Éditos

Trente jours pour sauver l’Orchestre Lyrique de Région Avignon-Provence

 

Edito

Mais que se passe-t-il donc ce mercredi 24 septembre dans la cité papale ? Un orchestre en habit de soirée dès 10h du matin et qui fait danser sur le pont d’Avignon… ou du moins qui joue du Beethoven devant ses arches mythiques, au risque de provoquer quelques froissements de tôles le long des voies sur berge. Une heure plus tard, c’est l’aubade (presque au sens propre) devant l’hôtel de Ville puis devant le Conseil Général, lieux emblématiques. Un orchestre lyrique jouant les crins-crins de rues et un chef qui se transforme en bonimenteur de foire ! Mais que se passe-t-il donc ?

Ces mini-concerts impromptus sont pour l’Olrap (Orchestre Lyrique de Région Avignon-Provence) la dernière chance. En structure associative, et en sursis depuis des années, l’orchestre est en ce moment soumis à un plan de sauvegarde, dernière étape avant la disparition. Disparition, dissolution ? Non, les 44 musiciens de cet orchestre qui a fêté l’an dernier son quart de siècle ne PEUT pas, ne DOIT pas disparaître. Il est un élément vital, indispensable, de la vie culturelle et artistique de l’opéra-théâtre d’Avignon, et de toute la région. Alors, restructuration ?

Derniers épisodes en date : l’audience ce mardi 23 au TGI, où l’administrateur judiciaire, nommé en juin, a remis son rapport d’expertise en totale indépendance. Pour que l’orchestre vive, les quatre tutelles (Ville, Département, Région, Etat) doivent augmenter de 850. 000 € leur subvention annuelle ; à répartir suivant leurs souhaits. Quant à l’orchestre (actuellement 44 musiciens + 11 personnels autres), il doit consentir un lourd sacrifice : réduire sa masse salariale de 350. 000 €, ce qui correspond approximativement à neuf postes, de musiciens, d’administratifs ou de techniciens.

Les concerts de ce mercredi étaient une vaste opération de sensibilisation du public ; peu importe le programme ! Beethoven Brahms, Bizet, Dvorak, ont étonné, interrogé, charmé… Et le chef Jonathan Schiffman, et le contrebassiste Frédéric Béthune, délégué du personnel, ont expliqué en quelques mots la situation. Avignonnais et touristes, curieux, environ 500 personnes se sont dit que non, l’orchestre ne pouvait pas, ne devait pas mourir. Tous ont frappé dans les mains, marquant la cadence de la Farandole de Bizet, mais encore faudrait-il que la fin de l’histoire ne soit pas : trois petits tours et puis s’en vont… A suivre….

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