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Le pianiste de Trieste. Aliette Armel. Le passage, Mercuès. 256 pages. Prix : 17 euros. ISBN : 978-2-84742-112-5. Dépôt légal : février 2008.
Rares sont, finalement, les auteurs capables de créer un véritable roman, une véritable intrigue dans un univers musical palpable et réaliste.
Aliette Armel réussit à nous transporter dans un monde de musiciens et de mélomanes qui se débattent dans des querelles et des doutes existentiels. La musique comme fond de toile et personnage principal, la Bretagne, des personnages complexes … on ne peut s’empêcher de penser à Yann Queffélec.
Au premier abord, pourtant, on pourrait craindre un roman qui élirait le monde de la musique comme simple prétexte. Le titre, l’image de la première de couverture, même le résumé donnent cette première impression au lecteur échaudé par ce genre d’expériences littéraires. Comme quoi il faut parfois aller au-delà des présentations maladroites, oser ouvrir le livre pour se plonger dedans … et découvrir des personnages pour qui la musique est bien plus qu’un simple loisir.
Anne anime une émission sur France Culture. Son ami, Nicola, chanteur italien, part en Palestine pour tenter de réconcilier les gens à travers des entreprises musicales. Seule, Anne se plonge enfin dans sa propre histoire, sur les traces de son père, Guido Turatti, grand pianiste décédé avant sa naissance.
Cette quête conduit Anne à redécouvrir les interviews et écrits de son père. A travers les rebondissements de l’histoire, les pensées des uns et des autres amènent le lecteur à partager une vision de la musique, non seulement sur le plan émotionnel – exemples précis à l’appui – mais également sur un plan historique et philosophique.
Si parfois les monologues intérieurs ou les dialogues trop bien construits peuvent faire perdre le fil de l’intrigue – voire l’attention du lecteur – au profit d’un discours trop intellectuel, on ressort de cet ouvrage avec l’impression d’avoir entendu beaucoup de belle musique, et d’avoir réfléchi sur le rôle et la fonction de la musique et des musiciens dans un monde parfois cruel – exemples historiques à l’appui.
Et on en ressort surtout avec l’envie de garder ce roman à portée de main pour pouvoir en retrouver souvent ces personnages touchants qui, insidieusement, au fil de la lecture, sont entrés dans notre univers imaginaire.
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Le pianiste de Trieste. Aliette Armel. Le passage, Mercuès. 256 pages. Prix : 17 euros. ISBN : 978-2-84742-112-5. Dépôt légal : février 2008.
Le Passage