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Les passionnants mémoires d’Alexis Galpérine, une vie au service de la musique

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Alexis Galpérine. Le violon, la mémoire et l’histoire. Les éditions du Conservatoire. 349 p. 17,90 €. 2024

 

A l'occasion du départ à la retraite d', professeur de violon au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris et haute figure de l'institution, le conservatoire publie ce passionnant et touchant recueil d'entretiens entre le musicien et son fils Nicolas.

Recueil passionnant d'abord par l'histoire personnelle de Galpérine qui rappelle que son éducation musicale a débuté sous l'égide de ses grands- parents, son grand-père Edouard Souberbielle, organiste et pédagogue important de la Schola cantorum et son épouse née Madeleine Bloy, fille du grand écrivain Léon Bloy. Les pages que leur consacre sont empreintes d'une piété petit-filiale particulièrement touchante.

Après ces premiers pas musicaux de la plus belle eau, le jeune violoniste rejoint le conservatoire sous la houlette de Line Talluel, première femme à enseigner le violon rue de Madrid et restée célèbre pour avoir formé Ginette Neveu. Après cette expérience manifestement exigeante mais formatrice, le violoniste devient l'élève au conservatoire de Roland Charmy auquel il rend un hommage chaleureux. C'est une des constantes de ce livre foisonnant que la bienveillance avec laquelle évoque tous ceux et ils sont nombreux (il les énumère avec manifestement beaucoup de plaisir) qu'il a côtoyés. Seules exceptions, le souvenir d'une répétition de l'orchestre de la Juilliard School avec Karajan (« glacial et hautement antipathique ») ou celui d'une masterclass également à la Juilliard avec et son époux (« le personnage avait réussi à se rendre encore plus antipathique que sa femme, ce qui en l'occurrence n'était pas un mince exploit »). Car après le conservatoire parisien c'est à New York à la Juilliard Academy auprès d'Ivan Galamian que Galpérine vient se former.

Commence ensuite une carrière riche et variée très vite marquée par la curiosité et l'ouverture d'esprit (le musicien est d'ailleurs, fait rare, titulaire d'une licence de philosophie et n'a pas rechigné à tâter du théâtre et même du cinéma). C'est cette insatiable soif de découverte qui éclaire une discographie particulièrement originale où figurent nombre d'œuvres injustement dédaignées par ses confrères (sonates de Bréville, Ropartz ou Witkowsky par exemple). La rencontre avec Elisabeth Furtwängler à l'occasion de l'enregistrement de la Sonate pour violon et piano n°2 du maestro demeure manifestement un point fort de ce parcours musical à la découverte de raretés. C'est aussi l'occasion pour Alexis Galpérine de rendre un hommage chaleureux à deux figures particulièrement attachantes de l'industrie du disque, Stéphane Topakian (Timpani) et l'infatigable découvreur de disques oubliés Alain Deguernel (fondateur des si bien nommés Forgotten records). La boucle se referme en quelque sorte lorsque le violoniste est nommé professeur au CNSMD, là où il avait reçu sa première grande formation.

Ecrits dans un style superbement vivant, ces souvenirs évoquant chaleureusement de nombreux grands maîtres de l'instrument se dévorent avec intérêt. Il ne faut pas moins de quatorze pages, avant que cet attachant ouvrage ne se referme, pour faire la liste des écrits, de la discographie et de la filmographie d'un grand musicien qui est aussi un grand honnête homme.

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Alexis Galpérine. Le violon, la mémoire et l’histoire. Les éditions du Conservatoire. 349 p. 17,90 €. 2024

 
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