Triple hommage à George Balanchine par le Ballet de l’Opéra de Paris
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Paris. Opéra Garnier. 16.X.2003, 6.XII.2003 et 23.XII.2003. Spectacle de ballets George Balanchine : Symphonie en Ut, musique de Georges Bizet, Le Fils prodigue, musique de Serguei Prokofiev, Les Quatre tempéraments musique de Paul Hindemith, chorégraphies de George Balanchine.
Spectacle de ballets Balanchine/Robbins : Concerto Barocco, musique de J.S Bach, Tchaïkovski – Pas de deux et Sérénade, musique de P.I Tchaïkovski, chorégraphies de George Balanchine ; Afternoon of a Faun, musique de Claude Debussy, chorégraphie de Jerome Robbins.
Spectacle de ballets Kelemenis/Brown/Preljocaj/Balanchine : Pavane, musique de Maurice Ravel, Glacial Decoy, sans musique, chorégraphie de Trisha Brown, Un trait d’union, musiques de J.S Bach et Marc Khanne, chorégraphie de Angelin Preljocaj, Liebeslieder Waltzer, musique de Johannes Brahms, chorégraphie de George Balanchine.
Le Ballet de l'Opéra de Paris vient de rendre un hommage appuyé à George Balanchine (1983-1904). Trois programmes, dont un entièrement consacre au chorégraphe américain d'origine géorgienne, se sont succédés lors du dernier trimestre de l'année du vingtième anniversaire de sa naissance, à la veille de celle du centenaire de sa naissance.
Du premier programme, on peut regretter que l'on se soit contenté d'afficher Symphonie en ut version sans décor réalisée d'après l'œuvre éponyme de Georges Bizet pour la Ballet Society à New York en 1948 d'après la version crée à Paris sous le nom du Palais de cristal en 1947, l'intérêt aurait été plus historique en la circonstance. Le Fils prodigue (1929) d'après Boris Kochno sur une musique de Serguei Prokofiev a permis à Nicolas Le Riche de triompher dans un rôle qu'il danse depuis ses débuts. Les Quatre Tempéraments (1940) sur une musique de Paul Hindemith ont vu briller Laurent Hilaire et le plus jeune Yann Bridard dans une œuvre rarement remontée.
Le second programme, partagé avec une pièce de Jerome Robbins Afternoon of a Faun (1953) dont on ne voit pas bien ce qu'elle permet comme perspective entre des chefs d'œuvres balanchiniens néoclassiques, mais qui était superlativement interprétée par Nicolas Le Riche et Eleonora Abbagnato. Tchaïkovski – Pas de deux (1960) réglé sur un extrait de l'acte III du Lac des Cygnes dansé par Jean-Guillaume Bart et Laetitia Pujol, tous deux danseurs étoiles de la dernière génération, permet de toucher de près la perfection technique dans un numéro de haute voltige sans que ne s'en dégage aucun charme. Si Sérénade (1934) également sur la Sérénade pour orchestre op. 48 de Tchaïkovski dans ses beaux costumes d'après les originaux de Karinska est la quintessence de l'art balanchinien, c'est cependant à Concerto Barocco (1941/51) sur le Concerto pour deux violons et orchestre BWV 1043 de J.S. Bach que va notre préférence, surtout dansé avec la fluidité et la grâce des danseurs éminemment balanchiniens que sont Aurélie Dupont, Karen Averty et Manuel Legris, partenaire idéal.
À force de chercher le lien qui pouvait unir dans le troisième programme des pièces aussi disparates que Pavane de Kelemenis (1999), Glacial Decoy (1979) de Trisha Brown « ballet dans le silence » de la chorégraphe américaine qui n'avait jamais eu les honneurs de l'Opera de Paris et Un trait d'union d'Angelin Preljocaj (1989) sur un montage J.S Bach/Marc Khanne avec Liebeslieder Walzer de Balanchine, il a bien fallu admettre que ces pièces ne nécessitant que la participation de pianistes, chanteurs et musique enregistrée offrent au Ballet de donner une soirée sans orchestre. Ce qui permit à l'Opera de Paris de fonctionner en décembre dans ses deux salles avec trois spectacles lyriques et trois chorégraphiques.
Donc une première partie qui avec l'austérité glaçante de la chorégraphie déstructurée pour cinq danseuses, sans musique, de Trisha Brown, la grâce du Pas de trois de Kelemenis dansé sur la Pavane de Ravel fort bien jouée au piano par Chistine Lagnel et la chorégraphie de Un Trait d union, travail de l'époque très faste de Preljocaj où se distinguaient Laurent Hilaire et Wilfried Romoli, ne préparait guerre aux fastes romantiques de la suite. Car Liebeslieder Walser de Balanchine, réglé en 1960 sur les deux cahiers Liebeslieder Walser op. 52 et Neue Liebeslieder Walzer op. 65 de Johannes Brahms, est une pure merveille de reconstitution historique musicale et chorégraphique. En habits et sur scène, les six musiciens, le quatuor vocal et les deux pianistes, font valser quatre couples dans toutes les combinaisons possibles et sur le thème si romantique de l'Amour que traitent ces Lieder dans leurs poèmes. Dans la reconstitution d'un salon viennois, la chorégraphie met en valeur tous les danseurs (parmi lesquels quatre Étoiles ce soir là) en tenue de bal pour le premier cahier, en tutus romantiques pour le second dans un salon éclairé par la nuit. Probablement une des réussites les plus élaborées du plus européen des chorégraphes américains du siècle dernier, et idéale pour clore cet hommage rendu par une compagnie qui ne cesse de danser l'impressionnant héritage balanchinien à son répertoire.
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Paris. Opéra Garnier. 16.X.2003, 6.XII.2003 et 23.XII.2003. Spectacle de ballets George Balanchine : Symphonie en Ut, musique de Georges Bizet, Le Fils prodigue, musique de Serguei Prokofiev, Les Quatre tempéraments musique de Paul Hindemith, chorégraphies de George Balanchine.
Spectacle de ballets Balanchine/Robbins : Concerto Barocco, musique de J.S Bach, Tchaïkovski – Pas de deux et Sérénade, musique de P.I Tchaïkovski, chorégraphies de George Balanchine ; Afternoon of a Faun, musique de Claude Debussy, chorégraphie de Jerome Robbins.
Spectacle de ballets Kelemenis/Brown/Preljocaj/Balanchine : Pavane, musique de Maurice Ravel, Glacial Decoy, sans musique, chorégraphie de Trisha Brown, Un trait d’union, musiques de J.S Bach et Marc Khanne, chorégraphie de Angelin Preljocaj, Liebeslieder Waltzer, musique de Johannes Brahms, chorégraphie de George Balanchine.