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Henriette Azen – Chants Judeo-Espagnols

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*Association Vidas Largas (pour le maintien et la promotion de la langue et de la culture judéo-espagnoles), 37 rue Esquirol, 75013 Paris.

 
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Scalen’Disc

De Tétouan à Oran. Henriette Azen. Microsillon JAM 0782/VL.031. Dix chants. (1982. 37 mn)

De Tétouan à Oran. Vol.II. Cassette Voxigrave VKST.7325 éditée par l’association Vidas Largas (1986).

De Tétouan à Oran. Vol.III : Los demas romances de mi madre (Desde el nacimiento hasta la muerte). Auto-production Henriette AZEN. Enreg. 1991. DDD. 70 mn. Distributeur : Scalen’Disc.

De Tétouan à Oran. Henriette Azen (Microsillon JAM 0782/VL.031).

Henriette Azen, issue de dix-sept générations de rabbins de Tétouan, est née à Sidi-Bel-Abbès et vit dans la région parisienne. Elle nous lègue tout simplement le trésor de sa mère, Reine Teboul, elle-même fille de Rahel Bibas dont le mari, rabbin, était le descendant d’une illustre famille séfarade qui, dès 1575, a donné son nom à une synagogue de Tétouan. Fille unique, Henriette Azen a tout appris de sa mère, et avait déjà mémorisé son répertoire à l’âge de douze ans. Ce n’est que près d’un demi-siècle plus tard que, grâce à Haïm Vidal Séphiha (Association Vidas Largas), elle a pris conscience de la valeur inestimable de son héritage.

Héritage parfaitement authentique qui lui a été transmis de façon purement orale, ce qui n’est le cas d’aucun interprète de cette discographie. Elle n’a jamais étudié ni écrit l’espagnol. Elle chante par cœur, sans aucune reprise, à voix rigoureusement nue (comme elle a appris !) : aucun effet superflu, aucun effet de spectacle, aucun effet de technique, et surtout aucune volonté d’interprétation. Elle ne cherche pas à « bien chanter  », ni à embellir quoi que ce soit : elle confie son héritage au micro, et non à l’auditeur. C’est sans doute un peu froid à l’écoute, mais le document est inestimable pour le texte et le style. Il ne s’agit nullement de chants arrangés pour plaire au public, ni d’un disque médiatique, mais d’un témoignage, d’un legs, d’une source pure.

La voix d’Henriette Azen est claire, juste, et très agréable à l’écoute (ce qui n’est que rarement le cas dans les disques dits « de collectage  », dont fait partie celui-ci), et rend parfaitement compte de tout ce qui fait l’intérêt et la beauté des chants séfarades. Le style de ce qu’elle chante est parfaitement authentique et ne comporte aucun maniérisme : ses ornementations sont traditionnelles et totalement exemptes d’affectation.

Cette publication est d’un intérêt capital pour le répertoire judéo-espagnol, autant pour les textes que pour les mélodies. C’est, comme le dit Haïm Vidal Séphiha, « un trésor conservé  ». Le LP est accompagné des textes intégraux des chants et de leur traduction française, très soignée mais trop littérale. Dix chants. (1982. 37 mn). Edité par Vidas Largas* sous la marque JAM (BP n°31, 37210 Vouvray), ce disque est malheureusement épuisé, et nous espérons vivement sa réédition.

De Tétouan à Oran. (Vol.II). Romances historicos de España de mi madre.

Il s’agit cette fois encore d’un enregistrement inestimable puisque ces romances, comme l’on peut s’en rendre compte à la lecture du livret, viennent tout droit de l’Espagne médiévale. La transmission orale et la mémoire humaines sont des éléments fantastiques… Ici, la voix d’Henriette Azen a malheureusement vieilli. Elle est fatiguée et moins sûre. Mais la chanteuse poursuit inlassablement la restitution d’un répertoire important qu’il ne faut surtout pas perdre. On trouvera face B du disque une importante romance en trois parties, Romance de Berjiko totalisant (13 mn. Cassette avec préface. Le livret fourni avec la cassette contient le texte complet des chants et leur traduction intégrale. (1986, 56 mn).

De Tétouan à Oran. Vol.III : Los demas romances de mi madre (Desde el nacimiento hasta la muerte) Les autres romances de ma mère (Depuis la naissance jusqu’à la mort). Auto-production Henriette Azen.

Henriette Azen retrouve ici en partie l’énergie qu’elle avait lors de son premier enregistrement. Toujours à voix strictement a capella, elle chante une nouvelle version de Kuando el rey Nimrod, trois berceuses, des chants pour le purim et pour la Pâque, des chansons d’amour et des chansons narratives, des chants de mariage, funèbres et de louanges à Dieu, ainsi qu’une chanson d’escarpolette. Le CD s’achève sur l’Atikva, qui, « dans sa version originale en hébreu, est l’hymne national de l’Etat d’Israël  ». Hi Tora lanu niana, chant sacré de louanges de la Tora, est chanté sur la même mélodie que le chant profane précédent Esta Rahel la estimosa, qu’Henriette Azen chante sur une mélodie différente de celle des versions habituelles (voir en tête de rubrique ce qui est dit à propos de La Rosa enflorece et Los bilbilikos cantan). Tout comme le chant Vos labrariya yo un pendon (chant profane) est chanté sur la même mélodie que le chant sacré Kuando el rey Selomo qui figure en fin de face B de son 33T. A l’exception de Kuando el rey Nimrod et de Esta Rahel la estimosa, les pièces sont inconnues. Le répertoire enregistré d’Henriette Azen demeure un héritage de référence. Ce CD, comme ceux de Françoise Atlan et d’Hélène Engel, est édité à l’occasion du Cinquième Centenaire de l’expulsion des Juifs d’Espagne (1492-1992). Le livret de 25 pages en français propose les textes intégraux des chants ainsi que leur traduction exacte mais trop littérale. Le CD est disponible directement chez l’auteur : Tél. 01.46.72.08.31, ou dans le commerce, distribution Scalen’Disc.

Il est à noter que la série de cinq émissions de France Culture à laquelle ont participé Henriette Azen et Haïm Vidal Séphiha (Le Romancero Séfarade, chants judéo-hispano-arabes, diffusé en 1988 dans le cadre de la série « Le rythme et la raison  »), a obtenu le prix de la meilleure émission (Prix Ondas) attribué par un jury européen à Barcelone.

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