Une partition surannée pour le 3e film de Francis Huster

Quand Jeanne annonce son remariage à Charles, le meilleur ami de son défunt mari, dont elle était devenue la maîtresse, le vieil homme se retrouve à la porte, seul avec son chien. L’ancien professeur se voit contraint de vendre ses livres pour assurer sa subsistance…

Tel est le résumé de ce remake d’un film italien de Vittorio de Sica, Umberto D, réalisé par l’acteur Francis Huster dont c’est le troisième film et qui annonce le retour de Jean Paul Belmondo après sept ans d’absence.

Après avoir pensé dans un premier temps à Maurice Jarre, Francis Huster a finalement demandé à Philippe Rombi de composer la musique de son film. Les deux hommes s’étaient rencontré en 2007 lors du jury du Festival Musique et Cinéma d’Auxerre, dont l’acteur français était alors le président. Bien lui en a pris. Un an plus tard, le film remporte le prix spécial du jury à la 9e édition du festival …

Le niveau d’écriture de cette bande originale est assurément à élever au rang des œuvres les plus remarquables du répertoire classique dont elle semble s’inspirer très largement (Philippe Rombi a dit un jour qu’il était une «éponge»). La délicatesse à l’œuvre dans cette partition lyrique et généreuse, qui évoque notamment Chopin (un piano soliste omniprésent avec des harmonies arpégées), lui donne un charme suranné qui ne peut que séduire. Mais à trop en faire, on peut se demander si cette musique n’est pas un peu trop attendue, verbeuse et vieux jeu. Un peu de retenue aurait peut-être été préférable.

Néanmoins – sauf à considérer cela comme une conséquence directe de ce qui précède – un amateur de musique romantique au sens musical du terme, frustré de ne plus rien entendre de nouveau, trouvera largement de quoi se rassasier.