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Paris. Opéra de Paris. Palais Garnier. 9-XII-2024. Alexander Eckman (né en 1984) : Play. Chorégraphie et décors : Alexander Ekman, Musique : Mikael Karlsson. Costumes : Alexander Ekman, Xavier Ronze. Lumières : Tom Visser. Vidéaste: T.M. Rives. Chanteuse : Calesta « Callie » Day. Assistante du chorégraphe : Ana Maria Lucaciu. Musiciens solistes : Piano : Frédéric Vaysse-Knitter. Violons : Marie Piers, Marianne Rivière. Alto : Benoît Marin. Violoncelle : Eric Villeminey. Contrebasse : François Gavelle. Saxophone soprano : Christian Wirth. Saxophone alto : Géraud Etrillard. Saxophone ténor : Adrien Lajoumard. Saxophone baryton : Pascal Bonnet. Marimba et percussions : Adelaïde Ferrière
Avec les Premières Danseuses, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet de l’Opéra national de Paris
En moins de dix ans, le ballet Play d'Alexander Ekman s'est forgé une solide place au répertoire du Ballet de l'Opéra de Paris, puisqu'il en est à sa deuxième reprise depuis sa création en 2007. Après l'annulation du 9 décembre, il est de nouveau possible de le (re)voir à l'Opéra Garnier.
L'image est devenue célébrissime : un flot de balles vertes se déverse sur la scène de l'Opéra Garnier avant d'être envoyées dans la fosse d'orchestre pendant l'entracte. C'est qu'Alexander Ekman a le sens de l'effet visuel et sait imprimer durablement des images chez le spectateur. Le rideau s'ouvre sur une scène blanche avec les musiciens placés en mezzanine et des cubes au plafond, cubes qui seront ensuite descendus et serviront de support à différentes scènes. Le premier acte est celui des jeux de l'enfance, de l'innocence. Les danseurs en groupes, telle une bande d'écoliers, jouent, explorent, chahutent sous le regard sévère d'une surveillante visiblement dépassée. C'est la lutte entre la liberté et le carcan. Tout le propos du ballet est présent dans cette scène : comment rester libre, jouer, explorer, créer lorsque grandir signifie apprendre à rentrer dans un moule ? S'ensuit une juxtaposition de scènes où les jeux de groupe côtoient les jeux amoureux, le déguisement (les femmes biche, le magnifique homme en jupon géant), les jeux bruyants matérialisés par Ida Viinkinkoski frappant un cube de sa pointe, le bruit étant amplifié par le micro frappé de Loup Marcault-Derouard.
Après le lâcher de balles vient un autre monde, celui des adultes, celui de ceux qui ont oublié de jouer et qui sont pris dans la mécanique imparable de la course au travail et à la rentabilité. Plus sombre, comme les costumes gris et noirs des danseurs, l'acte délivre aussi un message par la diffusion d'un extrait de « Learning The Human Game » d'Alan Watts qui évoque la nécessité du jeu à tous les âges de la vie. C'est dit et montré de façon appuyée : dansez, jouez, amusez-vous, la vie doit être légère. Cet acte comporte de très beaux moments comme lorsque la scène est plongée dans la pénombre, juste illuminée par les danseurs portant des bougies et accompagnés par la voix sensuelle de Callie Day sur la musique doucement jazzy de Mikael Karlsson. Après les saluts, un lâcher de ballons géants fait jouer le public à son tour. Les danseurs lancent des balles au parterre, les ballons passent de mains en mains à l'orchestre, les spectateurs des loges supérieures devant se contenter de regarder le spectacle qui se joue à la fois sur scène et dans la salle.
L'influence de Mats Ek et de Pina Bausch est notable dans ce ballet. Les danseurs dansent bien sûr mais jouent, parlent, rient dans une succession de scènes où fourmillent les idées et les éléments visuels disparates, humoristiques, parfois incongrus. Alexander Ekman, tel qu'il l'a démontré également lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux Paralympiques, sait manier les ensembles et créer des tableaux avec une réelle force visuelle. Mais une fois le décor et l'idée plantés, manque une certaine dramaturgie pour faire passer les longueurs et l'on a parfois plus l'impression à présent d'un spectacle monté pour Instagram que pour susciter une véritable émotion chez le spectateur.
Crédits photographiques : Ballet de l'Opéra de Paris & Marion Barbeau et Simon Le Borgne © Ann Ray / Opéra national de Paris (saison 17/18)
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Paris. Opéra de Paris. Palais Garnier. 9-XII-2024. Alexander Eckman (né en 1984) : Play. Chorégraphie et décors : Alexander Ekman, Musique : Mikael Karlsson. Costumes : Alexander Ekman, Xavier Ronze. Lumières : Tom Visser. Vidéaste: T.M. Rives. Chanteuse : Calesta « Callie » Day. Assistante du chorégraphe : Ana Maria Lucaciu. Musiciens solistes : Piano : Frédéric Vaysse-Knitter. Violons : Marie Piers, Marianne Rivière. Alto : Benoît Marin. Violoncelle : Eric Villeminey. Contrebasse : François Gavelle. Saxophone soprano : Christian Wirth. Saxophone alto : Géraud Etrillard. Saxophone ténor : Adrien Lajoumard. Saxophone baryton : Pascal Bonnet. Marimba et percussions : Adelaïde Ferrière
Avec les Premières Danseuses, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet de l’Opéra national de Paris