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Nemanja Radulovic avec Aziz Shokhakimov et l’OPS à la Philharmonie de Paris

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Paris. Philharmonie. Grande Salle pierre Boulez. 26-XI-2024. Aram Khatchatourian (1903-1978) : Concerto pour violon en ré mineur op. 40 ; Sergueï Prokofiev (1891-1953) : Symphonie n° 5 en si bémol majeur op. 100. Nemanja Radulovic, violon. Orchestre Philharmonique de Strasbourg, direction : Aziz Shokhakimov

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Nouvelle étoile montante surdouée de la direction d'orchestre, déçoit quelque peu à la tête du Philharmonique de Strasbourg dont il est l'actuel directeur musical, dans un programme russe pourtant taillé sur mesures, qui apparie la Symphonie n° 5 de et le rare Concerto pour violon d' avec le violoniste Nemanja Radulovic en soliste.

On attendait beaucoup, sans doute trop, de ce concert qui présentait, ce soir, deux réminiscences musicales de l'époque soviétique, étonnamment pleines d'allant et de joie, débutant par le Concerto pour violon d', composé en 1940 et dédié à David Oïstrakh. Nemanja Radoluvic en donne une interprétation virtuose qui peine, hélas, à se mettre en place au début de l'Allegro initial du fait d'un  équilibre tardant à s'établir entre soliste et orchestre, majoré encore par la faible projection du violon. Episode heureusement passager avant que le violoniste ne reprenne crânement la parole en entrelaçant les thèmes rythmiques et lyriques du premier mouvement, encadrés par deux cadences virtuoses (la première due au compositeur, la seconde à Oïstrakh). Introduit par la clarinette et le basson, l'Andante développe ensuite une magnifique mélodie élégiaque et douloureuse d'un fort impact émotionnel, sorte de valse triste portée par un intense legato, des nuances bien marquées (superbes pianissimi) et de beaux contrechants de la petite harmonie. L'Allegro final renoue avec une virtuosité ébouriffante en reprenant le thème rythmique du premier mouvement dans une danse folklorique endiablée dont on admire l'impeccable mise en place et la complicité avec l'orchestre. Le thème du Caprice n° 24 de Paganini (fortement remanié) donné en « bis » conclut cette première partie dans la joie et la virtuosité encore une fois affirmée avec ostentation.

Après deux publications discographiques remarquées, consacrées à Tchaïkovski et Prokofiev, on était en droit de s'attendre, de la part d' et du Philharmonique de Strasbourg, à une grande interprétation de la Symphonie n° 5 de , symphonie composée en 1944, célébrant la victoire de l'Armée rouge sur les troupes allemandes. Contre toute attente, le chef  nous en livre une lecture en demi-teinte : parfaitement mise en place rythmiquement mais sans souffle épique, légèrement brouillonne, un rien confuse, où les différents plans sonores peinent à se dégager distinctement. L'Andante initial pêche par défaut d'équilibre entre les pupitres avec une petite harmonie bien démarquée mais des sonorités graves trop présentes (percussions, cordes graves, cuivres). Le Scherzo, où se distinguent la petite harmonie (clarinette) les cordes et le piano, est en revanche totalement convaincant par son aspect motoriste impeccablement mis en place qui contraste avec un trio dansant sur un thème de valse (petite harmonie, altos) avant que ne reprenne la progression motoriste enivrante après une période d'attente savamment entretenue. L'Adagio manque un peu de tension et sa cantilène lugubre, chargée de douleur et d'inquiétude, entretenue par bois, cordes, harpe et piano, parait quelque peu longuette pour confiner finalement à l'ennui. Souffrant là encore d'un manque de tension et de continuité dans la poursuite du discours, l'Allegro Giocoso final n'est guère plus convaincant, à l'exception de la coda fortement percussive et puissamment cuivrée qui remporte finalement l'adhésion dans un souffle épique enfin retrouvé ! Une vigoureuse danse empruntée au Gayaneh de Khatchatourian conclut la soirée.

Crédits photographiques : Nemanja Radulovic © Nicolas Rosès ; © Gregory Massat

 

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Paris. Philharmonie. Grande Salle pierre Boulez. 26-XI-2024. Aram Khatchatourian (1903-1978) : Concerto pour violon en ré mineur op. 40 ; Sergueï Prokofiev (1891-1953) : Symphonie n° 5 en si bémol majeur op. 100. Nemanja Radulovic, violon. Orchestre Philharmonique de Strasbourg, direction : Aziz Shokhakimov

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