Leopold Stokowski, tous ses enregistrements Everest et Vanguard côte à côte
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Leopold Stokowski – Intégrale des Masters Everest & Vanguard. Œuvres de Fikret Amirov (1922-1984), Samuel Barber (1910-1981), Béla Bartók (1881-1945), Ernest Bloch (1880-1959), Johannes Brahms (1833-1897), Thomas Canning (1911-1989), Dimitri Chostakovitch (1906-1975), Claude Debussy (1862-1918), Paul Dukas (1865-1935), Modeste Moussorgski (1839-1881), Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), Vincent Persichetti (1915-1987), Sergueï Prokofiev (1891-1953), Alexandre Scriabine (1872-1915), Jean Sibelius (1865-1957), Richard Strauss (1864-1949), Igor Stravinsky (1882-1971), Piotr Ilyitch Tchaïkovski (1840-1893), Virgil Thomson (1896-1989), Ralph Vaughan Williams (1872-1958), Heitor Villa-Lobos (1887-1959), Richard Wagner (1813-1883). Arrangements d’œuvres de Bach, Vivaldi, Corelli, Chopin, Debussy. Wind Players of the American Symphony Orchestra, American Concert Choir, Houston Symphony Orchestra, New York Stadium Symphony Orchestra, Symphony of the Air, American Symphony Orchestra, Stokowski’s Symphony Orchestra, direction : Leopold Stokowski. 1 coffret 10 CD Alto ALC3146. Enregistré entre 1947 et 1971 aux Houston Civic Center, Texas ; Manhattan Center ; Belock Studio, Bayside ; Vanguard 23rd St Studio NYC. Liste des pistes. Notices unilingues (anglais) par internet. Durée : 17h 3m 20s.
AltoRiche idée que celle du label Alto de rassembler l'ensemble des gravures Everest et Vanguard accomplies par Leopold Stokowski, démarche d'autant plus logique qu'elles étaient à l'époque – et restent à ce jour – un modèle d'excellence sonore analogique incomparable. Nous disposons ainsi, avec les coffrets Columbia et RCA de Sony, le coffret Icon d'EMI-Warner reprenant les gravures Capitol, et celui de Decca Phase 4 Stéréo, d'un autre pan essentiel de l'héritage de Stokowski, pour ainsi dire complet en stéréophonie.
La période d'activité d'enregistrement du label Everest Records fut bien trop brève : ses premiers disques classiques stéréo furent enregistrés en août 1958, mais le très haut degré d'excellence sonore exigé nécessitait à l'époque un studio et l'utilisation en pionnier d'un matériel révolutionnaire d'enregistrement sur film magnétique 35 mm si coûteux et peu rentable commercialement qu'en mars 1961, son propriétaire Harry Belock fut contraint de vendre studio et équipement de Bayside, New York, à l'ingénieur du son Robert Fine, de Mercury Records, qui par ailleurs en tirera la multitude de merveilleux enregistrements que l'on sait.
Everest sut s'entourer de chefs d'orchestre de renom, comme Adrian Boult, Eugene Goossens, Josef Krips, Malcolm Sargent, Rudolf Schwarz, William Steinberg, Walter Susskind et, bien sûr, Leopold Stokowski dont on connaît l'intérêt très pointu pour l'enregistrement sonore dont il changea radicalement le cours en mettant au point d'audacieuses techniques acoustiques. Toute sa série de gravures éblouissantes pour Everest entre le 1er octobre 1958 et le 31 mars 1960 fut indifféremment accomplie avec l'Orchestre Symphonique de Houston ou l'Orchestre Symphonique du Stadium de New York, ce dernier n'étant autre que l'Orchestre Philharmonique de New York lorsqu'il jouait sa saison d'été au Lewisohn Stadium, de 1918 à 1966. Stokowski passe ensuite au tout aussi hifiste label Vanguard jusqu'en avril 1971, à la tête du Symphony of the Air ou de l'American Symphony Orchestra. Toutes les gravures résultantes témoignent à l'évidence du fameux « son Stokowski », quel que soit le niveau ou la réputation de l'orchestre devant lequel ce chef est placé, son qu'il a initialement expérimenté et modelé à partir de « son » Orchestre de Philadelphie.
Leopold Stokowski, premier choix auquel songe instinctivement tout compositeur américain contemporain pour promouvoir ses propres œuvres, introduit plus de musique nouvelle que n'importe lequel de ses contemporains. Le coffret sous rubrique en propose quelques témoignages qui valent absolument le détour, comme les pages d'Ernest Bloch (1880-1959), Thomas Canning (1911-1989), Virgil Thomson (1896-1989), Heitor Villa-Lobos (1887-1959) et, plus étonnant, du compositeur azerbaïdjanais Fikret Amirov (1922-1984) que l'on redécouvre à peine de nos jours… Le tout dans des interprétations toujours constamment hautes en couleur.
