Jean Martinon et l’Orchestre des Concerts Lamoureux
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Albert Roussel (1869-1937) : Bacchus et Ariane op. 43, suites de ballet n°1 et n°2. Sergueï Prokofiev (1891-1953) : Symphonie n°1 en ré majeur « Classique » op. 25 ; L’Amour des trois Oranges, suite op. 33a. Orchestre des Concerts Lamoureux, direction : Jean Martinon. 1 CD-R Forgotten Records fr459. Pas de code barre. Enregistré le 4 octobre 1954 (Roussel) et le 28 juin 1953 (Prokofiev) en la Salle Apollo, Paris. ADD [mono]. Pas de notice. Durée : 65’45.
Claude Debussy (1862-1918) : Prélude à l’après-midi d’un Faune. Gabriel Fauré (1845-1924) : Pavane en fa dièse mineur op. 50. Paul Dukas (1865-1935) : L’Apprenti Sorcier. Albert Roussel (1869-1937) : Le Festin de l’Araignée, suite de ballet op. 17. Arthur Honegger (1892-1955) : Pastorale d’Été. Orchestre des Concerts Lamoureux, direction : Jean Martinon. 1 CD-R Forgotten Records fr540. Pas de code barre. Enregistré en février 1953 en la Salle Apollo, Paris. ADD [mono]. Pas de notice. Durée : 52’23.
Forgotten RecordsLorsqu'on évoque le nom du chef d'orchestre et compositeur français Jean Martinon (1910-1976), on a instantanément à l'esprit ses nombreux enregistrements pour RCA-Sony avec l'Orchestre Symphonique de Chicago dont il fut le directeur musical de 1963 à 1968, et pour EMI, Erato-Warner et Vox avec l'Orchestre National de l'ORTF en tant que chef principal de 1968 à 1973.
C'est toutefois oublier que sa carrière discographique avait commencé bien plus tôt, dès janvier 1947, chez Decca. Pour le prestigieux label anglais, il dirigea les Orchestres Philharmoniques de Londres, de Vienne et d'Israël, l'Orchestre Symphonique de Londres et l'Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire de Paris, et la quasi-totalité de ces superbes gravures ont été rééditées en 2006 par Decca en un album Original Masters de 9 CDs (4757209).
De 1951 à 1957, Jean Martinon fut président chef d'orchestre des Concerts Lamoureux, et à cette occasion, il enregistra avec cette phalange d'abord pour Philips et ensuite chez Deutsche Grammophon. Ce sont quelques unes des gravures Philips que nous restitue Alain Deguernel en ses transferts toujours impeccables sous son étiquette Forgotten Records.
Ce CD rend hommage à deux compositeurs particulièrement chers à Martinon, et qu'il a constamment défendus tout au long de sa carrière. Le premier, Albert Roussel (1869-1937), fut avec Vincent d'Indy son professeur de composition, et Charles Münch (admirable interprète de Roussel), avec Roger Désormière, celui de direction d'orchestre. Il n'est donc guère étonnant que Jean Martinon soit à son tour un interprète privilégié de Roussel, et on sait combien il l'a honoré, principalement chez Erato, mais également chez RCA et Philips. Cette gravure d'origine Philips est vraiment historique en ce sens qu'elle est la toute première à nous offrir l'ensemble des deux suites de Bacchus et Ariane, alors qu'à cette époque, seule la seconde suite avait droit de cité au concert comme au disque.
Le second, Sergueï Prokofiev (1891-1953), est surtout présent chez Martinon par une superbe mais trop méconnue intégrale des sept Symphonies (VoxBox CDS 5001 et 5054), mais on retrouve souvent d'autres versions de l'une ou l'autre symphonie chez d'autres labels avec Martinon. C'est le cas ici avec la célébrissime Symphonie n°1 en ré majeur « Classique », couplée avec la suite de L'Amour des trois Oranges. Tout cela est mené tambour battant, avec une vitalité peu commune, mais également avec un sens poétique évident (Le Prince et la Princesse de L'Amour des trois Oranges).
Ce CD est cette fois tout entier voué à la musique française, mais ici encore Albert Roussel occupe une place privilégiée avec la suite du ballet Le Festin de l'Araignée. Martinon enregistrera par après le ballet complet chez Erato, mais déjà ici, il met en évidence les qualités de finesse et de lyrisme d'une orchestration à la fois diaphane et chatoyante. Le chef d'orchestre a d'ailleurs conçu un programme très équilibré avec du connu (Prélude à l'après-midi d'un Faune, L'Apprenti Sorcier) et du moins connu, tout au moins dans les années 50 (Pavane, Le Festin de l'Araignée, et la Pastorale d'Été, vraiment rare à cette époque). La Pavane de Gabriel Fauré est donnée ici dans sa version la plus courante, c'est à-dire sans le chœur (ad libitum).
Durant tout ce programme, nous avons le bonheur d'apprécier les merveilleux solistes de l'Orchestre des Concerts Lamoureux des années 50, avec entre autres l'admirable flûtiste Fernand Caratgé (qui eut pour élève l'excellent Roger Bourdin disparu bien trop tôt) que l'on peut entendre notamment en solo dans un Prélude à l'après-midi d'un Faune de toute beauté. D'ailleurs, tout est constamment finesse, subtilité et raffinement dans ce concert vraiment délectable.
Musicien racé, Jean Martinon avait hérité de son maître Charles Münch la fougue, la poésie et l'enthousiasme de tous les instants, mais toujours sous contrôle et sans l'exubérance parfois aléatoire de ce dernier.
En conclusion, peut-on espérer la réédition par Forgotten Records de l'admirable version des Nuits dans les jardins d'Espagne de Manuel de Falla par Martinon et ses Concerts Lamoureux, avec le grand Eduardo del Pueyo en soliste ?…
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Albert Roussel (1869-1937) : Bacchus et Ariane op. 43, suites de ballet n°1 et n°2. Sergueï Prokofiev (1891-1953) : Symphonie n°1 en ré majeur « Classique » op. 25 ; L’Amour des trois Oranges, suite op. 33a. Orchestre des Concerts Lamoureux, direction : Jean Martinon. 1 CD-R Forgotten Records fr459. Pas de code barre. Enregistré le 4 octobre 1954 (Roussel) et le 28 juin 1953 (Prokofiev) en la Salle Apollo, Paris. ADD [mono]. Pas de notice. Durée : 65’45.
Claude Debussy (1862-1918) : Prélude à l’après-midi d’un Faune. Gabriel Fauré (1845-1924) : Pavane en fa dièse mineur op. 50. Paul Dukas (1865-1935) : L’Apprenti Sorcier. Albert Roussel (1869-1937) : Le Festin de l’Araignée, suite de ballet op. 17. Arthur Honegger (1892-1955) : Pastorale d’Été. Orchestre des Concerts Lamoureux, direction : Jean Martinon. 1 CD-R Forgotten Records fr540. Pas de code barre. Enregistré en février 1953 en la Salle Apollo, Paris. ADD [mono]. Pas de notice. Durée : 52’23.
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