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Comme chaque année, avec la rigueur d’un métronome, le label bavarois Orfeo, édite des archives du festival de Salzbourg. Il y en a pour tous les gouts, de l’opéra, du symphonique et du récital, avec des stars et même des artistes moins connus. Au niveau éditorial, on retrouve des grands artistes du passé mais aussi des musiciens moins connus. En complément d’un concert Beethoven/Mozart/Strauss du grand Franz Konwitschny, ResMusica se penche sur quelques parutions orchestrales.
OrfeoDu côté symphonique, Orfeo nous rend un concert de 1960, où le grand mais trop oublié Joseph Keilberth officie à la tête de la philharmonie de Berlin avec un soliste de choix : le Français Christian Ferras. Valeur sûre des podiums des années 1950-1960, Joseph Keilberth était un fidèle du festival autrichien, il y dirigea, une légendaire Arabella, en 1958. Ce long programme débutait par une belle et fort classique ouverture de Rosamonde de Schubert avant d'emporter l'auditeur dans une lecture exceptionnelle du Concerto d'Alban Berg par Ferras. Rien ne manque à cette lecture arrachée au panache dans un tourbillon d'émotions et de rage de vivre. L'archet devient un torrent de lave en fusion, secondé par un orchestre au garde-à-vous devant un tel soliste. Après un tel moment d'émotions et de musique, on attendait la Symphonie n°9 de Bruckner comme un moment inoubliable. Hélas, le chef est englué dans une vision qui n'avance pas et l'orchestre s'avère cruellement déconcentré ! Une écoute en aveugle peinerait à reconnaître la philharmonie de Berlin !
Avec un grand sauf dans le temps, les mélomanes retrouvent, en 1989, James Levine, pour la Symphonie n°2 de Mahler. Le hasard des parutions est tout de même étrange. En effet, Levine avait gravé, pour RCA, un bel ensemble de Symphonies de Mahler, mais il y manquait cette Symphonie n°2. Sans réelle coordination, l'année 2011 voit la publication de 2 lectures de cette œuvre par Levine, captées en concert, avec : la philharmonie d'Israël et avec la philharmonie de Vienne, pour cette édition Orfeo. On tient une belle lecture de concert où le chef prend son temps d'installer les climats. Le premier mouvement est séduisant de noblesse viennoise et même de classicisme avec un orchestre d'une grande élégance et d'un fondu parfait entre les pupitres. Levine se plait à jouer de l'orchestre et à souligner, au fil des mouvements, la beauté des pupitres d'un orchestre qu'il connaît par cœur ! Le dernier mouvement est construit avec un rare sens de l'évidence par un chef qui maîtrise son métier et respecte les musiciens. Les forces vocales et chorales (Kathleen Battle et Christia Ludwig et le chœur de l'opéra de Vienne) se fondent dans ce fleuve musical de haut niveau auquel, il manque sans doute une flamme irrésistible et une rage de vaincre.
Tout festivalier qui se respecte ne peut rater les matinées Mozart. Programmées tous les week-ends du festival dans la belle salle du Mozarteum, elles proposent l'orchestre local dans des explorations de Mozart et de ses contemporains. Moins chères et moins guindées que les soirées officielles et prestigieuses, elles permettent de couper les longues, et souvent pluvieuses, journées passées sur les rives de la Salzach. En 2009, le pianiste allemand Alexander Lonquich, dirigeait et jouait un programme 100% Mozart. On est ici dans un musicologiquement correct bienséant : les tempi sont rapides mais pas trop, l'effectif est convenablement allégé et tout se veut un tantinet bondissant mais cela sonne foncièrement monocorde et monochrome. Il est difficile de trouver une pertinence à la Symphonie Linz quand on a Carlos Kleiber dans les oreilles (DVD-DGG). Le Concerto n°22 est joliment troussé mais peine lui aussi à se hisser aux sommets d'une discographie pléthorique : de Zacharias (EMI et MDG) à Perahia (Sony), Brendel (Philips), Uschida (Philips) ou encore Baremboim (EMi).
Le gros de ce troupeau de parution n'est en rien dramatique ou scandaleux, mais on peine, à l'exception du concert de Konwitschny, à trouver ces galettes passionnantes. Le son est correct, sans plus, et les notices de présentations sont en anglais et en allemand.
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Comme chaque année, avec la rigueur d’un métronome, le label bavarois Orfeo, édite des archives du festival de Salzbourg. Il y en a pour tous les gouts, de l’opéra, du symphonique et du récital, avec des stars et même des artistes moins connus. Au niveau éditorial, on retrouve des grands artistes du passé mais aussi des musiciens moins connus. En complément d’un concert Beethoven/Mozart/Strauss du grand Franz Konwitschny, ResMusica se penche sur quelques parutions orchestrales.
Orfeo