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Paris. Opéra Garnier. 2-XI-2024. Franz Liszt (1811-1886) : extraits d’œuvres musicales. Mayerling, ballet en trois actes sur un livret de Gillian Freeman. Chorégraphie : Kenneth MacMillan, réglées par Karl Burnett. Arrangement et orchestration : John Lanchberry. Décors et costumes : Nicholas Georgiadis. Lumières : John B. Read. Avec : Mathieu Ganio, Prince Rodolphe ; Léonore Baulac, Baronne Marie Vetsera ; Naïs Duboscq, Comtesse Marie Larisch ; Inès McIntosh, Princesse Stéphanie ; Matthieu Botto, Empereur François-Joseph ; Héloïse Bourdon, Impératrice Elisabeth ; Clara Mousseigne, Mizzi Caspar ; Jack Gasztowtt, Bratfisch. Avec le Corps de Ballet de l’Opéra National de Paris. Orchestre de l’Opéra National de Paris, direction : Martin Yates
Que l'épreuve du temps est cruelle ! Mayerling de Kenneth MacMillan n'est entré au répertoire du Ballet de l'Opéra de Paris qu'en 2022, mais cette reprise semble déjà essoufflée avec une compagnie en perte de vitalité et de cohésion.
L'ADN même du Ballet de l'Opéra national de Paris n'appelle pas instinctivement de grands ballets narratifs, comme Mayerling de Kenneth MacMillan, où le théâtre doit sembler plus dramatique que la vie elle-même. Se perdant çà et là dans de menus détails d'expressivité, le corps de ballet perd sa cohérence dans cette première reprise depuis l'entrée au répertoire, et ne trouve aucune marque dans le déroulement des trois actes. Pourtant, de nombreux rôles secondaires permettent à certains danseurs de briller individuellement.
En tout premier lieu, Héloïse Bourdon incarne la glaçante Impératrice Elisabeth de façon magistrale, laissant apparaître sous la glace le feu de la passion pour le Colonel Bay Middleton (un très fier Jérémy-Loup Quer). Elle captive de bout en bout le spectateur par une tension permanente, entre les caractéristiques maternelle, amoureuse et impériale. Clara Mousseigne s'affirme dans une Mizzi Caspar bravache (pas toujours aidée de façon heureuse par les garçons du corps de ballet, à la synchronisation hasardeuse), qui mène son monde avec détermination et ne s'en laisse pas compter ; à ce titre, la scène où elle refuse le pacte suicidaire de Rodolphe est d'une lisibilité incomparable.
La très inspirée Inès McIntosh dans le rôle de la Princesse Stéphanie appelle à la compassion pour cette femme malmenée par un homme violent et des évènements qui la dépassent. Elle est une partenaire qui rattrape bien des fatigues de son Prince et lui sauve la mise tout au long du premier acte notamment. En effet, Mathieu Ganio, doyen des Étoiles masculines au visage insolemment juvénile, qui suscite toujours de la part du spectateur des élans d'admiration, est dépassé physiquement par l'un des rôles les plus exigeants du répertoire, ne finissant pas toujours ses phrases et très prudent dans les aspects appelant plus de sauvagerie de la part du Prince Rodolphe et dans les portés les plus périlleux. Les choses s'améliorent en cours de soirée, avec le concours de l'intelligence de ses partenaires féminines et son incarnation qui semble consumer entièrement son être jusqu'à un troisième acte complètement halluciné.
Léonore Baulac, dans le rôle principal de la Comtesse Marie Vetsera, à qui l'on donnerait tout crédit comme à une sage jeune fille, se dévoile elle aussi lors de ce troisième acte dans une folie imprévisible qui l'amène au suicide désiré ardemment, signant un contrat diabolique avec Rodolphe. C'est un signe de courage qu'elle soit sortie de ses emplois habituels pour incarner une femme dont l'esprit est aussi torturé que celui de son pendant masculin.
Tout au long de ces trois actes, cependant, le corps de ballet ne semble que vaguement concerné par le drame qui se joue sous ses yeux et l'on a ainsi l'impression de voir deux troupes évoluer de façon parallèle sans qu'elles ne communiquent vraiment. La longueur du ballet et le grand nombre de rôles imposeraient une fréquentation plus assidue du répertoire de Kenneth MacMillan pour lui rendre parfaitement justice. Il en est de même de l'Orchestre de l'Opéra national de Paris, qui essaye de transiger avec une composition symphonique hybride et ne trouve pas encore son autonomie propre. Mais l'habitude des représentations viendra assurément lisser les imperfections pour incarner de façon plus spontanée, voire inspirée, un ballet dont la place reste à définir dans la construction du répertoire de la compagnie parisienne.
