Audio, Opéra, Parutions

Farnace, opéra de Vivaldi en première mondiale

Plus de détails

Instagram

Antonio Vivaldi (1678-1741) : Farnace, dramma per musica RV 711-G. Livret de Antonio Maria Lucchini. Avec : Max Emanuel Cenčić, Farnace ; Ruxandra Donose, Tamiri ; Mary-Ellen Nesi, Berenice ; Ann Hallenberg, Selinda ; Karina Gauvin, Gilade ; Daniel Behle, Pompeo, Narete ; Emiliano Gonzalez Toro, Aquilio. I Barocchisti, direction : Diego Fasolis. 3 CD. Virgin Classics 50999 07091421. Code-barre : 50999 07091421. Enregistré du 2 au 10 juillet 2010 dans l’auditorium Stelio Molo de Lugano. Notice de présentation trilingue (anglais, français, allemand). Durée : 64’10’’, 71’31’’, 55’54’’

 

Les Clefs d'or

Instagram

Même si le Farnace de Vivaldi a déjà fait l'objet de plusieurs enregistrements discographiques, ce coffret paru chez Virgin Classics constitue en réalité une première mondiale.

Il s'agit en effet de la version de l'opéra dite de Ferrare, celle de 1738, soit la septième qu'ait mise en musique par Vivaldi à partir d'un livret dont il s'était épris à Rome quelque quatorze ans plus tôt, lors d'une audition du Farnace de Leonardo Vinci. C'est en effet la version de Pavie, donnée en 1731, qui avait été jusqu'à présent mise à la disposition des discophiles, notamment dans l'intégrale autrefois dirigée par Jordi Savall à la tête du Concert des Nations. Seuls les deux premiers actes de la version de Ferrare nous étant parvenus – les représentations n'eurent en réalité jamais lieu du vivant du compositeur… –, c'est pour l'essentiel le troisième acte de la version de Pavie qui nous est ici donné à entendre, mais restitué dans la tessiture des chanteurs pour qui la version de Ferrare avait été initialement conçue Des seize airs des deux premiers actes, la moitié sont donc des compositions entièrement nouvelles, les autres morceaux ayant été considérablement retravaillés par Vivaldi, preuve que malgré son âge relativement avancé le compositeur vénitien continuait à revendiquer et à défendre avec acharnement la place qui était la sienne dans l'univers lyrique de son époque. C'est notamment dans sa révision des récitatifs – fort longs au demeurant – que le compositeur atteste la maîtrise absolue de son art. La très riche notice de Frédéric Delaméa, coresponsable également des choix éditoriaux de cette nouvelle version musicale, détaille avec passion et précision les indicibles beautés de ce remarquable ouvrage.

En qualité vocale et musicale, cet enregistrement surclasse de loin les autres Farnace vivaldiens précédemment laissés au disque. En dépit de la multiplicité des tessitures moyennes, les profils vocaux sont parfaitement individualisés, le timbre chaud et rond de convenant idéalement à la noble Tamiri, les couleurs plus sensuelles d' seyant davantage à l'aguicheuse – et terriblement manipulatrice… – Selinda. Si le timbre âpre et le chant un peu heurté de font merveille dans le portrait de l'impérieuse Bérénice, , en Farnace, excelle tout particulièrement dans la vocale rapide et virtuose, mais il sait trouver également les accents émouvants que l'on attend du noble héros dans le sublime « Perdona, o figlio amato » du deuxième acte. En revanche, sa lecture du « Gelido in ogni vena », immortalisé autrefois au disque par Cecilia Bartoli et donné ici en annexe, manque quelque peu de conviction et de souplesse vocale. Parmi les deux ténors de la distribution, trouve les accents séduisants qui conviennent à l'amant Aquileo, le timbre plus sec de étant sans doute davantage approprié au proconsul romain Pompeo. Mais sur le plan vocal, le meilleur élément de la distribution est sans conteste , qui roucoule délicieusement son rôle de castrat soprano de sa voix chaude, longue et tellement virtuose…

À la tête de l'ensemble I Barrochisti, déchaîne les fureurs et les passions vivaldiennes tout en maîtrisant à tout moment ses instrumentistes. Sa lecture fougueuse et contrôlée le place au somment des grands interprètes vivaldiens du moment, à une époque pourtant particulièrement riche en défricheurs capables de donner vie à des musiques sur lesquelles, il y a encore quelques décennies, peu d'auditeurs auraient été prêts à parier.

(Visited 1 194 times, 1 visits today)

Plus de détails

Instagram

Antonio Vivaldi (1678-1741) : Farnace, dramma per musica RV 711-G. Livret de Antonio Maria Lucchini. Avec : Max Emanuel Cenčić, Farnace ; Ruxandra Donose, Tamiri ; Mary-Ellen Nesi, Berenice ; Ann Hallenberg, Selinda ; Karina Gauvin, Gilade ; Daniel Behle, Pompeo, Narete ; Emiliano Gonzalez Toro, Aquilio. I Barocchisti, direction : Diego Fasolis. 3 CD. Virgin Classics 50999 07091421. Code-barre : 50999 07091421. Enregistré du 2 au 10 juillet 2010 dans l’auditorium Stelio Molo de Lugano. Notice de présentation trilingue (anglais, français, allemand). Durée : 64’10’’, 71’31’’, 55’54’’

 
Mots-clefs de cet article
Instagram

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Reproduire cet article : Vous avez aimé cet article ? N’hésitez pas à le faire savoir sur votre site, votre blog, etc. ! Le site de ResMusica est protégé par la propriété intellectuelle, mais vous pouvez reproduire de courtes citations de cet article, à condition de faire un lien vers cette page. Pour toute demande de reproduction du texte, écrivez-nous en citant la source que vous voulez reproduire ainsi que le site sur lequel il sera éventuellement autorisé à être reproduit.