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Vincenzo Bellini (1801-1835) : I Capuleti e i Montecchi. Tiziano Bracci, Capellio ; Anna Netrebko, Giulietta ; Elīna Garanča, Romeo ; Joseph Calleja, Tebaldo ; Robert Gleadow, Lorenzo. Orchestre Symphonique de Vienne, Wiener Singakademie (chef de chœur : Heinz Ferlesch), direction musicale : Fabio Luisi. 2 CD Deutsche Grammophon 477 8031. Code barre : 0 28947 78031. Enregistré ne public au Vienna Konzerthaus en avril 2008. Texte et livret en anglais traduits en allemand et en français. Durée 2 h 7’36’’.
Deutsche GrammophonUne belle partition, une musique très souvent sublime, un texte sensible, une histoire magnifique, le meilleur cast vocal féminin actuel, un moment privilégié de la production discographique. Tout cela réuni pour… rien !
Depuis l'incandescente version d'Edita Gruberova et d'Agnes Baltsa avec un Riccardo Muti en grande forme du Covent Garden en 1986, la discographie de cet opéra n'avait accouché que d'une pâle version de l'œuvre bellinienne avec une Eva Mei et une Vesselina Kasarova trop inexpérimentées
Dommage pour ce nouvel enregistrement, parce que dès les premiers accents du Tebaldo de Joseph Calleja, on se dit que la splendeur de cette voix (qui n'est pas rappeler le jeune Beniamino Gigli) va électriser les autres protagonistes. Quel phrasé ! Quelle puissance, quelle belle sensibilité ! Malheureusement, rien n'y fait. Et dans ce désert, il est le seul à crier. Avec conviction.
Pourtant quelles voix ! La qualité du chant des deux nouvelles stars de l'art lyrique est tout simplement exceptionnelle. D'un côté, Anna Netrebko nous adresse son plus bel instrument. Dotée d'un matériel vocal extraordinaire, elle ne montre aucune difficulté apparente à distiller ses notes. A lui donner la réplique, la mezzo Elīna Garanča répand le velours d'une voix qu'elle confine à une sensualité paroxystique. Une démonstration de belcanto. Malheureusement, si elles ont indéniablement appris à bien chanter, elles ne savent encore pas parler. Mieux, elles ne savent pas raconter. Si techniquement leurs notes sont parfaitement exposées, elles le sont avec cette grande application qu'un écolier s'efforce de donner à son écriture lorsqu'il couche ses premières lignes sur un cahier neuf. Des notes qui ne racontent rien de l'amour de Roméo et Juliette, qui ne racontent rien du drame que les amants de Vérone sont prêts à vivre pour que triomphe leur passion amoureuse. Quand on possède des voix aussi superbement homogènes, aussi magnifiquement chaudes, c'est leur faire insulte que de ne pas leur donner les couleurs du texte qu'elles chantent. Rien dans la Giulietta de Netrebko ne laisse penser un instant qu'elle est amoureuse du Roméo d'Elina Garança. Rien non plus dans la voix d'Elina Garança ne laisse transparaître le jeune homme qu'elle incarne. Le vibrato est trop grand, le caractère masculin totalement absent. Quel gâchis !
Certes, la direction d'orchestre à l'emporte-pièce de Fabio Luisi est loin d'emporter les protagonistes vers l'inspiration que suscite les superbes pages belcantistes de Bellini. Les Wiener Symphoniker martèlent la partition comme s'il s'agissait de montrer toute la puissance de l'orchestre. À coups de cymbales et de grosses-caisses, on frôle la caricature. De son côté, le chœur de la Wiener Singakademie n'est pas en reste avec ses éclats plus bruyants que convaincant.
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Vincenzo Bellini (1801-1835) : I Capuleti e i Montecchi. Tiziano Bracci, Capellio ; Anna Netrebko, Giulietta ; Elīna Garanča, Romeo ; Joseph Calleja, Tebaldo ; Robert Gleadow, Lorenzo. Orchestre Symphonique de Vienne, Wiener Singakademie (chef de chœur : Heinz Ferlesch), direction musicale : Fabio Luisi. 2 CD Deutsche Grammophon 477 8031. Code barre : 0 28947 78031. Enregistré ne public au Vienna Konzerthaus en avril 2008. Texte et livret en anglais traduits en allemand et en français. Durée 2 h 7’36’’.
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