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Le festival de Tanglewood, résidence estivale du Boston Symphony Orchestra, célèbre ses 75 ans. A cette occasion, le BSO offre, en téléchargement, une sélection exhaustive de ses archives estivales. Le mélomane peut ainsi retrouver le meilleur de la musique aux USA et les grandes légendes qui ont illustré les travées de la manifestation, considérée comme le plus grand festival des Etats-Unis.
Le festival de Tanglewood, résidence estivale du Boston Symphony Orchestra, célèbre ses 75 ans. A cette occasion, le BSO offre, en téléchargement, une sélection exhaustive de ses archives estivales. Le mélomane peut ainsi retrouver le meilleur de la musique aux USA et les grandes légendes qui ont illustré les travées de la manifestation, considérée comme le plus grand festival des Etats-Unis.
En 1936, l'orchestre de Boston, alors dirigé d'une main de fer par Serge Koussevitsky, donna des concerts dans une tente située sur une propriété privée située à proximité de la ville de Lenox dans le Massachusetts. Le succès fut considérable car 15.000 personnes se pressèrent pour les trois concerts. La très bourgeoise Mary Aspinwall Tappan, propriétaire des lieux, fit aussitôt don du terrain à l'orchestre de Boston.
Dès 1937, le rendez-vous estival autour de l'orchestre devint annuel et Koussevitzky dirigea un festival Beethoven. En 1938, un kiosque à musique fut inauguré. Proposant des places assises et des places en plein-air, il participe à l'ambiance si particulière de ce festival, perdu au milieu des bois. Au fil des ans, la manifestation s'est développée au point de proposer une affiche d'une richesse à faire pâlir les saisons de bien des grandes villes.
Dès lors, si le BSO est en résidence et soumis à un rythme de travail des plus intensifs, le festival se complète d'une académie pour jeunes musiciens, de classes de maître et d'un florilège de concerts de musique de chambre sans oublier les traditionnels concerts Pops, très prisés aux USA. En 1994, le concert hall Seiji Ozawa a été inauguré pour proposer des concerts de musique de chambre ou de musique contemporaine. L'édition 2011 offrait 2 mois de concerts quotidiens avec des stars et des découvertes. Au regard du nombre et des affiches de concerts, on est certainement, avec les Proms de Londres, au top niveau mondial.
Afin de faire partager la richesse de l'histoire du festival et pour célébrer, avec le faste qu'il se doit, les trois quarts de siècle du festival, Tanglewood s'est lancé dans une exploration de ses archives en vue d'une publication. De nombreuses sources ont été analysées sous le patronage d'un comité artistique émérite, composé d'anciens membres de l'orchestre et d'invités dont le chef d'orchestre Oliver Knussen. Suite à l'écoute de centaines de bandes, 75 ont été sélectionnées. Mais cette sélection est uniquement disponible en téléchargement. C'est peut-être moins glamour pour les collectionneurs émérites, mais aucun coffret de disques n'aurait permis de publier autant de témoignages.
On retrouve des concerts enregistrés en 1937 et 2009. La qualité des prises de son varie évidement en fonction de l'âge. Il ne faut pas attendre de miracles des captations des années 1930-1940, même si le résultat est satisfaisant. Les bandes ont été travaillées dans le respect des interprétations et de l'atmosphère. On retrouve même le cachet des présentations radiophoniques avec les voix gutturales et si américaines des présentateurs radios. Deux formules de souscriptions sont proposées en fonction de la qualité audio (MP3 ou FLAC) et il est possible d'acquérir à l'unité certains témoignages. Un site internet dédié propose la reproduction des programmes originaux tels qu'ils étaient distribués chaque soir de concerts. Le design, vintage et les couleurs acidulées, rendent nostalgique devant cette grande époque de la musique classique.
Côté choix artistiques, il y a de quoi avoir le vertige devant les affiches proposées : James Levine, Charles Munch, William Steinberg, Erich Leinsdorf, Seiji Ozawa, Yo-Yo Ma, Emmanuel Ax, Stan Getz, Bernard Haitink, Pierre Monteux… Tous ces témoignages sont des inédits, qui documentent, dans la plupart des cas, de manière complémentaire la discographie officielle des artistes : Béatrice et Bénédict de Berlioz dirigée par Seiji Ozawa ou la Symphonie n°3 d'Albert Roussel par Bernard Haitink sans oublier les Méditations de la Messe de Bernstein par Ozawa et Yo-Yo Ma ou encore le Concerto pour orchestre de Bartók par Pierre Monteux ou Peter Serkin et Seiji Ozawa dans le Concerto pour piano de Takemitsu. Du côté des solistes, on retrouve évidement des alliages inédits comme le duo Isaac Stern et Pierre Monteux dans le Concerto pour violon de Brahms ou Van Cliburn et Erich Leinsdorf dans un « RACH3 » de folie. La musique contemporaine, axe majeur du festival, est représentée par des partitions de Berio, Copland ou Harbison. Autre axe du festival, les concerts populaires avec les Boston Pops, longtemps dirigée par Arthur Fiedler, ils pétaradent dans les grands tubes de Gershwin dont un Concerto en fa, sous les doigts diaboliques d'Earld Wild. Curiosité absolue, cette interprétation est composée de trois performances démoniaques de chaque mouvement, enregistrées en 1962, 1967 et 1970. D'autres chefs d'orchestres, intimement liés à l'orchestre sont évidemment représentés : on pense à Leonard Bernstein, honoré par deux captations indispensables des Danses symphoniques de West Side Story et du Divertimento. L'entreprise pêche un peu en matière d'opéra avec des solistes, souvent locaux, perdus par la prononciation ou par les tessitures, mais cela ne gâche en rien notre satisfaction.
On se situe à tel niveau artistique, que chaque performance, mérite une écoute approfondie. De toute façon au regard du prix modique des souscriptions (50 ou 60 dollars), ce projet est pour le mélomane une sacrée aubaine.
Cette initiative est en effet à saluer pour son adéquation avec un monde de la diffusion musicale en mutation et pour sa qualité éditoriale sans équivalent. On espère que ces publications stimuleront les décideurs d'autres orchestres ou structures publiques qui possèdent des richesses hors normes dans leurs archives.
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Le festival de Tanglewood, résidence estivale du Boston Symphony Orchestra, célèbre ses 75 ans. A cette occasion, le BSO offre, en téléchargement, une sélection exhaustive de ses archives estivales. Le mélomane peut ainsi retrouver le meilleur de la musique aux USA et les grandes légendes qui ont illustré les travées de la manifestation, considérée comme le plus grand festival des Etats-Unis.