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Los Angeles. Music Center. 28-XI-2009. Georg Friedrich Haendel (1685-1759) : Tamerlano, opéra en trois actes sur un livret de Nicola Francesco Haym. Mise en scène : Chas Rader-Shieber. Décors et costumes : David Zinn. Lumières : Christopher Akerlind. Avec : Patricia Bardon, Andronico ; Plácido Domingo, Bazajet ; Bejun Mehta, Tamerlano ; Sarah Coburn, Asteria ; Jennifer Holloway, Irene ; Ryan McKinny, Leone. Orchestre du Los Angeles Opera, Direction : William Lacey
Affubler sept ou huit gardes-chiourmes d'uniformes pseudo-nazi afin de limiter ou d'élucider l'espace concentrationnaire du lieu, revêtir Bazajet des habits impériaux d'un Ottoman déchu alors qu'Andronico et Tamerlan portent costume-cravate, ajouter lors de quelque explication dans le programme de salle un certain signifiant pseudo-pédagogique à ces variations vestimentaires, voilà qui relève d'une franche escroquerie… pour ne pas écrire d'un franc délire !
Et disons-le tout net et simplement, n'ajoute rien à cette approche légèrement problématique de cet excellent Tamerlano de Georg Friedrich Haendel dont les quelques rares éléments de décor (une chaise, une table, deux trônes) permettent alors d'appréhender à plein les ressentiments, angoisses et autres bonheurs existentiels de nos protagonistes.
Saluons dès l'abord l'étonnant Bejun Mehta, dont le Tamerlano, violemment impliqué (puisque vainqueur, amoureux et sadique à souhait) alimente à lui seul la conflictualité permanente de l'œuvre. Son contre-ténor, agile, solidement contrôlé, virtuose, sonne franc, juste et conquérant (mais aussi rude, âpre et soupçonneux), se teinte ici ou là de couleurs inattendues et bienvenues. L'Andronico de Patricia Bardon, en débuts locaux, suffisamment présent, aux aigus tendres et délicats, conclut un premier acte sur un glorieux «Benche mi sprezzi» et sait atteindre aux actes 2 et 3 à l'émotion vraie. Sarah Coburn, précise et virtuose, négocie ses interventions avec intelligence, avec idiomatisme également… Jennifer Holloway, elle aussi en débuts locaux, démultiplie, elle, les excellents moments. «L'Amor dà guerra e pace» de Ryan McKinny valorise soudainement Leone. Reste Plácido Domingo, qu'il faut ici féliciter de nous avoir ainsi offert, en tant que Directeur Général du Los Angeles Opera un Tamerlano si peu fréquenté et d'avoir ainsi ajouté un 130ème rôle à son tableau de chasse… mais seul son «Figlia mia» final mérite étoile. William Lacey, qui fait montre d'une extrême considération, d'une extrême sollicitude vis à vis de ses trente-cinq instrumentistes à l'orchestre, dirige avec conviction.
Crédit photographique : Bejun Mehta (Tamerlano) ; Plácido Domingo (Bajazet), Bejun Mehta (Tamerlano), Sarah Coburn (Asteria) © Robert Millard
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Los Angeles. Music Center. 28-XI-2009. Georg Friedrich Haendel (1685-1759) : Tamerlano, opéra en trois actes sur un livret de Nicola Francesco Haym. Mise en scène : Chas Rader-Shieber. Décors et costumes : David Zinn. Lumières : Christopher Akerlind. Avec : Patricia Bardon, Andronico ; Plácido Domingo, Bazajet ; Bejun Mehta, Tamerlano ; Sarah Coburn, Asteria ; Jennifer Holloway, Irene ; Ryan McKinny, Leone. Orchestre du Los Angeles Opera, Direction : William Lacey