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Tours. Grand Théâtre. 25-IV-2010. Giacomo Puccini (1858-1924) : Tosca, opéra en 3 actes sur un livret de Luigi Illica et Giuseppe Giacosa. Mise en scène : Gilles Bouillon. Décors : Nathalie Holt. Costumes : Marc Anselmi. Lumières : Marc Delamézière. Avec : Nicola Beller Carbone, Floria Tosca ; Luca Lombardo, Mario Cavaradossi ; Peter Sidhom, Scarpia ; Antoine Garcin, Angelotti ; Olivier Grand, le Sacristain ; Jean-Louis Meunier, Spoletta ; Ronan Nédélec, Sciarrone. Chœur et maîtrise de l’Opéra de Tours (direction : Emmanuel Trenque), Orchestre Symphonique Région Centre-Tours, direction : Jean-Yves Ossonce
L'Opéra de Tours conclut sa saison en fanfare avec cette nouvelle production de Tosca, soutenue par le Conseil général d'Indre-et-Loire.
Gilles Bouillon s'applique à souligner les lumières comme les noirceurs d'un ouvrage dont l'évidence dramatique s'impose à chaque instant. Sans renouveler notre perception de l'ouvrage, ce travail très professionnel séduit par la minutie de la direction d'acteurs et un goût infaillible, que l'on retrouve dans le décor sobre mais chargé de sens de Nathalie Holt et les beaux costumes de Marc Anselmi. Mais c'est la distribution vocale qui emporte tous les suffrages.
Aux côtés de seconds rôles correctement tenus, nous saluons Peter Sidhom qui incarne Scarpia pour la cent cinquantième fois ce dimanche. Le baryton se délecte à camper un baron violent et concupiscent, assoiffé de pouvoir et de luxure. La voix tonne par dessus l'orchestre dans un Te Deum saisissant, montrant Scarpia muré dans son délire, isolé d'un chœur statique, tandis que le sadisme et le désir du personnage semblent n'avoir aucune limite au deuxième acte. Acteur plus conventionnel, Luca Lombardo s'impose avant tout sur le plan vocal avec une voix ample et généreuse, à l'aigu insolent. La flamme de Recondita armonia le dispute à la poésie de E lucevan le stelle dans une prestation très accomplie.
Annoncée souffrante, Nicola Beller Carbone n'en n'est pas moins la triomphatrice de cette matinée. Elle s'impose en premier lieu par la silhouette, grande et svelte, et par un visage de tragédienne, le regard sombre et le nez aquilin. Puis s'affirment un rare tempérament scénique, une musicalité de chaque instant, un timbre chatoyant et un aigu tranchant. Le duo du premier acte provoque le frisson, mais c'est dans Vissi d'arte, détaillé avec d'infinis raffinements, que la chanteuse s'affirme définitivement comme l'une des plus grandes titulaires actuelles du rôle, tellement italienne dans ses élans, tellement diva dans chacune de ses attitudes.
Jean-Yves Ossonce accentue le contraste jusqu'aux lisières de la brutalité, en accord avec la vision scénique qui ne tait rien de la cruauté du drame. Il sert également toute la sensualité de l'œuvre avec la coopération d'excellents pupitres, où le mœlleux des cordes et la poésie des bois font merveille. Les chœurs, sous la direction d'Emmanuel Trenque, apportent leur écot à cette représentation de haut niveau, qui confirme la qualité du travail accompli dans cette attachante maison. Le public, ravi, réserve un triomphe à tous les acteurs de cette production et une longue ovation à la diva.
Crédit photographique : Nicola Beller Carbone (Floria Tosca) & Luca Lombardo (Mario Cavaradossi) ; Nicola Beller Carbone (Floria Tosca) & Peter Sidhom (Scarpia) © François Berthon
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Tours. Grand Théâtre. 25-IV-2010. Giacomo Puccini (1858-1924) : Tosca, opéra en 3 actes sur un livret de Luigi Illica et Giuseppe Giacosa. Mise en scène : Gilles Bouillon. Décors : Nathalie Holt. Costumes : Marc Anselmi. Lumières : Marc Delamézière. Avec : Nicola Beller Carbone, Floria Tosca ; Luca Lombardo, Mario Cavaradossi ; Peter Sidhom, Scarpia ; Antoine Garcin, Angelotti ; Olivier Grand, le Sacristain ; Jean-Louis Meunier, Spoletta ; Ronan Nédélec, Sciarrone. Chœur et maîtrise de l’Opéra de Tours (direction : Emmanuel Trenque), Orchestre Symphonique Région Centre-Tours, direction : Jean-Yves Ossonce