L’Enlèvement version octuor

À une époque où les media permettant de diffuser la musique étaient inexistants, et où les concerts symphoniques étaient rares et réservés à une élite privilégiée, la transcription restait le meilleur moyen pour faire entendre les œuvres dont la presse et les divers récits se faisaient largement l’écho.

C’est ainsi que nos bibliothèques regorgent aujourd’hui de ces innombrables volumes autrefois consacrés aux adaptations, réécritures ou réductions, des grands ouvrages du passé.

Le présent enregistrement nous propose ainsi une des trois transcriptions de L’Enlèvement au sérail réalisées pour octuor à vent, celle découverte en 1982 à la bibliothèque de Donaueschingen, et dont Mozart pourrait bien, comme l’indique le rédacteur de la savante notice qui accompagne l’enregistrement, avoir été l’auteur.

Même si l’auditeur ne retrouvera pas, et pour cause, la théâtralité et le souffle dramatique qui marquent l’opéra de Mozart, il restera sous le charme d’une écriture toujours virtuose et inspirée, à laquelle les beaux instruments anciens de l’ensemble A Venti prêtent les couleurs les plus chatoyantes et les plus variées. La subtilité des timbres retenus dans cette transcription fera ainsi la joie de l’auditeur qui saura oublier, le temps de l’écoute, le contexte dramatique auquel ces morceaux virtuoses restent forcément associés. Ce précieux enregistrement est donc surtout à prendre comme le témoignage de pratiques musicales que nous ne demandons qu’à redécouvrir.