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Lyon. Opéra national. Le 15.IV.2004. l’Orfeo, favola in musica d’Alessandro Striggio et Claudio Monteverdi. Mise en scène : Antonio Latella. Décors et costumes : Emanuela Pischedda. Eclairages : Giorgio Cervesi Ripa. Chorégraphie : Deda Christina Colonna. Musica : Daphné Touchais ; Orfeo : Nicolas Rouault ; Euridice : Cecilia Arellano ; una Ninfa : Claire Babel ; Pastore I/Spirito II : Jeroen de Vaal ; Pastore II/Spirito I : David Lefort ; Pastore III/Spirito III/Apollon : Pierrick Boisseau ; Pastore IV/Plutone : Pawel Lawreszuk ; la Messagiera : Caroline Gesret ; Speranza : Diana Axentii ; Caronte : Shadi Torbey ; Spirito IV : François Lis ; Proserpina : Emmanuelle Halimi ; Echo : Vittorio Prato ; ninfe, pastori e spiriti : Tamar Kleinberger, Anne-Sophie Durand, Emmanuelle Fruchard, Laura Alibrando, Julie Pasturaud, Ariana Vafadari, Ivan Geissler ; acrobate/trapéziste : Nicola Kehrberger. Orchestre du Nouveau Studio de l’Opéra de Lyon, direction : Philip Pickett
Le spectacle était bien évidemment à la hauteur des espérances et du travail investi, chapeauté par le nouvel enfant terrible du théâtre italien Antonio Latella.
La Musique, bien que présente uniquement dans le prologue, est présentée comme la maîtresse du drame à venir pas ses apparitions constantes et silencieuses sur le plateau. Orphée, Eurydice, les nymphes et les bergers sont des jeunes gens de l'Ottocento s'égayant dans une partie de campagne et s'amusant de divers jeux de potaches, rapprochant ainsi l'intrigue des Scènes de la vie de Bohème d'Henri Murger. La scène aux enfers s'inspire des derniers tableaux de Francisco Goya, prétexte à démontrer la décadence de ce royaume dont le gardien s'endort et les souverains manquent à leurs devoirs en libérant une morte. Proserpine est représentée en star sur le retour alcoolique et accrochée au tabac, Pluton est nonchalant et débraillé, les esprits par leur démarche saccadée et hésitante font penser à la ménagerie de Freaks ou à l'avant dernière scène du Rake's Progress dans l'asile de Bedlam. Dans l'apothéose finale Apollon apparaît coiffé d'une perruque du XVIIIème siècle, symbole du Deus ex machina et figure du souverain mécène et protecteur.
La direction d'acteurs est remarquable. L'ensemble des jeunes chanteurs se meut sur scène avec une facilité quasi naturelle, parfois dans le plus simple appareil — comme pour la seconde mort d'Eurydice. Coté vocal on émettra quelques réserves toutes relatives. Nicolas Rouault se sort avec les honneurs de la tessiture impossible du rôle-titre, trop grave pour être confié à un ténor mais trop tendue pour un baryton. Il semble peiner sur son dernier air dont les aigus, tous situés dans le passage, sont tirés et poussif. Qu'importe, sa prestation n'en reste pas moins exemplaire et l'on regrette de ne pas avoir assisté à une autre représentation, l'ensemble de la troupe alternant premiers et second rôle (dans l'autre distribution Orphée est chanté par Vittorio Prato, dont le reportage sur Mezzo tend à faire croire à un grand talent tout aussi prometteur). Cecilia Arellano plafonne aussi dans ses aigus, souvent trop bas. Mais ces défauts mineurs, loin d'être gênants ou rédhibitoires, n'ont pas empêché la réussite totale de cette production dont les chanteurs-acteurs, pour l'instant peu connus du grand public, se sont littéralement révélés sur scène, aidés en cela d'un orchestre composé essentiellement d'étudiants du CNSM voisin, emmené d'une main de maître par Philip Pickett dont l'excellence dans ce répertoire n'est plus à prouver.
Comme à son habitude l'opéra national de Lyon a su donner un coup de neuf à la production lyrique en général par ce concept original et novateur de « studio-école ». Souhaitons lui longue vie et rendez-vous fin avril pour le second spectacle de ce lieu d'apprentissage avec Philémon et Baucis de Haydn.
Crédit photographique : © Gérard Amsellem
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Lyon. Opéra national. Le 15.IV.2004. l’Orfeo, favola in musica d’Alessandro Striggio et Claudio Monteverdi. Mise en scène : Antonio Latella. Décors et costumes : Emanuela Pischedda. Eclairages : Giorgio Cervesi Ripa. Chorégraphie : Deda Christina Colonna. Musica : Daphné Touchais ; Orfeo : Nicolas Rouault ; Euridice : Cecilia Arellano ; una Ninfa : Claire Babel ; Pastore I/Spirito II : Jeroen de Vaal ; Pastore II/Spirito I : David Lefort ; Pastore III/Spirito III/Apollon : Pierrick Boisseau ; Pastore IV/Plutone : Pawel Lawreszuk ; la Messagiera : Caroline Gesret ; Speranza : Diana Axentii ; Caronte : Shadi Torbey ; Spirito IV : François Lis ; Proserpina : Emmanuelle Halimi ; Echo : Vittorio Prato ; ninfe, pastori e spiriti : Tamar Kleinberger, Anne-Sophie Durand, Emmanuelle Fruchard, Laura Alibrando, Julie Pasturaud, Ariana Vafadari, Ivan Geissler ; acrobate/trapéziste : Nicola Kehrberger. Orchestre du Nouveau Studio de l’Opéra de Lyon, direction : Philip Pickett