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Festival Enesco I : Messiaen par la radio roumaine

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Bucarest, Sala Palatului. 15-IX-2011. Claude Debussy (1962-1918) La Cathédrale engloutie (orchestration : Jakub Kowalewski) ; Olivier Messiaen : Turangalîla-Symphonie. Peter Donohoe, piano ; Cynthia Millar, ondes Martenot ; Orchestre national de la Radio roumaine, direction : James Gaffigan

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Curieuse idée que de ne pas laisser la monumentale Turangalîla-Symphonie se suffire à elle-même pour un programme de concert. Encore plus curieuse idée que de lui adjoindre un prélude de Debussy orchestré par un tiers. La Cathédrale engloutie en a vu d'autres : Colin Matthews, Marlin Petterson ou Leopold Stokowski ont déjà voulu la retirer du clavier. Le jeune compositeur polonais Jakub Kowalewski ne fait pas mieux que ses prédécesseurs : basée sur la résonance naturelle du piano, l'œuvre perd en intérêt avec ces plages de cordes et de vents qui n'en finissent plus. Debussy orchestré ainsi sonne comme du John Williams : l'orchestre est fortement mis en valeur, mais l'œuvre y perd énormément.

Place aux choses sérieuses avec la Turangalîla-Symphonie. L', sans démériter, trouve ici ses limites : les cuivres sont secs, la petite harmonie particulièrement verte (pour ne pas dire parfois franchement fausse). En revanche le pupitre de cordes sonne juste et homogène, et pourrait donner quelques leçons à biend es phalanges françaises qui se veulent prestigieuses. , qui vient d'obtenir les postes de « premier chef invité » à l'Orchestre symphonique de Lucerne et à l'Orchestre philharmonique de la Radio néerlandaise, tient l' d'une main de fer. L'ensemble sonne remarquablement bien, malgré les réserves citées plus haut. La mise en place, redoutable dans cette œuvre, ne souffre d'aucune approximation. A coup sur cet orchestre, peu habitué à ce répertoire, vient de se surpasser. et sont des usagers presque quotidien de ce monument de Messiaen, et ont parfaitement compris qu'ils n'étaient pas des solistes à part entière : les sonorités du piano et des ondes Martenot se fondent dans la masse orchestrale. Et Messiaen ainsi défendu s'est vu gratifié d'une « standing ovation » de la part des quelques 3 000 personnes rassemblées dans l'immense Salle du Palais de Bucarest.

Crédit photographique : © Franca Pedrazzetti

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