Bien évidemment, Stokowski n'en reste pas là et, taquinant le répertoire plus traditionnel, il est surprenant que l'on n'y découvre que peu de ces excentricités ou extravagances qui lui sont typiques, sauf peut-être certaines fulgurances dans ses arrangements orchestraux ahurissants de Chopin, ou ses tempi vraiment trop fluctuants et artificiels dans une Symphonie n° 4 de Tchaïkovski survoltée, à côté, curieusement, d'interprétations superlatives et aujourd'hui encore de référence de Francesca da Rimini et de Hamlet du même compositeur, œuvres qui à l'époque (octobre 1958) étaient encore une rareté au disque. Écouter sa Gran Partita KV 361 de Mozart par des musiciens de l'American Symphony Orchestra triés sur le volet est un vrai régal, malgré l'absence de la majorité des reprises et, en août 1966, du moindre critère d'authenticité…
Dès les débuts de l'enregistrement électrique, Stokowski fut pionnier des Symphonies de Brahms avec le Philadelphia Orchestra : n° 1 en avril 1927, n° 2 en mars 1930, n° 3 en septembre 1928, n° 4 en avril 1931 ; et pourtant sa version Houston (mars 1959) de la Symphonie n° 3 en fa majeur, op. 90 semble vouloir se distinguer systématiquement de tout autre à tout point de vue, notamment par les tempi : l'Andante, avec ses 11 min, se transforme en Adagio qui dénature définitivement l'œuvre… D'un autre côté, la vision tout intérieure de Stokowski de la Symphonie n° 5 en ré mineur, op. 47 de Dimitri Chostakovitch (1906-1975) confirme les affinités du chef d'orchestre envers un compositeur qu'il a honoré dès la première heure. La prise de son exceptionnelle des poèmes symphoniques de Richard Strauss (1864-1949) met en évidence la splendeur de l'interprétation et les moindres détails de l'orchestration … y compris d'ailleurs une petite « particularité » : dans Till Eulenspiegel, vers 8:03, les clarinettes auraient dû jouer à l'unisson des cordes au chiffre 26 de la partition : en fait elles ont attaqué une mesure à l'avance !… Étonnant, de la part de l'oreille stokowskienne ! Par ailleurs, c'est la magie des sonorités qui nous submerge et nous enivre à l'écoute de la Suite de ballet Cendrillon de Sergueï Prokofiev (1891-1953). Quant à L'Histoire du Soldat d'Igor Stravinsky (1882-1971), dans sa version complète en français récitée par Madeleine Milhaud, nous tenons ici une des deux références, la seconde étant celle dirigée par Markevitch (Philips-Decca) avec l'excellent Jean Cocteau, sans doute préférable à Madeleine Milhaud plus théâtrale.
Alto nous propose tous ces enregistrements sous licence des propriétaires actuels d'Everest (Countdown Media GmbH, une partie de BMG) : il se révèlent d'une grande qualité sonore, même si la comparaison approfondie avec la référence superlative des CD Omega des années 90 par Vanguard n'a pas été possible. Remarquons toutefois que le transfert de la Symphonie n° 5 de Chostakovitch est entre autre entaché en son début de quelques « bumps » sonores audibles correspondant au rythme de rotation d'un 33 tours ; en un mot, ce transfert semble provenir d'un LP…
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Leopold Stokowski – Intégrale des Masters Everest & Vanguard. Œuvres de Fikret Amirov (1922-1984), Samuel Barber (1910-1981), Béla Bartók (1881-1945), Ernest Bloch (1880-1959), Johannes Brahms (1833-1897), Thomas Canning (1911-1989), Dimitri Chostakovitch (1906-1975), Claude Debussy (1862-1918), Paul Dukas (1865-1935), Modeste Moussorgski (1839-1881), Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), Vincent Persichetti (1915-1987), Sergueï Prokofiev (1891-1953), Alexandre Scriabine (1872-1915), Jean Sibelius (1865-1957), Richard Strauss (1864-1949), Igor Stravinsky (1882-1971), Piotr Ilyitch Tchaïkovski (1840-1893), Virgil Thomson (1896-1989), Ralph Vaughan Williams (1872-1958), Heitor Villa-Lobos (1887-1959), Richard Wagner (1813-1883). Arrangements d’œuvres de Bach, Vivaldi, Corelli, Chopin, Debussy. Wind Players of the American Symphony Orchestra, American Concert Choir, Houston Symphony Orchestra, New York Stadium Symphony Orchestra, Symphony of the Air, American Symphony Orchestra, Stokowski’s Symphony Orchestra, direction : Leopold Stokowski. 1 coffret 10 CD Alto ALC3146. Enregistré entre 1947 et 1971 aux Houston Civic Center, Texas ; Manhattan Center ; Belock Studio, Bayside ; Vanguard 23rd St Studio NYC. Liste des pistes. Notices unilingues (anglais) par internet. Durée : 17h 3m 20s.
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