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Dijon, Auditorium 11-II-2011. Gustav Mahler (1860-1911) : Rückert Lieder, transcription pour orchestre de chambre par David Walter ; Das Lied von der Erde, transcription pour orchestre de chambre par Arnold Schœnberg, complétée par Rainer Riehn. Irina de Baghy, mezzo-soprano. Jérôme Billy, ténor. Orchestre Dijon Bourgogne ; direction : David Walter

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Orchestre Dijon-Bourgogne

Surprenante, l'adaptation pour orchestre de chambre de ces cycles de lieder que l'on a l'habitude d'écouter avec le poids de l'orchestre, même si celui-ci est employé avec parcimonie par … Pari tenu par , hautboïste de formation et arrangeur confirmé, pour les Rückert Lieder, et qui suit ainsi les traces d'Arnold Schönberg.

On trouve dans les poèmes de Friedrich Rückert (1788-1866) tour à tour le thème de la fusion avec la nature (le premier), celui de la solitude (le troisième), celui de la croyance en l'art (le dernier) : tous ces sujets éminemment romantiques sont vécus avec conviction par qui manifeste un réel talent d'interprète pour faire passer les divers états d'esprit du poète. Le phrasé est subtil, le legato intéressant, on observe une assez grande égalité entre les registres. Dans l'orchestration originale, une part importante est réservée aux vents, et bien sûr, conserve cette option ; pourtant, Ich atmet einen linden Duft surprend par la nudité de l'accompagnement, mais il est vrai que réduire une partition aérienne n'est pas facile ! Les quatre pièces suivantes ne donnent pas cette impression, le quatuor à cordes et la contrebasse parviennent souvent à apporter le mœlleux et la plénitude que l'on aime trouver dans les climax des phrases mahlériennes. Il faut remarquer aussi la prestation réussie du hautbois, qui tient également le cor anglais, et celle de la flûte.

Le chant de la terre composé sur des poèmes chinois reprend les mêmes thèmes littéraires en y ajoutant celui de l'ivresse qui permet au poète d'oublier les déboires de l'existence. Il revient alors au ténor d'interpréter Das Trinklied : ce chanteur qui a fait merveille dans le rôle de John Styx dernièrement à Dijon semble moins à l'aise dans ce répertoire. Il a du mal à s'imposer face à l'orchestre, ses aigus sont parfois criards ; Von der Jugend est plus réussi, le côté léger et furtif de la partition lui convenant sans doute mieux. Il faut enfin tirer une révérence à pour avoir su tenir l'auditoire en haleine tout au long de Das Abschied, si divers dans ses sensations décrites par les poètes chinois et Mahler lui-même : là, la nostalgie, le thème sous-jacent de la mort finissent par se transformer en amour de la nature, et la chanteuse a trouvé l'expression qu'il faut pour murmurer le mot de la fin : ewig

Crédit photographique : © DR

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