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Paris, Salle Pleyel. 27-IX-2010. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Così fan tutte, opéra en deux actes sur un livret de Lorenzo da Ponte. Version de concert. Alexandrina Pendatchanska, Fiordiligi ; Marie-Claude Chappuis, Dorabella ; Johannes Weisser, Guglielmo ; Magnus Staveland, Ferrando ; Sunhae Im, Despina ; Marcos Fink, Don Alfonso ; Coro Gulbenkian (chef de chœur : Jorge Matta) ; Freiburger Barockorchester, direction : René Jacobs
À quelques jours de la sortie attendue d'un nouvel enregistrement de La Flûte Enchantée (opéra qu'il a donné en concert dans cette même Salle Pleyel en 2009), René Jacobs reprenait le premier opéra de Mozart qu'il a abordé, Così fan tutte. Il convoquait pour l'occasion un plateau artistique entièrement nouveau par rapport à la version publiée en 1999, mais des artistes avec qui il collabore régulièrement ces dernières années, que ce soit au concert ou au disque.
La grande satisfaction de ce concert provient de la direction imaginative et théâtrale du chef flamand qui soutient l'intérêt du début à la fin, aidé en cela par la qualité des pupitres du Freiburger Barockorchester (les bois en particulier, somptueux). Les récitatifs sont une nouvelle fois accompagnés (et improvisés) au pianoforte (Sebastian Wienand), auquel s'adjoint le premier violoncelle, le continuo occupant comme toujours chez Jacobs, une place fondamentale (tout comme l'ornementation des airs). On reste par contre plus nuancé sur la distribution vocale. Sortent du lot néanmoins, le cynique et manipulateur Don Alfonso de Marcos Fink et dans une moindre mesure, sa complice, la malicieuse Despina, interprétée par Sunhae Im, une relative petite voix. Marie-Claude Chappuis est une Dorabella convaincante, surtout dans ses airs, Alexandrina Pendatchanska, diminuée ce soir, campant une Fiordiligi touchante à défaut d'être impeccable vocalement, notamment dans les registres extrêmes. Johannes Weisser est un Guglielmo correct, Magnus Staveland manquant quant à lui de style et semblant en difficulté dans le rôle de Ferrando. Ces jeunes chanteurs ont malheureusement du mal à rendre toute la beauté et la subtilité des ensembles (allant du duo au sextuor) qui font pourtant la force de l'ouvrage : imprécisions, manque d'équilibre entre les voix… On reste sur sa faim. Belle prestation par contre du Chœur de la Fondation Gulbenkian en formation très réduite (seize chanteurs).
René Jacobs a par ailleurs la bonne idée de proposer non pas une version de concert statique, mais une version mise en espace fort bienvenue qui participe à la crédibilité de cette œuvre à la fois légère et grave. Les chanteurs évoluent autour de l'orchestre, faisant preuve de qualités scéniques indéniables, à l'image de Sunhae Im, Despina à l'abattage irrésistible.
Crédit photographique : René Jacobs © Alvaro Yanez – Harmonia Mundi
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Paris, Salle Pleyel. 27-IX-2010. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Così fan tutte, opéra en deux actes sur un livret de Lorenzo da Ponte. Version de concert. Alexandrina Pendatchanska, Fiordiligi ; Marie-Claude Chappuis, Dorabella ; Johannes Weisser, Guglielmo ; Magnus Staveland, Ferrando ; Sunhae Im, Despina ; Marcos Fink, Don Alfonso ; Coro Gulbenkian (chef de chœur : Jorge Matta) ; Freiburger Barockorchester, direction : René Jacobs