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Don Giovanni et la communauté turque !

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Cologne, Opernhaus. 04-VII-2010. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Don Giovanni, dramma giocoso en deux actes sur un livret de Lorenzo Da Ponte. Mise en scène : Uwe Eric Laufenberg. Décors : Gisbert Jäkel. Costumes : Antje Sternberg. Lumières : Andreas Frank. Vidéo : Gil Sperling. Avec : Christopher Maltman, Don Giovanni ; Simone Kermes, Donna Anna ; Mirko Roschkowski, Don Ottavio ; Nicolai Didenko, Il Commendatore ; Maria Bengtsson, Donna Elvira ; Mikhail Petrenko, Leporello ; Wolf Matthias Friedrich, Masetto ; Claudia Rohrbach, Zerlina. Chœur de l’Opéra de Cologne (chef de chœur : Andrew Ollivant). Orchestre du Gürzenich de Cologne, direction : Markus Stenz

Qui l'aurait cru il y a un an seulement? L'Opéra de Cologne attire de nouveau les mélomanes. Malgré les contraintes budgétaires, le nouveau directeur Eric Uwe Laufenberg a su composer des distributions alléchantes avec de nombreuses têtes d'affiches!

Pour finir la saison, Laufenberg propose un Don Giovanni dont la partie musicale pourrait faire pâlir les théâtres les plus prestigieux du monde. Voilà un protagoniste de rêve, doté à la fois du physique et de la voix que requièrent le rôle. (qui n'est pas sans rappeler le jeune George Clooney) fait justice aux multiples facettes du rôle: il sait séduire et faire peur, flatter et menacer. Il est, tour à tour, doux amant et brutal violeur, charmeur et meurtrier. Il cisèle les récitatifs comme peu d'Italiens, il nous enchante avec une sérénade chantée à fleurs de lèvres avant de nous offrir un finale digne d'un grand wagnérien comme le fut jadis George London. Chapeau! A ses côtés, campe un formidable Leporello, plus complice que serviteur. Si sa prononciation trahit parfois sa Russie natale – notamment dans les récitatifs – il nous convainc grâce à sa voix à la fois puissante et agile, riche en nuances et couleurs. Et lui aussi possède le physique du rôle. Un cran en dessous, on trouve le Masetto bien chanté, mais un peu monolithique de ainsi le Commandeur caverneux, mais impressionnant de Nicolai Didenko. Deux crans en dessous, on trouve le Don Ottavio de Mirko Roschkowski, aux pianis superbes, mais assez crispé dans l'aigu forte.

Le trio féminin, en revanche, frôle la perfection. , la réponse allemande à , incarne une Donna Anna aux bords de la crise de nerfs, à la voix certes pas très belle, mais parfaitement maîtrisée, puissante, mais également capable des plus beaux piani filés, ajoutant à la partition, de surcroît, quelques suraigus tout à fait impressionnants. (Donna Elvira) négocie habilement quelques passages un peu graves pour sa voix nous offrant par ailleurs une leçon de style et d'expressivité le portrait culminant dans un bouleversant «Mi tradì». Fidèle troupière depuis bien des années, n'a rien à envier à ses collègues plus illustres. Belle voix, technique fiable, actrice charmante – le rôle de Zerline lui va comme un gant.

Au pupitre d'un Gürzenich-Orchester un rien désordonné au tout début avant de retrouver sa forme habituelle, nous offre un Mozart passionnant d'un bout à l'autre et surtout résolument XVIIIe siècle: tempi plutôt rapides, attaques brusques et mordantes – et les cordes, évidemment, sans vibrato. Rarement un orchestre jouant sur des instruments modernes s'est approché tellementà une phalange de spécialistes.

Crédit photographique : (Leporello) & (Donna Elvira) ; (Don Giovanni) & (Zerlina) © Forster

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Cologne, Opernhaus. 04-VII-2010. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Don Giovanni, dramma giocoso en deux actes sur un livret de Lorenzo Da Ponte. Mise en scène : Uwe Eric Laufenberg. Décors : Gisbert Jäkel. Costumes : Antje Sternberg. Lumières : Andreas Frank. Vidéo : Gil Sperling. Avec : Christopher Maltman, Don Giovanni ; Simone Kermes, Donna Anna ; Mirko Roschkowski, Don Ottavio ; Nicolai Didenko, Il Commendatore ; Maria Bengtsson, Donna Elvira ; Mikhail Petrenko, Leporello ; Wolf Matthias Friedrich, Masetto ; Claudia Rohrbach, Zerlina. Chœur de l’Opéra de Cologne (chef de chœur : Andrew Ollivant). Orchestre du Gürzenich de Cologne, direction : Markus Stenz

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