Fin de saison enthousiasmante à Cologne avec Gustavo Dudamel
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Cologne, Philharmonie. 20-IV-2009. Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893) : Concerto pour violon et orchestre en ré majeur op. 35. Richard Strauss (1864-1949) : Eine Alpensinfonie op. 64. Christian Tetzlaff, violon. Orchestre du Gürzenich de Cologne, direction : Gustavo Dudamel
Gürzenich-Orchester Köln
C'est un coup de théâtre qui a ouvert, en août dernier, la saison 2008/2009 du Gürzenich-Orchester : les adieux d'Alfred Brendel à la métropole rhénane. Un concert non moins prestigieux vient de clore la saison, réunissant Christian Tetzlaff et Gustavo Dudamel avec, au programme, le Concerto pour violon de Tchaïkovski et la monumentale Alpensinfonie de Richard Strauss.
Dans Tchaïkovski nous découvrons un Tetzlaff en état de grâce. Avec une facilité déconcertante il triomphe des difficultés dont est truffé ce concerto. Mais plus encore que ces prouesses techniques, c'est sa sensibilité musicale qui nous enchante, sa capacité de réagir à l'orchestre, de varier le ton et de trouver des couleurs différentes. Citons seulement le début de la Canzonetta où le violoniste trouve un son inouï, doux et rêveur, presqu'intériorisé, qui fait merveille après la virtuosité du premier mouvement. Tetzlaff trouve un partenaire à sa guise en la personne de Gustavo Dudamel, comme lui débordant d'énergie et plein de musicalité sans tomber dans un soi-disant sentimentalisme à la russe. Et pourtant le chef Vénézuélien, refusant de saluer après le concerto, sait très bien que la vedette de cette première partie s'appelle Christian Tetzlaff – qui remercie son public avec une petite page de Bach, d'une simplicité touchante après tous ces débordements romantiques.
L'heure de Dudamel sonne après l'entracte où il nous livre une lecture magistrale de l'Alpensifonie, étonnamment nuancé et riche. Sans gommer les moments d'emphase et les grands climax voulus par Richard Strauss, il démontre que cette symphonie si particulière est plus qu'une œuvre surdimensionnée et grandiloquente. Avec sa gestuelle aussi claire que suggestive, il enflamme les musiciens du Gürzenich-Orchester visiblement fascinés par le chef et, par conséquent, se surpassant eux-mêmes. Le luisant des cordes, la souplesse des bois, le brillant des cuivres – tout est ici en place. A la fin, Dudamel galvanise même le public obtenant 30 secondes de silence religieux avant que l'enthousiasme se déchaîne.
Crédit photographique : Gustavo Dudamel © Mathias Bothor / DG
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Cologne, Philharmonie. 20-IV-2009. Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893) : Concerto pour violon et orchestre en ré majeur op. 35. Richard Strauss (1864-1949) : Eine Alpensinfonie op. 64. Christian Tetzlaff, violon. Orchestre du Gürzenich de Cologne, direction : Gustavo Dudamel