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À Genève, Lisette Oropesa en récital

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Genève. Grand Théâtre. 3-XI-2024. Maurice Ravel (1875-1937) : Chanson espagnole (extrait de Quatre chansons populaires), Vocalise en forme de habanera. Léo Delibes (1836-1891) : Boléro – Les filles de Cadix (extrait de Quinze mélodies, deux choeurs). Jules Massenet (1842-1912) : Chanson andalouse, Sevillana (extrait de Don César de Bazan). Georges Bizet (1838-1875) : Ouvre ton coeur (Extrait de Seize mélodies pour chant et piano), Adieux de l’hôtesse arabe (Extrait de Vingt mélodies pour chant et piano). Giacomo Meyerbeer (1791-1864) : Robert, toi que j’aime (extrait de Robert le Diable). Gaetano Donizetti (1797-1848) : Prendi, per me sei libero (extrait de L’Elisir d’amore). Saviero Mercadante (1795-1870) : La stella, La primavera (extrait de Soirées italiennes). Giuseppe Verdi (1813-1901) : È la vita un mar d’affanni, Stornello, Chi i bei m’adduce ancora, Ho perduto la pace, Merci jeunes amie (extrait des Vêpres siciliennes). Isaac Albeniz (1860-1909) : Suite española, Sevilla No. 1, Op. 47. Félix Mendelssohn (1809-1847) : Un Lieder ohne Wort. Lisette Oropesa (soprano), Alessandro Praticò (piano).

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Pratiquement dix ans après une inoubliable et aérienne Gilda dans une mise en scène de Robert Carsen, la soprano revient sur la scène du Grand Théâtre de Genève pour un récital.


Dès les premières notes ravéliennes de la Chanson espagnole (extrait de Quatre chansons populaires), on retrouve une à la voix bien structurée, sans grands effets, dotée d'une grande maîtrise du volume sonore. Dans sa Vocalise en forme de habanera, on se plait à entendre l'impeccable et époustouflante technique vocale de la soprano, la légèreté du timbre et l'aisance des vocalises. Puis avec Les filles de Cadix de Léo Delibes, la voix se colore soudain d'accents inattendus d'un chant légèrement voilé à l'instar des interprètes du siècle dernier. Tout juste si on peut noter que ses vocalises, pour autant très enlevées, ont des accents qui s'identifient plus à celles qu'on réserve aux airs d'opéra qu'à celles, peut-être moins lyriques et démonstratives, qui se pratiquent dans la mélodie. Si dans les deux airs de Massenet (Chanson andalouse, Sevillana), la voix s'affirme, on regrette le moindre soin que apporte à la diction, à la prononciation française. Dans son approche linguistique approximative, le mot s'efface derrière la note. Une impression encore plus marquée dans les Adieux de l'hôtesse arabe de Georges Bizet où la soprano ne semble pas saisir la portée du très beau poème de Victor Hugo. Dans cet exercice non abouti et quelque peu décevant de la mélodie française, Lisette Oropesa termine cette première partie de récital avec la cavatine d'Isabelle Robert, toi que j'aime tirée de Robert le Diable de Giacomo Meyerbeer où elle offre une interprétation bien enlevée, montrant si besoin était sa prédisposition pour l'opéra plutôt que pour le récital de mélodies.

Après l'entracte, on est immédiatement charmé par cet autre air d'opéra, Prendi, per me sei libero tiré de L'Elisir d'amore de Gaetano Donizetti. Indéniablement, ce répertoire lui convient beaucoup mieux que celui de la mélodie. À preuve les œuvres qui suivent à son programme : des mélodies en italien signées par Saverio Mercadante et Giuseppe Verdi. Ainsi, changent les mots, changent les mélodies mais le chant reste le même. Lisette Oropesa ne raconte pas les histoires contenues dans ces poèmes. Elle termine son récital avec la Sicilienne d'Hélène Merci, jeunes amies tirée des Vêpres Siciliennes de Giuseppe Verdi qu'elle aborde crânement malgré la fatigue accumulée par ce récital. Un air dans lequel on ressent son attirance naturelle pour les musiques de scène, d'opéras et qui nous permet d'apprécier sa technique vocale, en particulier dans son aisance à offrir d'interminables roulades.

Rappelée, Lisette Oropesa offre trois bis au cours desquels, comme libérée du carcan de son récital, elle joue, chante, s'amuse, comme elle n'a pu le faire plus tôt. Le public ne s'y trompe pas et réserve un accueil des plus chaleureux à sa très belle interprétation de Maria la O, un air de zarzuela cubaine de (1895-1963). Puis elle enchaîne avec le célèbre Je veux vivre de Roméo et Juliette de Charles Gounod pour terminer avec un sonore et enlevé air de Musetta Quando me v'ho de La Bohème de Giacomo Puccini.

Enfin, à tant s'arrêter sur la prestation de la soprano, on en viendrait presque à oublier son accompagnateur. Si, au début du récital, on voit que les deux protagonistes ont des attitudes complices, le jeu du pianiste n'apparait pas particulièrement imposant. Toutefois, une écoute plus attentive de ses accompagnements révèle un pianiste à la musicalité exacerbée, n'hésitant pas à, semble-t-il, rajouter quelques embellissements furtifs au chant, comme pour le colorer. Du bel ouvrage auquel Lisette Oropesa n'a pas été indifférente.

Crédit photographique : © Jacques Schmitt/Resmusica

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Genève. Grand Théâtre. 3-XI-2024. Maurice Ravel (1875-1937) : Chanson espagnole (extrait de Quatre chansons populaires), Vocalise en forme de habanera. Léo Delibes (1836-1891) : Boléro – Les filles de Cadix (extrait de Quinze mélodies, deux choeurs). Jules Massenet (1842-1912) : Chanson andalouse, Sevillana (extrait de Don César de Bazan). Georges Bizet (1838-1875) : Ouvre ton coeur (Extrait de Seize mélodies pour chant et piano), Adieux de l’hôtesse arabe (Extrait de Vingt mélodies pour chant et piano). Giacomo Meyerbeer (1791-1864) : Robert, toi que j’aime (extrait de Robert le Diable). Gaetano Donizetti (1797-1848) : Prendi, per me sei libero (extrait de L’Elisir d’amore). Saviero Mercadante (1795-1870) : La stella, La primavera (extrait de Soirées italiennes). Giuseppe Verdi (1813-1901) : È la vita un mar d’affanni, Stornello, Chi i bei m’adduce ancora, Ho perduto la pace, Merci jeunes amie (extrait des Vêpres siciliennes). Isaac Albeniz (1860-1909) : Suite española, Sevilla No. 1, Op. 47. Félix Mendelssohn (1809-1847) : Un Lieder ohne Wort. Lisette Oropesa (soprano), Alessandro Praticò (piano).

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