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Paris. Auditorium de la Cité de la Musique. 5-VI-2003. Guillaume Dufay, Motets isorythmiques. Huelgas ensemble. Direction : Paul Van Nevel

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Biennale d'art vocal à la Cité de la Musique

Saluons tout d'abord le travail et la qualité d'interprétation de l' conduit par son chef et à qui l'on doit la résurrection du concert médiéval et renaissant. Chercheur passionné et fervent défenseur du répertoire liturgique des premiers âges chrétiens, cet artiste, un rien marginal, a su redonner couleur, éclat et transparence aux riches polyphonies anciennes restituées avec une fiabilité musicologique incontestable.

Au programme de ce jeudi 5 Juin, dans l'auditorium de la Cité de la Musique, étaient donnés les neuf motets isorythmiques de . Ces motets, écrits à Florence, sont des œuvres de circonstance, précisément datés et parfois très connus en raison de l'importance de l'événement qu'ils consacrent. Ainsi en est-il du motet Super rosarum flores, composé pour la bénédiction de la coupole du dôme de Florence par le pape Eugène IV le 25 Mars 1436. La technique isorythmique que Dufay (1400-1474) emprunte à son prédécesseur Machault (1300-1377) consiste dans la répétition d'une longue période rythmique (talea) assumée par les parties de ténor et de bassus alors que la matériau mélodique (color) change. Dans chaque motet, qu'il soit à quatre ou cinq voix, les deux parties inférieures conduisant l'isorythmie sont instrumentales et n'interviennent qu'après l'entrée des voix supérieures, seules à déployer leurs figures ornementales sur des textes latins souvent différents.

Evitant toute monotonie, l' varie les combinaisons sonores, renouvelant constamment les couleurs instrumentales et le dispositif vocal. Lorsque Triplum et Motetus sont confiés aux six voix féminines, pommer* et trombone de ménestrel soutiennent le concert vocal. En revanche, vièle et flûte à bec viennent se fondre au chœur mixte pour célébrer la paix de Viterbe dans le huitième motet. Aussi, cet art, typiquement italien, de l'ornementation des fins de phrase, encore présent chez Monteverdi deux siècles plus tard, étonne.

Rappelons que Dufay fut l'un des premiers franco-flamands à aller « réchauffer » son lyrisme en Italie et l'on retrouve ici l'union de l'ars perfecta du Nord et de la couleur méditerranéenne que consacre une telle interprétation.

Il ne manquait au concert que l'acoustique réverbérante d'une voûte romane pour donner à ces guirlandes sonores une souplesse idéale.

* instrument à anche double de la famille des hautbois.

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