Plus de détails
Paris. Théâtre des Bouffes du Nord. 02-XII-2024. Gabriel Fauré (1845-1924) : Sonate pour violoncelle et piano n°2 op.117. Quatuor avec piano n°2 op.45. Trio avec piano op.120. Quintette avec piano n°2 op.115. Trio Hélios : Raphaël Jouan, violoncelle ; Eva Zavaro, violon ; Alexis Gournel, piano. Gabriel Le Magadure, violon ; Marie Chilemme, alto ; Flore Merlin, piano.
Autour du violoncelle de Raphaël Jouan, l'hommage à Fauré pour les 100 ans de sa mort se poursuit jusqu'en cette fin d'année, avec une programmation–fleuve organisée par La Belle Saison, achevée par un concert parisien aux Bouffes du Nord.
Célèbre avant tout pour son Requiem et quelques pièces d'orchestre, dont sa Pavane et Dolly, Gabriel Fauré est aussi un compositeur prolixe de musique de chambre, un peu à part pour l'époque, tant il mêle à un style plus classique que celui des contemporains Ravel et Debussy un foisonnement d'idées et de longues mélodies continues.
L'année Fauré aura permis de redécouvrir une grande partie de ce catalogue, comme par exemple à Évian avec Renaud Capuçon, à Royaumont avec Stéphane Degout, ou comme en cette fin d'année grâce à La Belle Saison. Autour du violoncelliste Raphaël Jouan, membre fondateur du Trio Hélios – dont les deux autres musiciens sont également présents – le programme débute par la Sonate pour violoncelle et piano n°2, op.115. Est-ce par le placement du Steinway un peu trop en avant sur la scène des Bouffes du Nord, par le nôtre en plein centre du parterre, ou parce que la pianiste est un peu gênée par une attelle à la cheville droite ? En tous les cas dans cette œuvre, le piano de Flore Merlin ne ressort pas particulièrement, son clavier étant souvent un peu brouillé par l'abondance de notes, tandis que le violoncelle français Frank Ravatin de 2020 sous l'archet de Jouan apparaît presque comme un Villaume, tant il est empli de chaleur et d'expressivité.
Dans le Quatuor avec piano n°2 op.45, la même pianiste est mieux intégrée au flux d'ensemble, auquel sont venus s'ajouter Gabriel Le Magadure au violon et Marie Chilemme à l'alto. Particulièrement enthousiaste pour porter le discours, le violoniste se voit juste perturbé quelques instants dans le finale, quand il décale son instrument le temps d'une courte pause, et en perd son épaulette, rattrapée à terre in extremis pour reprendre la phrase suivante et répondre à l'altiste en pleine effervescence.
Après l'entracte, le Trio avec piano op. 120 laisse la scène aux musiciens du Trio Hélios, donc à Eva Zavaro au violon et Alexis Gournel au piano, ce dernier plus délié, donc aux notes plus identifiables. Les trois artistes restent en scène pour la dernière œuvre, le long Quintette avec piano n°2 op.115, rejoints par Marie Chilemme pour la partie d'alto, tandis que Gabriel Le Magadure prend cette fois la place de second violon. Il sait se faire plus discret qu'en première partie, afin de laisser la place principale au premier violon de Zavaro.
Sans bis prévu, puisqu'il aurait fallu pour bien faire une pièce de sextuor avec piano à quatre mains, afin de redonner une place à tous les protagonistes de cette soirée, le concert s'achève après plus de deux heures dix de musique : un parcours très intéressant pour redécouvrir une facette moins connue de Fauré.
Crédits photographiques : © Dimitri Scapolan
Lire aussi :
Intégrale des pièces pour violoncelle et piano de Fauré par Bartissol et Wagschal
Plus de détails
Paris. Théâtre des Bouffes du Nord. 02-XII-2024. Gabriel Fauré (1845-1924) : Sonate pour violoncelle et piano n°2 op.117. Quatuor avec piano n°2 op.45. Trio avec piano op.120. Quintette avec piano n°2 op.115. Trio Hélios : Raphaël Jouan, violoncelle ; Eva Zavaro, violon ; Alexis Gournel, piano. Gabriel Le Magadure, violon ; Marie Chilemme, alto ; Flore Merlin, piano.