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Paris, Théâtre des Champs-Elysées. 20-VI-2013. Gabriel Fauré (1845-1924) : Pénélope, opéra en trois actes sur un livret de René Fauchois. Version de concert. Anna Caterina Antonacci, Pénélope ; Roberto Alagna, Ulysse ; Marina De Liso, Euryclée ; Vincent Le Texier, Eumée ; Edwin Crossley-Mercer, Eurymaque ; Julien Behr, Antinoüs ; Jérémy Duffau, Léodès ; Marc Labonette, Ctésippe ; Sophie Pondjiclis, Cléone ; Khatouna Gadelia, Mélantho. Choeur Lamoureux (chef de choeur : Patrick Marco), Orchestre Lamoureux, direction : Fayçal Karoui
Certains opéras, sans le support scénique, ne fonctionnent pas en concert. Pénélope de Gabriel Fauré en est l'exemple flagrant.
Livret inepte, lente progression dramatique, orchestration maladroite, longueurs, l'oeuvre ne manque pas de défauts malgré des instants magiques. Fauré, adepte de la petite forme, ne trouve pas ses marques dans le grand opéra.
Quand la réalisation musicale accumule les maladresses, on dessert plus l'oeuvre qu'on ne la sert. L'Orchestre Lamoureux pêche par des pupitres déséquilibrés et surtout des cordes peu homogènes, malgré l'engagement de Fayçal Karoui. Le Choeur Lamoureux, ensemble d'amateurs, n'est pas au niveau. Le plateau de solistes est aussi décevant. Anna Caterina Antonacci n'a plus les mêmes moyens. Véritable tragédienne, ses lacunes vocales auraient pu être oubliées par une incarnation scénique. En concert ses défauts deviennent, hélas, criants. Roberto Alagna de toute évidence déchiffrait sa partition, oscillant constamment entre le forte et le fortissimo, avec des effets vulgaires tant dans le chant (coups de glotte à répétition, notes attaquées par en dessous) que dans son attitude scénique, allant jusqu'à littéralement tomber la veste pour apparaitre en chemise déboutonnée, poitrail à l'air. Vincent Le Texier est toujours autant peu capable de tenir une ligne de chant homogène, Edwin Crossley-Mercer plus baryton que baryton-basse engorge ses sons au péril de sa voix. Les seconds rôles s'en tirent mieux, surtout Julien Behr et Sophie Pondjiclis, qui de toutes évidence ont tout compris du style fauréen.
Pénélope a été créée in loco il y a un siècle, d'où cette programmation. Mais sans production scénique, sans travail sur le texte et sa prononciation (nous sommes dans la descendance directe de la tragédie lyrique du Grand Siècle), sans un orchestre aguerri à ce répertoire et sans un plateau homogène, était-ce bien la peine ?
Crédit photographique: Anna Caterina Antonacci © DR
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Paris, Théâtre des Champs-Elysées. 20-VI-2013. Gabriel Fauré (1845-1924) : Pénélope, opéra en trois actes sur un livret de René Fauchois. Version de concert. Anna Caterina Antonacci, Pénélope ; Roberto Alagna, Ulysse ; Marina De Liso, Euryclée ; Vincent Le Texier, Eumée ; Edwin Crossley-Mercer, Eurymaque ; Julien Behr, Antinoüs ; Jérémy Duffau, Léodès ; Marc Labonette, Ctésippe ; Sophie Pondjiclis, Cléone ; Khatouna Gadelia, Mélantho. Choeur Lamoureux (chef de choeur : Patrick Marco), Orchestre Lamoureux, direction : Fayçal Karoui
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