Concerts, La Scène, Musique symphonique

Couleurs, énergie, émotion

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Grenoble. MC2. 29-X-2009. Alexandre Glazounov (1865 – 1936) : Prélude de la Suite du Moyen-âge n°1 en mi majeur op. 79. Serge Rachmaninov (1873- 1943) : Concerto pour piano n°1 en fa dièse mineur op. 1. Dimitri Chostakovitch (1906-1975) : Symphonie n°15 en la majeur op. 141. Nikolai Lugansky, piano. Orchestre National de Russie, direction : Mikhaïl Pletnev

La saison 2009/10 de la MC2 propose plusieurs intégrales, dont celle des concertos pour piano de Rachmaninov, répartis tout au long de l'année. Ce concert est donc le premier d'une longue série. Le programme est construit de façon intéressante, proposant un panel d'œuvres russes des XIXe et XXe siècles. Ceci servi par des interprètes dont l'excellence n'est plus à prouver : c'est la promesse d'une soirée grandiose, et le public, venu très nombreux, ne s'y est pas trompé.

La soirée débute par le Prélude de la Suite du Moyen-âge de Glazounov. Composée en 1902, cette œuvre – en tout cas son prélude – se caractérise par une pâte sonore dense, des mélodies simples et envoûtantes : nous voici ici dans l'archétype de l'âme russe telle qu'on se l'imagine. L'orchestre, dont les proportions sont impressionnantes, malaxe le son et fait chanter chaque ligne, enveloppant le public dans des élans lyriques savoureux. Quoi de mieux pour se mettre en appétit pour l'œuvre qui, certainement, a fait déplacer les foules, le Concerto pour piano n°1 de Rachmaninov ?

Nikolai Lugansky, dans ce concerto, est à la hauteur de ce que l'on attendait : brillant, énergique, parfois presque sauvage, mais également d'une grande délicatesse, avec ce toucher si perlé et cette façon magique de faire chanter son piano qu'on lui connaît. La grande complicité musicale de l'orchestre et du soliste donne une œuvre tout en reliefs, éclats, mais également d'un lyrisme délicieux. On se laisse prendre à bras le corps et emporter par cette musique au romantisme débordant, et c'est un régal de s'y lover et de ressentir toutes les émotions simples et immédiates de la musique de Rachmaninov.

La Symphonie n°15 de Chostakovitch, composée en 1972, est d'un tout autre acabit. On retrouve ici ce qui fait la force du compositeur : chaque timbre est utilisé et mis en valeur, les percussionnistes – au nombre de six – ont une partie très riche, et l'on passe sans cesse d'une idée musicale à une autre, sans transition. Le tout manié avec beaucoup d'humour et d'énergie. Visiblement, Pletnev aime ce répertoire, et c'est un régal de l'entendre mais aussi de le voir le diriger. Chaque ponctuation rythmique, chaque glissando de trombone sont exploités pour nous offrir une interprétation extrêmement vivante de l'œuvre.

Une soirée à la hauteur de ce que l'on attendait, d'une palette sonore très riche et où l'on a pu se laisser porter par les émotions simples et directes que promettait le répertoire.

Crédit photographique : Mikhail Pletnev © DR

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Grenoble. MC2. 29-X-2009. Alexandre Glazounov (1865 – 1936) : Prélude de la Suite du Moyen-âge n°1 en mi majeur op. 79. Serge Rachmaninov (1873- 1943) : Concerto pour piano n°1 en fa dièse mineur op. 1. Dimitri Chostakovitch (1906-1975) : Symphonie n°15 en la majeur op. 141. Nikolai Lugansky, piano. Orchestre National de Russie, direction : Mikhaïl Pletnev

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