Mise en place voici maintenant plus de 20 ans, ce rendez vous incontournable des manifestations culturelles dans tout le pays a vu son rayonnement s’étendre jusque chez nos voisins européens. Au fil du temps, les municipalités offrent à tous la possibilité d’entendre toutes les musiques et tous ses interprètes, amateurs comme professionnels.
Il faut cependant que cette fête reste un rendez vous culturel incontournable sans que cela devienne un prétexte d’excuse de « service rendu » à la Musique sans donner suffisamment de place à l’expression de ceux qui la créent, l’interprètent et la font exister sans pouvoir se faire entendre.
Les subventions municipales, territoriales et étatiques sont de plus en plus refusées à des associations et des ensembles musicaux qui en vivaient depuis de nombreuses années maintenant et qui s’en servaient pour faire vivre une certaine conception de la musique. Que la fête de la musique existe pour amener plus de citoyens à l’apprécier et à la jouer est une grande idée à condition toutefois de ne pas la transformer en fête des grand-mères ou autre opération purement commerciale.
Cet anniversaire qui annonce aussi l’été ne doit pas, non plus, nous faire oublier que les petites salles parisiennes sont en grande difficulté économique et que beaucoup trop de villes manquent de vraies salles et que la Musique ne doit pas exister seulement dans les stades, les halls d’expositions ou plus simplement dans votre salle de bain mais bien dans des lieux créés pour elle avec une acoustique appropriée.
Les écoles, les associations ainsi que les conservatoires sortent de leurs murs pour que petits et grands entendent de la grande musique malgré l’indifférence avérée des pouvoirs politiques face à la culture. Les chorales s’en donnent à cœur joie, les guitaristes grattent, les vents soufflent, soufflent … Et il n’est pas improbable d’entendre quelques bœufs jaillir d’ici ou là. Un des rares moments où amateurs et professionnels sont mis au même rang : A la rue !
Les professionnels conscients que la musique classique en France est encore marquée d’une empreinte élitiste n’hésitent pas à se regrouper pour donner à des enfants, dès l’âge de la maternelle, la possibilité d’essayer un instrument. Ainsi, cette initiative provenant de la Chambre Syndicale de la Facture Instrumentale aidée de l’ALADFI se développe, espérons-le, dans plusieurs villes et pas seulement au Parc Floral de Paris, comme cette année et dans le cadre de la deuxième édition de la manifestation Osez la Musique !