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Paris. Opéra Bastille. 24-IV-2014. Vincenzo Bellini (1801-1835) : I Capuleti e i Montecchi, tragédie lyrique en deux actes sur un livret de Felice Romani. Mise en scène: Robert Carsen. Décors et costumes : Michael Levine. Lumières : Davy Cunningham. Avec : Yun Jung Choi, Giulietta ; Karine Deshayes, Romeo ; Charles Castronovo, Tebaldo ; Paul Gay, Capellio ; Nahuel Di Pierro, Lorenzo. Chœur de l’Opéra de Paris (chef de chœur : Alessandro Di Stefano). Orchestre de l’Opéra de Paris, direction : Bruno Campanella.
Quel extra-terrestre n'a-t-il jamais entendu parler des Capulet et des Montaigus de l'Opéra Bastille, dont voici la cinquième reprise ?
Qui n'a au moins lu, faute de l'avoir vue, l'accueil favorable réservée chaque fois à la jolie mise en scène de Robert Carsen, qui n'a pas pris une ride en dix huit ans ? Et que va-t-on pouvoir écrire de neuf à son sujet, si ce n'est répéter que, toujours un peu statique (mais il faut avouer que l'œuvre l'est aussi) dotée de peu d'accessoires, elle joue sur des contrastes de noir et rouge pour délimiter les camps rivaux, avec surtout de très esthétiques effets de lumière ?
On se reportera donc sur la distribution, entièrement nouvelle. Pour remplacer à la dernière minute Ekaterina Siurina initialement pressentie, l'Opéra de Paris n'est pas allé chercher bien loin, en confiant le rôle de Giulietta à Yun Jung Choi, issue de l'Atelier Lyrique et prochaine Eurydice au Palais Garnier. Le timbre est perlé, l'intonation sûre, quoiqu'un peu confidentielle, l'interprétation sensible, très probablement un nouveau talent en pleine éclosion.
Le Romeo de Karine Deshayes lui donne une réplique irréprochable, avec une tessiture égale sur toute la longueur, dont notamment de très beaux graves, une science infaillible du bel canto, et dont le chant dégage une émotion extraordinaire. Les timbres des deux cantatrices se marient d'autre part extrêmement bien, mais elles partagent aussi hélas un léger manque de puissance pour le grand vaisseau de Bastille, parfois couvertes par l'orchestre.Qu'est-il arrivé à Charles Castronovo ? Sa voix est devenue sombre, sans rayonnement, quasi-barytonale. Méforme passagère ? Paul Gay est quant à lui un impeccable Capellio. Bruno Campanella connait son Bellini sur les bout des doigt, et mène l'ensemble à bon port, avec élégance.
Malgré les nombreuses satisfactions de la soirée, le nombre de sièges vides nous fait nous demander si cette reprise, une en moyenne tous les trois ans, pour laquelle on a souvent proposé de grands noms au public parisien (Netrebko, Ciofi, Didonato, Kassarova, Swenson…) n'est pas celle de trop, et ne témoigne pas de nouveau de l'essoufflement de la programmation de l'Opéra de Paris.
Crédit photographique : Ch. Pelé / Opéra national de Paris
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Paris. Opéra Bastille. 24-IV-2014. Vincenzo Bellini (1801-1835) : I Capuleti e i Montecchi, tragédie lyrique en deux actes sur un livret de Felice Romani. Mise en scène: Robert Carsen. Décors et costumes : Michael Levine. Lumières : Davy Cunningham. Avec : Yun Jung Choi, Giulietta ; Karine Deshayes, Romeo ; Charles Castronovo, Tebaldo ; Paul Gay, Capellio ; Nahuel Di Pierro, Lorenzo. Chœur de l’Opéra de Paris (chef de chœur : Alessandro Di Stefano). Orchestre de l’Opéra de Paris, direction : Bruno Campanella.