Crédit photographique : Héloïse Bourdon; Inès McIntosh, Héloïse Bourdon; Mathieu Ganio, Léonore Baulac © Maria-Helena Buckley / Opéra national de Paris
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Paris. Opéra Garnier. 2-XI-2024. Franz Liszt (1811-1886) : extraits d’œuvres musicales. Mayerling, ballet en trois actes sur un livret de Gillian Freeman. Chorégraphie : Kenneth MacMillan, réglées par Karl Burnett. Arrangement et orchestration : John Lanchberry. Décors et costumes : Nicholas Georgiadis. Lumières : John B. Read. Avec : Mathieu Ganio, Prince Rodolphe ; Léonore Baulac, Baronne Marie Vetsera ; Naïs Duboscq, Comtesse Marie Larisch ; Inès McIntosh, Princesse Stéphanie ; Matthieu Botto, Empereur François-Joseph ; Héloïse Bourdon, Impératrice Elisabeth ; Clara Mousseigne, Mizzi Caspar ; Jack Gasztowtt, Bratfisch. Avec le Corps de Ballet de l’Opéra National de Paris. Orchestre de l’Opéra National de Paris, direction : Martin Yates
je suis ravie de l’ avoir vu à Londres ou il fut créé avec un Ryoichi Hirano spectaculaire par sa technique infaillible, incarnant à ka perfection Rodolphe .ces 3 adages dont celui avec Stéphanie et maria Vetsera est stupéfiant.La perfection technique est présente, l’’équilibre dans les portes,je garde un merveilleux souvenir.
dois he riquer de le voir a Paris???
Votre critique est bien peu étayée par rapport au titre racoleur. Mathieu Ganio a su s’emparer de ce rôle et se transformer c’est admirable.
Pas un mot sur Nais Dubosq qui incarne fabuleusement Marie Larisch le plus long (et complexe) rôle féminin, c’est rude. Elle y est divine.
Quand aux quatre officiers et au corps de ballet vos piques sont tres exagerees.
Je l’ai vu hier soir avec Hugo Marchand et Dorothée Gilbert. C’était vraiment superbe. Les décors et les costumes sont magnifiques, eux-aussi.
Bravo pour votre commentaire Lepinay. Cet article est honteux… on se demande s il n a pas été écrit et téléguidé par d’autres intérêts que la critique… par exemple mettre certains en avant ?
Entièrement d’accord avec vous : c’est pathétique (je parle de votre critique, pas de la remarquable performance des danseurs).
Puisse votre fin de règne en tant que critique arriver assez rapidement !
Merci, bravo et respect total à tout le corps de ballet. Ce fut une soirée extraordinaire.
tout à fait d accord
critiques gratuites sans fondements
elles tomberont d’elles-mêmes
Je trouve les critiques infondées ! C’est un spectacle magnifique, tout y est réussi. Mathieu Ganio et Leonore Baulac nous ont enchantés, ainsi que tous les danseurs et danseuses. L’orchestre aussi nous a ravis avec cette belle interprétation de Lizt.
Les costumes et les décors sont superbes.
Heureusement que l’Opéra a fait entrer Mayerling dans son répertoire, je le reverrai avec un très grand plaisir.
N’est ce pas vous qui êtes pathétique??? j’ai eu le plaisir de voir ce ballet le 6 novembre avec Hugo Marchand et Dorothée Gilbert Un moment hors du temps, magnifique une interprétation époustouflante Vous devriez changer de métier
un ballet d un ennuie et d une technique très faible. on ne sait pas si c est un opera, une pièce de théâtre bref tout sauf un ballet.
passez votre chemin
Magnifique cast Ganio/Baulac/Duboscq … avec de la danse qui transmet des ÉMOTIONS ! Ce ballet s’attache aux vrais fondements de la danse: l’interprétation des émotions et des intentions par le mouvement des corps, des visages… la technique est un support pas un but. On n est pas au cirque !
C’est votre article qui est essoufflé.
C’était grandiose et plein d’émotions. Nous avons été ravis avec nos amis de la représentation d’hier.