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Mel Bonis (1858-1937) : « l’ange gardien » Œuvre pour piano ; Laurent Martin, piano. 1CD Ligia Digital 0103181-07, série « les compositrices » volume 1 ; code barre : 3 487549901819 ; enregistrement de septembre 2006 ; Plaquette en français ; durée : 64’45.

 

Mélanie Bonis a été sur les bancs du conservatoire avec rien moins que Claude Debussy, Gabriel Pierné et Ernest Chausson, pour ne parler que des plus célèbres. Douée et travailleuse, si elle n'avait pas été une femme, elle aurait certainement pu affirmer plus solidement son talent. Mais en cette France frileuse, catholique et sexiste autour des années 1900, la composition ne lui a été possible qu'en s'arrachant douloureusement à ses devoirs matrimoniaux, religieux et familiaux. Nous ne referons pas l'histoire de France, mais force est de constater que les préjugés ont la dent dure. L'œuvre de cette grande dame de la musique de piano – mais pas seulement – est toujours aussi peu jouée. Et il faut se contenter d'une discographie naissante. Pourtant, en nous penchant sur ces simples morceaux de piano, que de variété de style et quelle aisance dans la composition ! Il faut remercier qui certes, défend cette très belle musique… sous forme d'extraits, ce qui n'est vraiment pas satisfaisant et mérite bien mieux. Si le reste de ses compositions est à ce niveau d'inventivité et de richesse harmonique il faut vivement encourager les musiciens, pianistes, musiciens de chambre, chanteurs et choristes à jouer et diffuser cette musique.

La musique de charme est ce que l'on attend au plus haut niveau. Et l'on pense évidemment qu'une femme ne peut qu'y réussir. Pourtant, il serait injuste de ne pas reconnaître que ce n'est pas là ce qui est le plus intéressant chez elle. La richesse d'une pièce comme la Cathédrale blessée est digne de certaine cathédrale engloutie, de même que la berceuse triste fait honneur à Fauré, mais un Fauré débarrassé de ses sucreries.

a beaucoup souffert par la religion et y a cherché un vain secours ; ses œuvres sacrées sont certainement pleines de ses aspirations et de ses angoisses. La musique lui apporta le goût de vivre et le piano a été son ange gardien dans des moments difficiles. Après ce hors d'œuvre pianistique, vivement la suite de la découverte de l'œuvre d'une musicienne passionnante.

Interprétation et prise de son, sont très convaincantes, la pochette est agréable et le livret bien documenté.

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Mel Bonis (1858-1937) : « l’ange gardien » Œuvre pour piano ; Laurent Martin, piano. 1CD Ligia Digital 0103181-07, série « les compositrices » volume 1 ; code barre : 3 487549901819 ; enregistrement de septembre 2006 ; Plaquette en français ; durée : 64’45.

 
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