciens et 18 bancs pour le public. Pour renforcer sa démonstration, Schoonderwœrd nous informe avoir découvert, sur les plus anciens manuscrits de ces concertos, une partie de basse continue chiffrée ou réalisée. Dès lors, le pianofortiste estime que la structure de l'orchestre doit être adaptée à l'étroitesse des lieux : les parties de cordes de l'ensemble Cristofori sont limitées au minimum : 2 violons, 2 altos, 2 violoncelles et une contrebasse. Devant une telle argumentation, on peut craindre que la musique ne s'efface devant des théorèmes mathématiques. Mais, Arthur Schooderwœrd est un fameux musicien et il réussit à nous convaincre du bien fondé de sa démarche. Il est aidé par une prise de son qui n'isole pas son pianoforte viennois de Johann Fritz de la sonorité de l'orchestre et par l'ensemble Cristofori qui donne toute l'énergie et l'impact nécessaires à l'interprétation de cette musique. Le concerto n°4 s'avère une grande réussite, il nous réserve de très beaux passages comme un second mouvement poétique et rêveur. L'Empereur se situe un peu en-dessous. Forcément dans l'imposant premier mouvement, les cordes de l'orchestre manquent de projection et elles sonnent bien plus aigres que dans le concerto n°4. Dans le second mouvement, le discours renoue avec la fluidité mais il manque un peu d'abandon et de liberté. Le dernier mouvement clôt en beauté cette exécution. S'il n'est pas opportun de situer cet enregistrement dans une discographie pléthorique où les références abondent, il faut saluer l'originalité de l'approche et la saine musicalité d'.

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Ludwig van Beethoven (1770-1827) : concerto pour piano n°4 en sol majeur opus 58 ; concerto pour piano n°5 en mi bémol majeur opus 73 « l’Empereur ». Arthur Schoonderwœrd, pianoforte. Ensemble Cristofori. 1 CD Alpha 079. Enregistré en septembre 2004 au musiekcentrum Vredenburg d’Utrecht. Notice de présentation en français et anglais. Durée : 69’00.

 
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