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Le Don José de Marcelo Álvarez sauve Carmen à Toulouse

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Toulouse. Théâtre du Capitole. 15-IV-2007. Georges Bizet (1864-1949) : Carmen, opéra en 3 actes sur un livret de Ludovic Halévy et Henri Meilhac. Mise en scène : Nicolas Joël. Décors : Ezio Frigerio. Costumes : Franca Squarciapino. Lumière : Vinicio Cheli. Avec : Béatrice Uria-Monzon, Carmen ; Marcelo Alvarez, Don José ; Barbara Haveman, Micaëla ; Angel Odena, Escamillo ; Jérôme Varnier, Zuniga. Chœur et Maîtrise du Capitole (chef de chœur : Patrick-Marie Aubert) ; Orchestre National du Capitole, direction : Günther Neuhold.

Voici donc enfin, dix ans après, la reprise tant attendue de cette Carmen qui avait vu le triomphe de . La mise en scène de Nicolas Joël, très sobre, fuit la couleur facile d'une Espagne de carte postale.

Trop sobre peut-être, on pourrait même la trouver par moments bien statique, particulièrement dans le traitement des chœurs. De bonnes idées ne peuvent racheter totalement une certaine froideur générale, particulièrement dans un acte des contrebandiers plutôt éteint – et d'ailleurs chichement éclairé. Peu de passions dans un joli décor que doit habiter le jeu des chanteurs.

Et de ce côté-là, déception, avec la prestation comme ennuyée de , peu en voix dès son entrée : prononciation embarrassée, timbre engorgé, projection insuffisante. Quelques éclats isolés par la suite, mais l'impression demeure d'une Carmen jamais concernée véritablement par les événements qu'elle déchaîne, lassée, agacée presque. Uria-Monzon semble passer sur scène sans jamais vouloir s'y arrêter plus qu'un instant, arborant un masque ennuyé et douloureux. Jusqu'aux saluts où, sans un sourire, elle reçoit les applaudissements avec la même expression mêlée de morosité et d'irritation, attitude qui peut-être, plus que son chant, lui a valu quelques huées. Lassitude d'un rôle trop fréquenté ? Méforme passagère ? Mais le public doit-il s'en soucier, venu dans sa majorité assister à cette Carmen pour  ?

D'autant que, face à elle, Marcelo Alvarez trouve ici son rôle ; celui où il peut enfin exprimer toute sa personnalité dramatique. Son Don José est emporté, violent, pitoyable, touchant et parfaitement convaincant ; une vraie révélation pour un chanteur qui, jusqu'ici, n'avait jamais montré une telle capacité d'acteur. Le timbre est toujours aussi solaire, puissant, avec une sorte de générosité éclatante, mais en se livrant à un certain pathétisme brut – et bien venu – le chant semble avoir perdu en souplesse et en nuance. La projection de l'aigu se fait le plus souvent en force et l'on espère ne pas voir là le signe de futures difficultés vocales. Mais c'est l'enthousiasme qui domine face à une incarnation si convaincante.

Autre très belle surprise, la Micaëla de Barbara Haveman. La fade pucelle se change grâce à elle en pugnace jeune fille pleine d'ardeur. La voix, sans être absolument remarquable, est très bien conduite, puissante, même si la diction laisse fortement à désirer. Le reste de la distribution est de bonne tenue, surtout le très amusant couple – si l'on ose dire – Dancaïre-Remendado, et le bon Zuniga plein de prestance de . Puissant mais un peu graillonnant et caricatural, Angel Odena est un Escamillo guère crédible.

Günther Neuhold dirige avec un étrange mélange de vitesse et de mollesse, des tempos généralement prestes mais aux accents peu marqués, d'où un manque de mordant général. Il semblait ainsi ne pas vraiment soutenir les chanteurs d'autant que l'orchestre, chiche en couleurs, sonnait assez maigrement. On attendait, à dire vrai, bien mieux d'un chef par ailleurs assez convaincant.

Crédit photographique : © Patrice Nin

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Toulouse. Théâtre du Capitole. 15-IV-2007. Georges Bizet (1864-1949) : Carmen, opéra en 3 actes sur un livret de Ludovic Halévy et Henri Meilhac. Mise en scène : Nicolas Joël. Décors : Ezio Frigerio. Costumes : Franca Squarciapino. Lumière : Vinicio Cheli. Avec : Béatrice Uria-Monzon, Carmen ; Marcelo Alvarez, Don José ; Barbara Haveman, Micaëla ; Angel Odena, Escamillo ; Jérôme Varnier, Zuniga. Chœur et Maîtrise du Capitole (chef de chœur : Patrick-Marie Aubert) ; Orchestre National du Capitole, direction : Günther Neuhold.

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