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Giacomo Puccini (1858-1924) : « O soave fanciulla » et « Che gelida manina » extraits de La Bohème ; « Tu, tu, amore? Tu? » extrait de Manon Lescaut ; « Mario!… Son qui!… Ah, quegli occhi!… Qual occhio al mondo » et « E lucevan le stelle » extraits de Tosca ; « Mister Johnson, siete rimasto indietro… Quello che tacete » extrait de La Fanciulla del West ; « O Luigi! Luigi! » extrait de Il Tabarro ; « Viene la sera… Bimba dagli occhi pieni di malia… Vogliatemi bene » extrait de Madama Butterfly. Jonas Kaufmann, ténor ; Pretty Yende, Anna Netrebko, Sonya Yoncheva, Malin Byström, Asmik Grigorian et Maria Agresta, sopranos. Orchestra del Teatro Comunale di Bologna, direction : Asher Fisch. 1 CD Sony Classical. Enregistré du 9 au 11 février 2024 au Teatro Auditorium Manzoni de Bologne. Notice de présentation en allemand, anglais et français. Durée : 67:05
Sony ClassicalPour honorer le centenaire de la mort de Puccini, florilège de duos entre l'un des ténors les plus en vue de sa génération et une brochette de six sopranos. De passionnantes confrontations.
L'année du centenaire aura donc donné à Jonas Kaufmann l'occasion de graver au disque de larges extraits des rôles pour lesquels seule une captation vidéo est à ce jour disponible pour les mélomanes. Si Manon Lescaut, Tosca et La Fanciulla del West sont en effet disponibles en DVD, seule Madama Butterfly existe actuellement en intégrale CD. Les deux airs donnés en fin d'album ont déjà été gravés sur de précédents récitals, curieux choix d'ailleurs pour un album consacré dans sa grande majorité à des duos avec soprano. Sans doute eût-il été plus judicieux d'enregistrer en intégralité la longue scène de rencontre Mimi/Rodolfo du premier acte de La Bohème, ce qui aurait permis de surcroît d'entendre davantage l'exquise Mimi de Pretty Yende, la seule des six sopranos figurant au programme à n'avoir jamais partagé la scène avec le grand Jonas.
Était-il bien raisonnable d'enregistrer tardivement des pages qui donneront à l'auditeur l'occasion de comparer Kaufmann avec lui-même ? On ne saurait nier que l'instrument a quelque peu perdu de son éclat et que l'aigu, qui n'a jamais été le fort de ce ténor aux couleurs barytonales, se montre parfois un peu difficile. L'utilisation parfois abusive de la mezza voce ressemble plus à un détimbrement qu'à une utilisation maîtrisée de la voix mixte ou qu'à l'art du pianissimo. Sans surprise, on pourra trouver que les rôles spinto comme Mario de Tosca, Dick Johnson de Fanciulla ou Luigi du Tabarro conviennent mieux à cette vocalité de Heldentenor que les plus lyriques Rodolfo, Des Grieux ou Pinkerton. Mais quelles que soient les difficultés vocales rencontrées çà ou là, les six personnages incarnés ici ne manquent ni de caractère, ni de sensualité. Il ne fallait pas moins de six sopranos pour exprimer, en séduction, toutes les nuances de tons dans l'art de chavirer ou de tenir tête. On s'en voudrait presque de dire que le principal intérêt de l'album réside précisément dans cette succession de partenaires féminines, qui toutes donnent zeste et piquant à l'entreprise. Comme dit plus haut, Pretty Yende est une touchante Mimi, très éloignée de l'opulente mais distante Manon d'Anna Netrebko ou de la bouillonnante Tosca de Sonya Yoncheva, qu'on souhaiterait plus disciplinée vocalement. Dans sa vulnérabilité et sa fragilité, cette Mimi serait plutôt cousine de la délicate Butterfly de Maria Agresta, victime immolée sur l'autel de la traîtrise et la fourberie. Dans la Minnie de Fanciulla, nous découvrons la vibrante Malin Byström, à la fois maîtresse femme et victime en proie tout au long de la scène à des sentiments contradictoires. Criante de vérité, Asmik Grigorian est sans doute celle qui sait au mieux créer un climat et planter un décor, tout en ne renonçant à aucun moment à la crédibilité vocale et à la justesse musicale. Du très grand art, qui justifierait sans doute une nouvelle intégrale du Tabarro, opéra relativement peu connu et mal aimé du public.
Direction efficace et sans surprise du chef Asher Fisch à la tête de l'Orchestra del Teatro Comunale di Bologna. Un disque qui ne révolutionnera pas notre compréhension de l'univers puccinien, mais qui rappellera le charisme et la longévité d'un des interprètes les plus adulés du moment, entouré des gloires montantes ou confirmées de sa génération.
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Giacomo Puccini (1858-1924) : « O soave fanciulla » et « Che gelida manina » extraits de La Bohème ; « Tu, tu, amore? Tu? » extrait de Manon Lescaut ; « Mario!… Son qui!… Ah, quegli occhi!… Qual occhio al mondo » et « E lucevan le stelle » extraits de Tosca ; « Mister Johnson, siete rimasto indietro… Quello che tacete » extrait de La Fanciulla del West ; « O Luigi! Luigi! » extrait de Il Tabarro ; « Viene la sera… Bimba dagli occhi pieni di malia… Vogliatemi bene » extrait de Madama Butterfly. Jonas Kaufmann, ténor ; Pretty Yende, Anna Netrebko, Sonya Yoncheva, Malin Byström, Asmik Grigorian et Maria Agresta, sopranos. Orchestra del Teatro Comunale di Bologna, direction : Asher Fisch. 1 CD Sony Classical. Enregistré du 9 au 11 février 2024 au Teatro Auditorium Manzoni de Bologne. Notice de présentation en allemand, anglais et français. Durée : 67:05
Sony Classical
Le problème avec Kaufmann est qu’il ne se renouvelle guère… et forcément la comparaison avec ses enregistrements antérieurs est un peu problématique ! Voire douloureuse…
Il devrait s’inspirer d’un Domingo qui a pratiquement tout chanté, et aujourd’hui d’Alagna, plus âgé que Kaufmann, qui aborde régulièrement de nouvelles prises de rôle ( Fedora ..)
Le confort de la célébrité !
Great choice of sopranos!