La Scène, Spectacles divers

La Cappella Forensis conte l’utopie écologiste et humaniste de Giono

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Saint-Gaudens. Théâtre Jean Marmignon. 16-I-2025. L’homme qui plantait des arbres d’après la nouvelle de Jean Giono. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : 3ème mouvement de la neuvième symphonie, 2ème mouvement de la septième symphonie, 1er mouvement de la sixième symphonie, 5ème mouvement de la sixième symphonie. Franz Schubert (1797-1828) : Winterreise « Erstarrung », impromptu n°3 en sol bémol majeur. Maurice Ravel (1875-1937) : le jardin féérique extrait de Ma mère l’Oye. Cappella Forensis : Laurent Chouteau, récitant ; Damien Schulteiss, clarinette ; Alice Guillet, marimba ; Sven Riondet, accordéon.

La nouvelle L'homme qui plantait des arbres de se mêle aux notes de Beethoven, Schubert et Ravel pour défendre une vision utopique mais nécessaire du monde et de notre place dans celui-ci.


Le conteur Laurent Chouteau détient toutes les clés nécessaires, entre la diction, le rythme de déclamation, les silences, les regards et les déplacements sur scène, pour faire voyager l'auditeur dans l'univers du conte. Il narre l'initiative d'un berger planteur d'arbres, qui, grâce à sa persévérance, transformera des hectares de désert en  une forêt prospère où il fait désormais bon vivre. Dans cette partie des montagnes de Haute-Provence qui semble reculée du monde, les deux guerres mondiales sont anecdotiques, l'industrialisation en plein développement est trop éloignée pour impacter cette nature nouvelle créée entièrement par l'homme, et les pouvoirs publics font rire, face à cet étonnant résultat, car tellement à côté de la plaque !

A ses côtés, trois instruments sur scène : le marimba d'Alice Guillet, la clarinette de  Damien Schulteiss et l'accordéon de Sven Riondet, qui délivrent des « miniatures » de mouvements symphoniques de Beethoven, du Erstarrung du Winterreise de Schubert ainsi que de son Impromptu n°3 en sol bémol majeur, et du Jardin féérique extrait de Ma Mère l'Oye de Ravel.

Les musiques se mêlent à la narration pour diffuser une atmosphère douce, chaleureuse et vivante. Les tempi sont amples pour une ambiance quasi-onirique, les timbres de la clarinette et du marimba sont ronds et voluptueux pour un esprit cocooning de bon ton, laissant se déployer les mélodies dans une temporalité longue et une souplesse de ligne sereine et rassurante. Le choix de l'accordéon exprime le pastoralisme que l'on peut retrouver dans cette nouvelle, la simplicité populaire de l'instrument se connectant parfaitement avec la singularité du héros de Giono. Par ces choix d'interprétation, les musiciens renforcent l'approche intimiste de la mise en espace de ce spectacle qui se joue sans décor ni accessoire.

L'intemporalité de cette nouvelle permet à ce spectacle musical d'être au cœur des préoccupations d'aujourd'hui relatives à la préservation de la nature, la reforestation et notre rapport au temps, les artistes défendant cet enjeu contemporain essentiel avec délicatesse et  un serein optimisme.

Crédits photographiques : © Chloé Habasque

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Saint-Gaudens. Théâtre Jean Marmignon. 16-I-2025. L’homme qui plantait des arbres d’après la nouvelle de Jean Giono. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : 3ème mouvement de la neuvième symphonie, 2ème mouvement de la septième symphonie, 1er mouvement de la sixième symphonie, 5ème mouvement de la sixième symphonie. Franz Schubert (1797-1828) : Winterreise « Erstarrung », impromptu n°3 en sol bémol majeur. Maurice Ravel (1875-1937) : le jardin féérique extrait de Ma mère l’Oye. Cappella Forensis : Laurent Chouteau, récitant ; Damien Schulteiss, clarinette ; Alice Guillet, marimba ; Sven Riondet, accordéon.

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