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Paris. Salle Pleyel. 4-XII-2011. Georg Friedrich Haendel (1685-1759) : Semele, oratorio en trois actes sur un livret de William Congreve. Version de concert. Avec : Cecilia Bartoli, Semele ; Charles Workman, Jupiter; Hilary Summers, Juno ; Christophe Dumaux, Athamas ; Liliana Nikiteanu, Ino ; Jaël Azzaretti, Iris ; Brindley Sherratt, Cadmus / Somnus. The English Voices (chef de chœur : Timothy Brown), Orchestra La Scintilla an der Oper Zürich, direction : Diego Fasolis
Après le miracle de Giulio Cesare voici un peu plus d'un an, en ces mêmes lieux, avec la même cantatrice dans le rôle-titre, on attendait beaucoup, trop sans doute, de cette Semele.
Ce qui nous a été offert était plus
qu'honorable, parfois même excellent, mais n'a pas atteint le niveau de nos espérances.
Le principal facteur de déception réside dans la direction bien trop sage de Diego Fasolis. The English Voices et l'orchestre La Scintilla sonnent beau, rond, irréprochable, mais sans la moindre personnalité. Un peu plus d'aspérité, d'originalité, aurait été les bienvenus.
De la même façon, Cecilia Bartoli, épatante de technique et de santé vocale, éblouit dans les airs de pure virtuosité et émeut dans les airs de déploration. Mais, trop préoccupée de beau son, la diva ne sait pas nourrir de sa chair et de son âme cette Semele futile, amoureuse de sa beauté, aveuglée par la célébrité, qui est si loin de sa propre personnalité. Le personnage, magnifique vocalement, tourne à vide, si ce ne sont quelques pitreries avec un miroir, pour amuser le public.
Rescapé de la production de Zürich en 2007, Charles Workman brûle les planches en Jupiter. D'une autorité et d'une musicalité sans faille, faisant preuve d'un timbre inentamé et brillant vocaliseur, le ténor est le seul capable d'imposer son personnage.
Hilary Summers possède une puissance et un timbre robustes, et joue beaucoup de son physique impressionnant et de sa vis comica pour construire sa Junon. Il serait temps qu'elle comprenne qu'on peut arriver au même résultat de caractérisation rien qu'avec la voix, et qu'elle apprenne par ailleurs à vocaliser. La minuscule Jaël Azzaretti, Iris inénarrable qui la suit comme une ombre, pourrait lui en remontrer là-dessus.
Christophe Dumaux, magnifique Tolomeo dans le Giulio Cesare précité, est un ébouriffant Athamas, mais le personnage en soi n'est vraiment pas intéressant. Liliana Nikiteanu maîtrise mal un instrument mal placé, assourdi, et campe une Ino particulièrement fade. Brindley Sherratt est un magnifique Somnus.
Concert agréable, mais pas marquant.
Crédit photographique : Cecilia Bartoli © Decca / Uli Weber
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Paris. Salle Pleyel. 4-XII-2011. Georg Friedrich Haendel (1685-1759) : Semele, oratorio en trois actes sur un livret de William Congreve. Version de concert. Avec : Cecilia Bartoli, Semele ; Charles Workman, Jupiter; Hilary Summers, Juno ; Christophe Dumaux, Athamas ; Liliana Nikiteanu, Ino ; Jaël Azzaretti, Iris ; Brindley Sherratt, Cadmus / Somnus. The English Voices (chef de chœur : Timothy Brown), Orchestra La Scintilla an der Oper Zürich, direction : Diego Fasolis