Pour la Rome baroque et solaire de Casella

Nouvelle livraison du vaste projet de réhabilitation du symphonisme italien de Francesco La Vecchia (lire notre entretien), avec des œuvres des années 1920 et 1930 d'Alfredo Casella.

La Partita pour piano de 1924-1925 fut la pièce moderne pour piano et orchestre la plus jouée de son temps. Interprétée par Mengelberg aux Etats-Unis, Clemens Krauss à Vienne, et Wilhelm Furtwängler à Berlin (ce dernier dirigea de la manière la plus « profonde et précise » selon Casella), jouée en Russie également et toujours avec le compositeur au piano, son inspiration néo-classique typique de l'après-guerre paraît bien sèche à nos oreilles contemporaines. Son succès – sans lendemain – témoigne comment ce type d'œuvres pouvait répondre à une attente du public et de chefs d'orchestre de grande tradition à la recherche d'œuvres capables de faire pendant aux audaces de la musique soviétique et à la seconde école de vienne.

Autrement plus convaincante est l'Introduzione, aria e toccata, en style « baroque monumental » de 1933, et sur une plus grande dimension les fragments orchestraux de l'opéra La donna serpente, les deux pièces étant enregistrées en première mondiale. Il s'y dégage, comme le recherchait le compositeur, une grandeur et une clarté anti-romantique qui a un réel panache.

Francesco La Vecchia et son Orchestre Symphonique de Rome sont fidèles à eux-mêmes, précis, respectueux de la lettre comme de l'esprit, en somme motivés par la cause qu'ils défendent.